Guéraud © Rouergue 2012 |
Allez, on commence dès aujourd’hui avec le dernier roman de Guillaume Guéraud, auteur du célèbre et controversé Je ne mourrai pas gibier, rencontré quelques minutes à Montreuil début décembre (merci Noukette !).
« Eugène est incapable de se concentrer. »
« Eugène est incapable de supporter les contraintes. »
« Eugène est incapable de faire des efforts pour modifier son comportement. »
C’est Mme Charbonneau, la maîtresse, qui l’écrit dans son dossier. Il n’y peut rien, Eugène, s’il préfère rêver à de folles aventures plutôt que d’écouter ses cours. Voyager avec Jack Sparrow, Naruto ou Spiderman, c’est quand même autre chose que de se coltiner les tables de multiplication. En classe, « il faut écouter. Il faut apprendre. Il faut réciter. Tu parles d’une aventure. » Eugène est un rêveur, un point c’est tout. Dès qu’il ferme les yeux, son imaginaire l’emporte dans des contrées lointaines et fait de lui un héros sauvant la veuve et l’orphelin. Forcément, ses parents s’inquiètent. La meilleure solution ? Prendre rendez-vous chez le « pédopsy comportementaliste »…
Un joli petit texte sur le pouvoir de l’imagination propre à l’enfance. Guéraud en profite en passant pour se payer ces parents persuadés qu’il vaut mieux se frotter à la dure réalité dès ses plus jeunes années plutôt que de rêvasser et qui, à la moindre supposée alerte « comportementale », se ruent chez un spécialiste à priori seul capable de régler le problème.
Plaidoyer plutôt drôle pour le droit de rêver et le besoin de s’évader, Je sauve le monde dès que je m’ennuie est un petit roman sans prétention et très facile à lire qui m’a fait passer un bon moment. Peut-être à réserver davantage aux garçons dès 8 ans, même si les filles éprises de grandes aventures pourront aussi y trouver leur compte.
Je sauve le monde dès que je m’ennuie de Guillaume Guéraud (ill. M. Romero). Rouergue, 2012. 84 pages. 7 euros. A partir de 8 ans.
Ce billet signe ma première participation au challenge Cartable et tableau noir de George |