Eddie est un enfant solitaire qui aime la nuit et les
gribouillis. En faux, il habite un haut manoir, en vrai, il vit dans une petite
maison. « Depuis tout petit, on ne cesse de lui répéter qu’il a un don
pour se faire oublier. » A tel point qu’une fois, ses parents sont partis
en vacances sans lui. Ça ne le gêne pas de se faire oublier. Au moins personne
ne l’embête quand il s’enferme dans son atelier avec son cochon ailé et son
dinosaure. C’est là qu’il construit sa machine. Il ne sait pas encore à quoi elle
va servir cette machine. Ce qui lui plairait c’est qu’elle puisse avaler les
gens...
Des amis imaginaires, une machine incroyable, une atmosphère
pleine de rêves où tout est permis... Eddie le solitaire voit s’ouvrir devant
lui un vaste champ des possibles. Il construit son monde comme bon lui semble,
la nuit étant son terrain de jeu favori. Grâce à elle il s’évade et s’invente
l’échappatoire idéale.
Les illustrations en noir et blanc à la plume d’Estelle
Billon fourmillent de détails (avec une mention spéciale pour la photo de
classe) et sont au service du récit. Un garçon à part comme Eddie valait bien
un univers graphique aussi particulier et aussi expressif.
Un album original, décalé, dont le caractère intimiste est
renforcé par son petit format. Typiquement le genre d’ouvrage avec lequel un
enfant pourrait avoir envie de s’isoler afin de profiter en solitaire d’un délicieux
tête à tête avec Eddie le rêveur.
Bonne nuit Eddie d’Amélie et Estelle Billon. Grasset
jeunesse 2013. 32 pages. 12 euros. A partir de 6-7 ans.