Si je n’avais pas su que ce roman était basé sur des faits avérés, je ne l’aurais pas cru. J’aurais même poussé un gros coup de gueule parce qu’exagérer à ce point pour marquer les esprits me paraît toujours contre-productif. Je n’ai pas cessé de me dire « non, c’est pas possible, c’est trop gros ». Et pourtant… Plus de 150 000 enfants indiens ont été envoyés dans des pensionnats canadiens dirigés par des religieux pour « tuer l’indien en eux ». 30 000 au moins y ont trouvé la mort. Battus, humiliés, torturés, violés, forcés à manger de la nourriture infestée de vers, j’en passe et des meilleurs. Un enfer dont les traumatismes ont marqué des générations d’autochtones.
Mukwa, 11 ans, est un de ces enfants martyrs. Obligé de quitter les siens pour « parfaire son éducation », il se retrouve à Sainte-Cécilia, un établissement où chaque jour ressemble à un long supplice. Ne supportant plus un quotidien aussi insoutenable, il décide de s’enfuir et de rejoindre son père dans la forêt…
Inspiré d’une histoire vraie s’étant déroulée en 1966, ce court roman ne peut que susciter l’indignation la plus totale face au calvaire subi par ces pauvres enfants. Autant vous prévenir, c’est un texte extrêmement dur qui ne laisse aucune place à la moindre légèreté. La voix de Mikwa résonne avec force, elle prend aux tripes et sa souffrance se grave profondément dans la tête du lecteur.
Sidérante. Voila l'adjectif qui me vient en tête pour qualifier la façon dont on a traité, ou plutôt maltraité, des milliers d'enfants pendant des décennies au Canada (le dernier établissement de ce genre a fermé ses portes en 1996). Une lecture bouleversante et une pépite jeunesse douloureuse dont on ne sort pas indemne.
Kill the Indian in the child d’Élise Fontenaille. Oskar, 2017. 92 pages. 9,95 euros. A partir de 12 ans.
Je viens de lire le billet de Noukette. Les chiffres sont accablants. L'église catholique à donc encore un crime à se faire pardonner. J'aimerais qu'elle demande pardon pour ce crime.
RépondreSupprimerD'après ce que j'ai compris, ce pardon est en cours.
SupprimerJ'étais au courant, et je comprends ton choc.
RépondreSupprimerC'est affolant.
SupprimerJe l'ai eu entre les mains ce weekend...
RépondreSupprimerJ'espère que tu ne l'as pas reposé !
SupprimerMoi aussi je reviens de chez Noukette... Trop horrible.
RépondreSupprimerInsupportable...
SupprimerUn roman "jeunesse" fort que je ne vais pas tarder à découvrir...
RépondreSupprimerJe pense qu'il te fera autant d'effet qu'à moi.
SupprimerErkkkkkkkk.... :-(
RépondreSupprimerVoila...
SupprimerJe connaissais l'histoire (ils le rappellent dans l'essai dont j'ai parlé "Les Sœurs volées") et on en a parlé avec Marie-Claude. C'est difficile à croire mais bien réel. Le gouvernement canadien a demandé "pardon" il y a quelques années mais ces enfants, sans repère, sans racines se sont perdus et n'ont pas pu transmettre à leurs enfants leur culture - les générations d'aujourd'hui en souffrent toujours.
RépondreSupprimerElles en souffrent énormément. Et le traumatisme est considérable.
SupprimerCela fait vraiment froid dans le dos
RépondreSupprimerPlus que ça même.
SupprimerNous n'en sommes pas fiers. Sujet tabou dont on parle de plus en plus, heureusement. Des procès sont encore en cours (population autochtone contre gouvernement fédéral). Le dédommagement sera minime. Mais le mal est fait et les conséquences sur ces populations sont terribles.
RépondreSupprimerEvidemment, je veux lire ce roman. Merci pour la découverte.
C'est une lecture nécessaire je trouve.
