Max aura bientôt huit ans et il est ravi. Ravi parce qu’il va pouvoir mettre un deuxième poisson dans son bocal, ses parents lui ont promis, et parce que sa sœur va lui offrir un cadre en pâte à sel. Mais dehors c’est la guerre. Et depuis peu Max doit porter une étoile sur ses vêtements. Au début il a trouvé ça joli, une étoile, mais quand ses camarades de classe l’ont traité de « youpin avec une étoile de mer », il a déchanté. Et quand la police française est venue les chercher, lui et sa famille, il s’est demandé ce qu’il se passait. Avec ses mots à lui…
J’ai aimé ce texte pour son point de vue si particulier. Celui d’un petit garçon qui prend de plein fouet des événements abominables avec une naïveté touchante et naturelle, sans aucun recul, sans rien y comprendre. Clairement, la force et l’originalité de ce court roman tient dans le fait qu’il aborde un épisode tragique de la seconde guerre mondiale à travers le regard d’un gamin de huit ans. Et puis j’ai beaucoup aimé la fin, tellement juste, tellement tristement réaliste.
Ce témoignage à hauteur d’enfant, tout en douceur et en délicatesse, se révèle bouleversant. Pas besoin de dramatiser à outrance, pas besoin de chercher des effets tire-larmes artificiels. Sophie Adriansen l’a bien compris, la pudeur et la suggestion laissent un impact bien plus marquant sur le petit lecteur. Cerise sur le gâteau, je trouve la couverture de Tom Haugomat, un illustrateur qui m’avait bluffé avec son travail sur l’album « Hors-pistes », absolument splendide.
A lire donc, et à faire lire pour être ému et ne pas oublier une des pages les plus sombres de notre histoire.
Max et les poissons de Sophie Adriansen. Nathan, 2015. 88 pages. 5,00 euros. A partir de 9 ans.
Comme tous les mardis ou presque, c’est une lecture commune que je partage avec Noukette. Et cette semaine, Stephie nous accompagne pour notre plus grand plaisir.
Les avis d'Hélène, L'irrégulière, Martine et Myarosa.