Nine est en 5ème . Elle a redoublé sa 6ème et se dit que jamais elle ne tiendra jusqu’à la fin de la 3ème. Et encore, heureusement qu’Ulysse est là ! Tellement beau, tellement craquant ce pion ! Bien sûr, il est trop vieux pour elle, mais la jeune fille ne peut s’empêcher de penser à lui du matin au soir. Et quand elle apprend que son petit frère Noah est scolarisé au collège, elle se dit qu’elle a trouvé le moyen d’approcher celui qu’elle aime. Sauf que Noah est sourd. Il ne va donc pas être simple de lui parler. A moins d’apprendre la langue des signes…
Très joli portrait d’une élève en souffrance. Pas une gamine turbulente ni violente, pas une grande gueule perturbatrice. Juste une préado qui s’ennuie et ne trouve pas de sens à sa présence entre les murs de son établissement. Un monde trop bruyant, trop agité pour elle. Un monde où on lui demande de construire son avenir alors qu’elle ne sait pas encore qui elle est et ce qu’elle va bien pouvoir devenir. Nine est attachante en diable et on ne peut que compatir face à cette situation qu’elle subit, à cette douleur qui lui pourrit la vie.
Le propos se veut constructif, positif. Sans tomber dans le conte de fée cucul. Oui, il est possible de trouver sa voie, même quand l’horizon semble bouché. Et non, le chemin pour y parvenir n’est pas une route bordée de licornes pailletées et de fleurs des champs. Une évidence qu’il est parfois bon de rappeler. Cathy Ytak le fait avec le talent et la plume pleine de sensibilité qui la caractérise.
La seule façon de te parler de Cathy Ytak. Nathan, 2015. 130 pages. 5,50 euros. A partir de 11 ans.
Encore une belle pépite jeunesse que j'ai le plaisir de partager avec Noukette.