Noukette en a tellement bien parlé la semaine dernière que j'ai craqué. Oui, je suis faible, ce n'est pas un scoop...
Samuel Beauclair souffre. Lui, l'écrivain fils d'écrivain, dont le premier roman a connu un certain succès, ne parvient plus à aligner trois mots sur une feuille blanche. Malgré les relances de son éditeur, malgré les menaces des huissiers, malgré le soutien de sa femme enceinte, rien n'y fait. Installé depuis quelques mois à Melvile, au cœur d'une nature sauvage, dans la maison de ce père qu'il aura finalement peu connu avant son décès, Samuel semble perdu. Répondant à une petite annonce, il s'improvise peintre en bâtiment pour gagner un peu d'argent et tombe peu à peu sous la charme de la sœur de son client...
Samuel Beauclair souffre. Lui, l'écrivain fils d'écrivain, dont le premier roman a connu un certain succès, ne parvient plus à aligner trois mots sur une feuille blanche. Malgré les relances de son éditeur, malgré les menaces des huissiers, malgré le soutien de sa femme enceinte, rien n'y fait. Installé depuis quelques mois à Melvile, au cœur d'une nature sauvage, dans la maison de ce père qu'il aura finalement peu connu avant son décès, Samuel semble perdu. Répondant à une petite annonce, il s'improvise peintre en bâtiment pour gagner un peu d'argent et tombe peu à peu sous la charme de la sœur de son client...
Très beau portrait d'un homme torturé,
en proie au doute et rongé par la culpabilité. Un homme qui va
devoir affronter ses démons intérieurs et tuer le fantôme paternel
pour tracer sa propre voie. Au départ, on se dit que tout cela est
cousu de fil blanc, prévisible au possible. Mais on se laisse
prendre au jeu, Romain Renard nous embarque sur des chemins de
traverse inattendus, il joue sans cesse entre contemplation et
introspection et nous mène par le bout du nez dans un univers très
personnel et très travaillé où la frontière entre le réel et
l'imaginaire est en permanence poreuse.
Graphiquement, c'est impressionnant. Les
décors naturels aux couleurs mordorées, parfois proches du photomontage, sont sublimes, tandis que chaque
personnage, croqué à l'encre et au fusain, est criant de réalisme.
Un superbe album. J'ai aimé son
ambiance si particulière, son héros qui se cherche et la réflexion
proposée sur le poids de la filiation et sur ces amarres qu'il est
parfois difficile mais indispensable de rompre pour pouvoir suivre
son propre chemin.
Melvile de Romain Renard. Le Lombard,
2013. 128 pages. 20,00 euros.