Il existe une île où il pleut chaque jour du matin jusqu’au soir. Juste à côté se trouve une seconde île sur laquelle il ne pleut jamais. Les habitants de la première île ont constamment la mine triste et sortent toujours avec un parapluie. « Ce sont des chats très distingués : ils ne se mouilleraient pour rien au monde ». Le jour où un habitant de l’île ensoleillée débarque chez eux à la nage, ils s’offusquent. Ce matou vulgaire saute dans les flaques et danse en riant sous la pluie, c’est une honte ! Après avoir vainement tenté d’éduquer ce sauvageon comme il se doit, les chats au parapluie décident de le chasser de chez eux. Une décision dont ils vont vite se mordre les doigts…
Un album intelligent qui démontre à quel point il importe de s’enrichir de nos différences. L’ouverture à l’autre, l’entraide et le nécessaire changement de comportement face à l’étranger sont également abordés tout en suggestion au fil de cet ouvrage au format à l’italienne où chaque double page offre au regard une grande profondeur.
Et si on cessait de vouloir à tout prix intégrer car au final, n’est-ce pas ce qui tue l’identité ? Charlotte adore le déroulement de l’histoire, la mine chafouine des chats n’aimant pas l’eau et l’insouciance du sauvageon. Un album malheureusement de circonstance dont le message positif apporte un peu de lumière dans la grisaille ambiante.
Une île sous la pluie de Morgane de Cadier et Florian Pigé. Balivernes, 2016. 40 pages. 13,00 euros.