Chicago, fin des années 20. Ida Davis et Michael Talbot, détectives de la célèbre agence Pinkerton, sont engagés par une femme de la haute société pour retrouver sa fille et son futur gendre qui viennent de disparaître la veille de leur mariage. Parallèlement, un photographe de la police cherche à résoudre le meurtre d’un gangster blanc retrouvé dans une ruelle du quartier noir tandis que débarque en ville un homme chargé par Al Capone de faire la lumière sur une tentative d’empoisonnement au champagne frelaté visant les personnes les plus influentes de la ville, qu’il avait conviées dans l’un de ses hôtels. Trois intrigues à priori sans rapport qui vont pourtant peu à peu s’entremêler et rapprocher les différents protagonistes, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Mafia, prohibition, jazz, corruption, règlements de compte à coup de sulfateuse et figures mythiques du banditisme, Ray Celestin tricote un canevas sans faille dont les mailles se resserrent jusqu’à l’imparable dénouement. Un bonheur de retrouver Ida, Michael et le grand Louis Armstrong, découverts dans Carnaval, le premier volet de cette série de quatre romans dont l’ambition est de retracer « l’histoire du jazz et de la mafia pendant cinquante ans au 20ème siècle ». Après la Nouvelle Orléans et Chicago, le prochain se déroulera à New-York dans les années 40.
L’auteur propose une fois de plus un récit très documenté, mêlant personnages réels et héros de fiction. Son écriture nerveuse et cinématographique offre un rythme effréné ne souffrant d’aucun temps mort. Dialogues au cordeau, tension, violence, drames, scènes d’action hyper visuelles, tout y est. Un polar solide donc, qui se déguste cul sec, rugueux et gouleyant comme un bon vieux whisky de contrebande.
Mascarade de Ray Celestin. Le Cherche Midi, 2017. 565 pages. 21,50 euros.