SupprimerChoquée, comme toi, par ces faits et ces chiffres surtout. c'est édifiant... Merci à l'auteure de rendre accessible à nos adolescents de tels scandales. Ces récits sont douloureux mais nécessaires.
RépondreSupprimerNécessaire oui. Il est important de faire découvrir ce triste épisode de l'histoire canadienne.
SupprimerJe suis en train de le lire et comme toi je suis sidérée mais malheureusement pas si étonnée que ça ça me fait penser à "Magdalena Sisters"
RépondreSupprimerTiens, je ne connais pas "Magdalena Sisters".
SupprimerHyper tentée bien sûr! Mais ça doit être une lecture qui retourne! Ça fait froid dans le dos. Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerEst-ce que c'est le premier livre de Elise Fontenaille que tu lis? D'autres de ses livres sont à la bibliothèque, je me laisserai tenter par ceux-là en attendant celui-ci.
Non, ce n'est pas le premier. Je te conseille en priorité "Les disparus de Vancouver" et "Le garçon qui volait des avions".
SupprimerMerci pour ces titres !
SupprimerUne vérité historique qui m'était inconnue. Je pense qu'on n'a pas fini d'en déterrer et d'être sidéré... La cruauté et la bêtise humaine n'ont, je le crains, aucune limite...
RépondreSupprimerDisons que les limites sont sans cesse repoussées...
SupprimerA partir de 12 ans ? Tu veux nous les traumatiser ces petits ? ;-)
RépondreSupprimerNon. 12 ans, en 5ème, ça peut le faire avec les plus matures.
SupprimerCela ne doit pas être facile à lire mais je trouve important que l'on parle de ce genre de sujets tus depuis tant d'années. Je le lirais bien...
RépondreSupprimerDaphné
Important, c'est le mot.
SupprimerSur le même thème, en littérature adulte, le magnifique "Jeu blanc" de Richard Wagamese, un auteur indigène canadien décédé en mars 2017,
RépondreSupprimerJeu blanc est dans ma pal, je compte le lire très bientôt.
SupprimerLes populations indigènes ont toujours souffert de l'arrivée de colons où que ce soit dans le monde. Ces "petits sauvages" ne pouvaient être considérer comme supérieurs car pas la même culture que l'occupant. Malheureusement la connerie humaine est sans limite et cf'est encore et toujours horriblement valable. Il faudrait que j'essaie de le lire
RépondreSupprimerJe suis 100% d'accord avec toi.
SupprimerAh oui! Celui-là c'est clairement l'un des livres qui me fait le plus envie en c'moment. manU m'en parlait justement cette semaine.
RépondreSupprimerTerrible, terrifiant, à lire absolument...
Il faut absolument que tu le lises.
SupprimerHallucinant ! Et ça n'a fermé qu'en 1996... Je n'avais jamais entendu parler de ça. Mais il y a malheureusement tellement de choses dont "le grand public" (dont je fais partie) n'entend jamais parler... Comme cette histoire de bébés volés sous Franco dont j'ai appris l'existence en lisant un polar !! J'ai eu du mal à croire que c'était vrai...
RépondreSupprimerOn apprend des horreurs tous les jours...
SupprimerC'est terrible ! Je vais avoir du mal à me remettre de cette lecture.
RépondreSupprimerElle marque au fer rouge cette lecture.
SupprimerImportant, nécessaire de lire ce genre de roman/témoignage...
RépondreSupprimerEt l'Homme qui n'en finit pas de parfaire ses cruautés :-(
Bref, un livre qu'il me faut lire!
Il ne sert à rien de fermer les yeux sur de telles tragédies, autant regarder la réalité en face.
SupprimerAprès avoir lu Le vent en parle encore de Michel Jean qui parle justement des pensionnats, j'ai cherché sur internet... Il y a eu un procès sur le sujet assez récemment (quoique sans accusés sauf erreur) et on trouve des transcriptions de témoignages... c'est terrible mais on doit s'en souvenir...
RépondreSupprimerIl ne surtout pas oublier, oui.
SupprimerSidérant et atroce...
RépondreSupprimerC'est exactement ça.
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