Texas, années 30. Sunset explose la cervelle de son mari à coup de calibre 38 pendant qu’il essaie une fois de plus de la violer. Femme battue et trompée, elle ne supportait plus une situation devenue invivable. Le problème, c’est que ce mari est aussi le shérif du coin et le fils des propriétaires de la plus grande scierie de la région.
En apprenant la nouvelle sa belle mère, d’abord effondrée et vindicative, finit par excuser son geste. Elle-même doit subir la violence quasi quotidienne de son époux. Comprenant qu’elle est quelque part responsable de la situation puisqu’elle a laissé son fils grandir avec l’impression que battre une femme est un comportement naturel pour un homme, elle chasse son propre mari qui se suicidera quelques jours plus tard.
Sunset tente quand à elle de se remettre tant bien que mal du meurtre qu’elle a commis. Nommée shérif à la place de celui qu’elle a tuée, elle éprouve les pires difficultés à se faire respecter dans cette région de l’East Texas machiste où le Ku Klux Klan règne en maître. C’est en enquêtant sur un double meurtre particulièrement atroce qu’elle va mettre à l’épreuve ses convictions et le peu d’amour propre qui lui reste.
Du sang dans la sciure, c’est avant tout le combat d’une femme dans un monde d’hommes qui ne lui reconnaissent aucune légitimité. Mais c’est aussi une plongée ultra réaliste dans l’Amérique profonde de la grande dépression. On y croise des hobos, des saisonniers qui vivent au jour le jour dans une misère totale et des noirs qui ont bien du mal à croire à la fin de l’esclavage.
Décidément, Joe R. Lansdale est un sacré bon écrivain de polars. Certes, Du sang dans la sciure n’est pas son meilleur roman. Juillet de sang, Un froid d’enfer ou Les marécages restent ses productions les plus abouties. Il n’empêche. Il est dans la lignée du très grand Pelecanos. Rajoutez Ed Mc Bain et Chester Himes et vous aurez mon quatuor majeur de la littérature policière version US.
Une dernière recommandation : ce roman n’est pas destiné aux lecteurs qui ont les oreilles chastes. On est dans le Texas profond, chez les rednecks les plus rustres et la prose reflète bien l’ambiance générale. C’est vulgaire, bien gras et sans fioriture. Personnellement, j’avoue que j'adore ça !
Du sang dans la sciure, de Joe R. Lansdale, éditions Gallimard (Folio policier), 2010. 480 pages. 8,20 euros.
L’info en plus : Joe R. Lansdale n’est pas seulement un auteur de polar. Il a également publié quelques textes dans un genre bien particulier : le roman d’horreur. Les éditions Milady ont notamment réédité l’année dernière dans leur collection Poche Terreur un roman intitulé Les enfants du rasoir. Un petit résumé pour se faire une idée plus précise : « Becky et Monty partent en vacances dans une cabane située au bord d'un lac, pour tenter d'oublier le drame qui a secoué leur couple : le viol de Becky sous les yeux de Monty, son mair, qui n'a rien fait pour la défendre. Une explosion de violence et de terreur les guette ».
ah ! ça me tente bien ! je le note, ainsi que les autres !
RépondreSupprimerThank you for my wishlist ! mdr
je note juillet de sang pour le découvrir :) merci !
RépondreSupprimerPareil que Flo ...
RépondreSupprimerEn effet, dis donc! (je n'ai pas trouvé les deux que tu me citais)
RépondreSupprimerJe note que tu aimes McBain... (moi z'aussi!)
Non j'ai lu les deux autres avant la création du blog. Et oui, pour moi, Mc Bain est le plus grand auteur américain de polars du siècle dernier, rien de moins^^
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