mardi 5 mai 2015

Le premier mardi c'est permis (36) : Hanayoi - Yuka Murayama

A Tokyo, Asako tient un magasin de kimonos anciens. Des trucs affreusement chers et affreusement fragiles réservés à une clientèle haut de gamme. Asako est mariée à Seiji, et leur ménage est installé dans un quotidien planplan sans relief. Mais le jour où le couple va croiser Chisa et Masataka, les lignes vont bouger : persuadé que sa femme le trompe avec Masataka, Seiji va en faire de même avec Chisa. Commence alors un jeu de dupes et de mensonges où chacun va découvrir des plaisirs charnels jusqu’alors inconnus avec son nouveau partenaire.

Une variation autour de l’adultère qui aurait pu être brûlante mais qui s’avère au final bien trop sage. L’insatisfaction pousse chacun dans les bras d’un autre, rien de nouveau sous le soleil. La relation entre Seiji et Chisa, basée sur un équilibre entre domination et humiliation, offre quelques scènes qui auraient méritées d’être bien plus pimentées. Quant aux ébats d’Asako et Masataka, on reste dans du très classique. J’ai l’impression que l’auteure n’est pas parvenue à se lâcher totalement, qu’elle a écrit les scènes coquines avec le frein à main, et c’est bien dommage. Pour le reste, j’ai appris plein de choses sur les kimonos mais là encore, la déception domine : tenue sexy et suggestive s’il en est (enfin selon moi), ce vêtement affriolant à la douceur de la soie n’apparaît jamais « au cœur de l’action », comme s’il était trop sacré pour être souillé par des parties de jambes en l’air.

Cerise sur le gâteau, non seulement le ton devient moralisateur sur la fin (l’adultère, c’est mal !) mais j’ai en plus eu le sentiment que le roman n’était pas terminé, qu’il manquait des pages et qu’on me laissait en plan sans clore l’histoire de manière nette et précise.

Bref, une mauvaise pioche. Bien la peine de m’allécher avec un sous-titre aussi prometteur (La chambre des kimonos), je déteste quand il y a tromperie sur la marchandise !

Hanayoi : la chambre des kimonos de Yuka Murayama. Presses de la cité, 2015. 380 pages. 21,50 euros.











36 commentaires:

  1. Bon entre ton avis et celui de Mylène... je passe...

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  2. ah ben c'est marrant, on a lu le même :P
    Moi c'est la fin qui m'a surtout déçue, je m'attendais à quelque chose de bien et puis paf, rien de chez rien :(

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    1. Ah oui, la fin c'est quand même un énorme problème !

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  3. Hum dommage, le titre me faisait de l'oeil aussi...

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    1. Moi c'est la couverture que j'ai aimé le plus ;)

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  4. Rien de pire avec une lecture érotique, que de rester frustré ! ;-)
    Dommage pour ce roman qui aurait pu m'intéresser !

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    1. Voila, j'ai été frustré et ça ne me plait pas du tout d'être frustré ;)

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  5. J'aimais le titre, et la couverture... l'idée des Kimonos... mais ton avis et celui de Mylène mais laisseront à la porte de ce livre... belle journée à toi !

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    1. J'ai été séduit par les mêmes arguments que toi au départ ;)

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  6. ah c'est pas beau d'appâter le chaland avec des promesses mensongères :-)

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  7. oh ben zut alors ! pourtant les japonais ne sont pas mal en matière d'érotisme ;)

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    1. Ils savent y faire, c'est vrai. Mais pas sur ce coup-là !

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  8. Rooohhh ben je suis déçue du coup de ce bémol... Dommage...Vivement le prochain mardi c'est permis ;-)

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    1. Je t'avouerais que je ne sais pas du tout ce que je vais lire pour ce prochain mardi.

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  9. Bon, passons... Je ne la sentais pas moi cette histoire de kimonos de toute façon...

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  10. c'est dommage parce que la couverture était élégante (ce qui n'est pas toujours le cas) et le titre est prometteur (à la fois mystérieux et affriolant). Mais bon c'est toi le spécialiste, d'autant que si ça se termine sur des considérations moralistes et conjugales, je passe sans problème (nous avons l'autofiction française pour cela).

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    1. Bon, on est loin de l'autofiction mais au final ce n'est pas vraiment mieux.

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  11. Aaah mais cest que tu deviens exigeant à demander des scènes plus hot les premiers mardis du mois hahaha !^^

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    1. Je commence à devenir un expert en la matière ;)

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  12. C'est une auteure japonaise ... quand on sait que le mot vagin est interdit au pays du soleil levant on ne peut pas attendre grand chose !

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  13. la première de couverture est assez suggestive. Je comprends ton désarroi face à ton attente évidente (je dis cela, je dis rien... J'aime toujours autant te chambrer ... Tiens chambrer du mot chambre : pile dans le thème du livre, je suis top forte !) Et le coup moralisateur de l'adultère c'est mal, pour moi aussi, c'est too much ! Bisous

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    1. J'attaque ce genre de livres avec des attentes évidentes, c'est vrai. Et j'ai bien que l'on réponde à mes attentes ;)

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  14. Réponses
    1. Pourtant je suis certain que tu porterais très bien le kimono ;)

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