mercredi 13 mai 2015

Rosario - Sampayo et Stassi

Comme souvent, c’est la faute d’une femme (pas taper !). C’est à cause de Raquelita que Rogelio croupit derrière les barreaux depuis vingt ans. C’est à cause d’elle qu’il a commis un meurtre. Du moins c’est ce qu’il raconte dans une confession à un mystérieux destinataire. Amoureux fou de cette belle blonde, il partit à sa recherche après sa soudaine disparition. Tombant dans les griffes d’une autre femme (eh oui, forcément !), la sulfureuse mademoiselle Galiffi, fille d’un parrain de la pègre locale, Rogelio plongea la tête la première dans un nid de vipères dont il ne pouvait ressortir indemne.

A Rosario, dans l’Argentine du début des années 30, la ville appartenait au crime organisé. Les italiens et les juifs, spécialisés dans la prostitution, se partageaient le gâteau et les pouvoirs publics, corrompus, fermaient les yeux. Mais avec les troubles sociaux prenant de l’ampleur et l’implantation de plus en plus importante des anarchistes et des syndicalistes, la mafia trouva un ennemi commun à combattre.

C’est l’histoire d’un homme piégé par la passion amoureuse et devenu une marionnette dans les mains de malfaiteurs sans scrupules. Un polar noir à souhait, extrêmement classique, même si, vu le nombre de protagonistes et les incessants flash-back, l’ensemble peut paraître à première vu dense et complexe. L’ambiance de la ville portuaire sud-américaine au début du 20ème siècle, de sa coterie et de ses bas-fonds, est parfaitement restituée. Les manigances sont permanentes, les clans, en apparence soudés afin de lutter contre les mouvements d’extrême gauche, ne manœuvrent en fait que pour leurs propres intérêts. Un scénario mêlant affaires troubles et politique sans grande surprise qui ne me marquera pas durablement je pense. J’ai par ailleurs trouvé assez étrange ce tic du scénariste consistant à révéler l’avenir funeste de ses personnages en plein milieu de l’action, comme s’il voulait spolier son propre récit et lui ôter une bonne dose de suspens.

Graphiquement par contre, rien à dire, le trait épais et les couleurs directes à l’aquarelle sont superbes. Pas suffisant cependant pour emporter mon adhésion. Décidément, le polar, même en BD, j’ai du mal.

Rosario de Sampayo et Stassi. Ankama, 2015. 76 pages. 14,90 euros.



26 commentaires:

  1. Je pense que l'histoire me plairait plus en roman.
    Bonne journée.

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    1. Pour une fois ce n'est pas une BD adaptée d'un roman ;)

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  2. N'étant pas spécialement fan de BD, il faut un enthousiasme plus franc que celui-ci pour me décider ;-)

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  3. Ah les femmmes... Quel pouvoir vous avons !!!

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  4. Ça avait pourtant l'ai pas mal du tout, j'y jetterai peut-être un œil du coup, je n'ai rien contre le polar moi ;-)

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    1. Je suis pas certain qu'il t'emballe, même si tu aimes le genre.

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  5. Ce n'est visiblement pas aujourd'hui que le stylo va fumer et allonger cette liste des ouvrages à découvrir. Je passe (et pourtant, le polar et moi ça marche généralement bien :P )

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    1. J'essaierai de te convaincre une autre fois, j'ai mieux en stock ;)

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  6. bon, le polar n'est pas mon truc non plus. Et quand tu as un avis mitigé ou déçu, je passe souvent mon tour. Donc un titre pas relevé pour cette fois. Mais bien sûr, pour le principe je râle sur ta remarque sexiste. Parce que non mais ça va hein! ;)

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    1. Je remarque que tu ne râles que pour le principe, tout va bien ;)

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  7. Je ne suis pas une pro de la bande-dessinée, mais j'ai un polar à lire sous forme de roman graphique ce week-end donc je vais tester !
    quelle idée de tout révéler à la moitié de l'histoire ?!

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    1. Ce n'est pas qu'il révèle tout mais il nous explique la fin de vie de ses personnages, ça m'a beaucoup dérouté !

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  8. Ah, je n'ai jamais lu de polar en BD et j'avoue que tu me refroidis. Pourtant les dessins ont l'air très beaux et le fait que ça se passe en Amérique Latine me plait beaucoup... je suis indécise !

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    1. Les dessins sont superbes et l'atmosphère de l'Amérique latine bien rendue mais ça n'a pas suffi pour moi.

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  9. Dommage pour le scénario, mais je note quand même, à cause du polar et du graphisme.

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    1. Il a quand même des arguments à faire valoir cet album.

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  10. même en BD le polar ne passe pas!? Comment expliques-tu cela? :)

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  11. Le style du dessin est vraiment bien mais je ne pense pas que je lirai cette BD ^^

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  12. Bon, j'aurais pu être tentée par ce voyage en Argentine dans les années 30 mais ton manque flagrant d'enthousiasme ne me laisse même pas le loisir de lever mon bouclier antiPAL histoire de.;-)

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  13. Le dessin me plaît. Mais bon, le polar et moi/nous t'sais...

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    1. Oh oui je sais, même s'il nous a permis de passer une belle journée ensemble, le polar ;)

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