Après La fille sur le toit et Celle que je suis, Anne Loyer dresse une nouvelle fois le portrait d’une jeune fille bousculée par la vie, en rupture avec sa famille, en proie au doute, ne sachant pas vraiment quelle direction prendre. Et une fois encore il y a dans ce portrait de la colère mêlée à une recherche d’indépendance, une volonté de se prendre en main, de s’émanciper, de s’assumer pour faire en sorte que le futur ne dépende que de soi-même.
Ça fait du bien parce que ça positive sans idéaliser à outrance, c’est optimiste mais ça reste fragile. Ça fait du bien parce que c’est plein d’altruisme mais ça ne tombe pas dans un angélisme naïf. Bamba la forte tête est du genre à mordre la main qui lui est tendue. Maladroite dans ses rapports aux autres, parfois immature, toujours portée par une farouche volonté de se débrouiller sans l’aide de personne, elle finit par se laisser amadouer et se rendre à l’évidence : les gens qui lui veulent du bien n’attendent rien en retour.
Au final point de solution trouvée d’un coup de baguette magique, tout reste en suspens. Il y a juste une porte qui s’entrouvre, laissant passer un rai de lumière. On se doute que Bamba va s’y engouffrer mais on la laisse sur le seuil avec l’envie de lui souhaiter bonne chance pour la suite. Et on la quitte à regret, triste de s’éloigner d’une jeune fille si attachante dont on voudrait pour toujours rester proche.
Bamba d’Anne Loyer. Editions du Rocher, 2020. 210 pages. 12,90 euros. A partir de 13 ans.
Une nouvelle pépite jeunesse partagée avec Noukette