Madeleine, la narratrice, passe l’été avec son grand-père. Un grand père dont la mémoire défaille de plus en plus souvent. Un grand-père qu’elle adore, aimant, « mais de plus en plus en plus absent ». Un grand-père qui est là pour la garder pendant que ses parents divorcés ont mieux à faire. Mais peu à peu les rôles s'inversent et c’est elle qui en vient à s’occuper de lui.
Ensemble ils vont quitter Paris en train pour la Normandie. Sur les terres natales de « Gramps », sur ces plages où, petit garçon, il a vécu en direct le débarquement. Le grand-père raconte, il se croit parfois revenu en enfance, confond Madeleine avec sa propre sœur. Il se fatigue, mélange passé et présent, remonte soudainement la pente et replonge aussitôt. Et Madeleine gère comme elle peut, joue le jeu pour lui faire plaisir, le rappelle parfois à la dure réalité de cette mémoire qui fiche le camp…
Une chronique douce et tendre abordant un sujet difficile. Rachel Hausfater montre bien la perte de lucidité, l’alternance entre les périodes de lumière et celles où les choses s’effacent. Les sentiments de Madeleine suivent les traces de ces montagnes russes dont elle finit par s’accoutumer avec une belle maturité. Au-delà de la maladie reste l’amour inconditionnel d’une petite fille pour un grand-père qui s’éloigne d’elle bien malgré lui. C’est sensible et touchant, à aucun moment larmoyant et l’écriture a un petit quelque chose d’indéfinissable et plein de charme. Un très joli petit roman.
L’été des pas perdus de Rachel Hausfater. Flammarion, 2015. 114 pages. 12,00 euros. A partir de 11 ans.
Une lecture jeunesse que je partage une fois de plus avec Noukette.
Les avis de Gambadou, Lasardine, Livresse, Nadège