Un roman résonne la voix des pas grand-chose. Ceux qui se tuent à la tâche, subissent les cadences infernales imposées par la hiérarchie, n’ont pas d’autre vie que celle les rattachant à l’usine. Ceux que l’on méprise dans les hautes sphères, ceux à qui on reproche de ne pas se bouger le cul pour retrouver un boulot quand la grande lessiveuse libérale les laisse sur le bord de la route après un plan social dont ils sortent forcément perdants.
J’ai adoré ce texte plein de rage et de désespoir. J’ai connu l’usine, j’ai côtoyé « ces gens-là » qui ne sont pas ceux que chantait Brel. J’ai vu ces visages et ces corps fatigués, abîmés par le travail harassant et répétitif qui fait « qu’à vingt ans on en paraît quarante et qu’à la retraite on est bon pour la morgue ». Timothée Demeillers maîtrise son sujet. Il signe ici un second roman éminemment social, évidemment très engagé. Sa prose est mouvementée comme les pensées d’Erwan, alternant les phrases courtes et les envolées au lyrisme contenu. C'est tendu, prenant, touchant, simple et direct. Un texte qui vient du cœur et des tripes. Forcément je suis sous le charme.
Jusqu’à la bête de Timothée Demeillers. Asphalte, 2017. 150 pages. 16,00 euros.
bingo tu m'as convaincue! merci pour ce billet!
RépondreSupprimerJ'en suis ravi !
SupprimerUn roman social qui frappe fort, on dirait.
RépondreSupprimerC'est ça.
SupprimerAaah, je l'avais noté-souligné celui-ci, tu confirmes ! Je n'ai jamais été déçue par les éditions Asphalte.
RépondreSupprimerJe découvre cet éditeur avec ce titre mais je ne compte pas en rester là !
SupprimerBah dis donc ! Un billet efficace.
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerJe pense qu'il me plairait mais j'ai trop de lectures en attente !
RépondreSupprimerOn en est tous là !
Supprimerbrrrrrr tu donnes envie mais ça fait un peu peur quand même :-)
RépondreSupprimerOn va dire que ce n'est pas un environnement très fleur bleue^^
SupprimerUn roman coup de poing. Difficile de ne pas avoir envie de le lire après une telle chronique ! ;)
RépondreSupprimerMerci pour le compliment Mo !
SupprimerJe retiens le titre, mais mes envies actuelles me poussent vers une certaine légèreté ... Le monde de l'usine, je ne connais pas, mais je crois qu'il serait temps d'arrêter Zola pour lire des textes comme celui-ci, la condition des miséreux qui sont à côté de nous.
RépondreSupprimerJe crois au contraire qu'il faut aussi lire Zola pour voir d'où le monde ouvrier est parti, quels ont été les progrès de sa conditions mais aussi à quel point il continue à être malmené par le Grand Capital.
SupprimerIl est déjà sur ma liste. J'espère que je le trouverai à la bib
RépondreSupprimerJe te le souhaite.
SupprimerJe le retiens alors :) même si il faut être en forme pour le lire, ce n'est pas très gai...
RépondreSupprimerCe n'est pas follement gai, non, je ne vais pas dire le contraire.
SupprimerJe l'avais repéré celui-là, je suis contente de lire ton avis positif !! Je pourrais bien craquer si je le vois passer en bibliothèque ou librairie !
RépondreSupprimerTu peux craquer les yeux fermés.
SupprimerAh oui, je sens que c'est tout à fait ton créneau là. Bon, moi je sens moins l'urgence de me plonger là-dedans, voire pas du tout.;-)
RépondreSupprimerCe n'est pas vraiment ton créneau, je te le concède ;)
Supprimerpourquoi pas
RépondreSupprimerTu as tout dit^^
SupprimerTout est là... des mots qui viennent du cœur, des tripes, un roman social, engagé, de la rage exprimée, je crois bien que ce livre me plairait. J’en suis même certaine...
RépondreSupprimerBises et bon dimanche Jérome
J'en suis moi aussi certain, ça ne fait aucun doute !
SupprimerJe comprends que tu sois sous le charme... mais j'avoue ne pas toujours trouver mon compte dans ces romans "sociaux"...
RépondreSupprimerTu préfères le feelgood, chacun son truc :p
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