Depuis que le mot de Clara, la fille la plus populaire du collège, a été inscrit sur le mur des toilettes, l’angoisse d’Abel ne fait qu’augmenter. Révéler le mot de quelqu’un à son insu est une violation de son intimité, un crime sévèrement puni. Pendant que la police mène l’enquête, Abel attend anxieusement son mot. Le jour où il arrive enfin, le jeune garçon comprend que ses rêves de gloire risquent fort de ne jamais se concrétiser...
Je n’ai pas tout compris. Enfin si, j’ai compris le propos, j’ai compris la façon dont cette société où le destin de chacun est façonné par la révélation de son mot fonctionne, mais je n’ai pas compris où l’on voulait m’emmener, je n’ai pas vu l’intérêt. Sans doute parce que je ne suis ni spécialiste ni fan de dystopie. Du coup les inquiétudes et les questionnements existentiels d’Abel me sont passé au-dessus de la tête. Et puis j’ai eu l’impression que le récit ouvrait un tas de portes sans jamais les refermer, que la boucle n’était pas bouclée au final, à tel point que j’ai quitté ce livre en me disant « tout ça pour ça » ?
Le mot d’Abel vient de remporter le prix Gulli, un prix jeunesse décerné par huit personnalités. Des adultes dont le regard d’adulte a pu saisir les enjeux politiques et les références à notre société actuelle. Je me demande si les ados, public cible de ce roman, seront à même d’avoir un regard aussi pertinent sur les différents niveaux de lecture. Pour tout dire j’en doute. Et pour tout dire je ne considère pas vraiment ce titre comme une pépite jeunesse. Ma complice Noukette n’est pas du même avis. Pour une fois nos avis divergent et finalement, ce n’est pas pour nous déplaire.
Le mot d’Abel de Véronique Petit. Rageot, 2018. 190 pages. 12,90 euros. A partir de 14 ans.