Marie, c’est l’ado invisible. Gentille, serviable, mais
hyper timide et renfermée. A la maison, ils sont trois et ses parents n’en ont
que pour le petit dernier. Au collège, elle rase les murs et n’a pas d’amis
proches, même si son cœur bât la chamade pour Soan. Un mal être qui se traduit
par un besoin permanent de nourriture et une silhouette qui ne cesse d’épaissir.
Quand la prof de théâtre lui propose de créer les costumes de la pièce qui sera jouée en fin d'année, elle accepte, surtout
parce que Saon fait partie du casting. Le garçon semble d’ailleurs s’intéresser
à elle. Le miracle semble en marche. Sauf que. Plus dure sera la chute…
Après Alex, Léa et Chloé, Charlotte Bousquet et Stéphanie
Rubini mettent en scène un nouveau personnage d’ado en plein tourment. Toujours
dans le même établissement, toujours autour de thématiques sensibles et propre
à cet âge si compliqué où des enfants qui ne le sont plus vraiment sont
confrontés pour la première fois à la dureté du monde et de ses jugements. Marie souffre. Elle ne parvient pas à s’intégrer, se sent rejetée, n’a personne à qui
se confier. Il suffit pourtant d’une petite lumière dans sa grisaille pour que
l’espoir naisse et gonfle, pour qu’elle décide de se prendre en main et gagne
un peu de confiance en elle. Mais le soufflé va vite retomber et Marie va
plonger…
J’ai trouvé la fin terrible, extrêmement sombre mais en même
temps tellement plausible. Parce que chez les plus fragiles, les petits riens
peuvent prendre des proportions inimaginables, cet album tout en délicatesse nous
rappelle à quel point il importe d’être attentif et à l’écoute de nos ados. Une
sorte d’appel à la vigilance, salutaire sans jamais être donneur de leçon.
Invisible de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini. Gulf
Stream, 2015. 72 pages. 15,00 euros.