vendredi 8 janvier 2016

Le cœur cousu - Carole Martinez

La pétillante Framboise m’avait prévenu en me l’offrant, si je n’aimais pas SON roman chouchou, je devais me taire pour ne pas faire souffrir son petit cœur tout mou. Ce billet est donc la preuve que j’ai apprécié le voyage dans l’univers si particulier de Carole Martinez.

Les avis à propos de ce livre sont en large majorité dithyrambiques. En général ça me refroidit. Et puis j’avais déjà lu une fois cette auteure, certes en BD, mais je n’avais été que très moyennement emballé, c’est rien de le dire. Alors forcément, j’y suis allé un peu à reculons, surtout que c’est un pavé et que les pavés et moi ça fait deux. Mais bon, impossible de snober un cadeau de Framboise. Et puis avec les vacances de Noël, j’étais certain d’avoir la disponibilité d’esprit et le temps nécessaire pour lui accorder l’attention qu'il mérite. Donc je me suis lancé, sans rien connaître de l’histoire, sans me poser de questions et sans lire la 4ème de couv.

En fait, je ne sais pas comment parler de ce roman. C’est une saga familiale, une fresque, un roman fleuve, l’histoire d’une lignée de femmes possédant un don lié à une boîte mystérieuse. Mais c’est aussi tellement plus ! C’est une danse à trois temps, un voyage en trois étapes de l’Andalousie au Maghreb.

J’ai parfois pensé au soleil des Scorta à cause de l’aridité du décor, de la chaleur étouffante, du destin familial douloureux se déployant sur des décennies. J’y ai vu beaucoup de poésie, une imagination débordante, une écriture sensible et belle, pleine de retenue, de souffle et de respiration. J’ai vu l’amour sans borne de l’auteur pour ses personnages féminins et j’ai apprécié leur singularité, la richesse de leurs caractères. J’ai vu l’intrusion du fantastique et étrangement, cela ne m’a pas gêné. Sans doute parce que cette intrusion par petites touches est proche du réalisme magique sud américain que j’aime tant (l’épisode du moulin en est sans doute l’exemple le plus typique). Il y aurait tant d’autres choses à dire mais je veux rester au niveau de mon simple ressenti de lecture et ne pas rentrer dans l’exégèse. Mes deux petits bémols ? J’ai trouvé que le sort réservé aux hommes (lâches, stupides, bornés, défaillants, etc.), certes réaliste, manquait parfois de nuance. Et j’ai ressenti quelques longueurs dans la seconde partie avec les anarchistes. Mais bon, il faut bien que je pinaille un peu.

Le cœur cousu, c’est une histoire foisonnante, à la construction ambitieuse révélant un sens aigu de la narration. Je suis sorti totalement bluffé de ce premier roman aussi maîtrisé qu’audacieux. Un roman merveilleux, dans tous les sens du terme.

Un grand merci Framboise, je comprends parfaitement pourquoi ce livre t’est si cher. Et je suis touché que tu aies eu envie de partager avec moi.

Le cœur cousu de Carole Martinez. Folio, 2009. 440 pages. 9,20 euros.


Le billet de Framboise







mercredi 6 janvier 2016

La favorite - Mathias Lehmann

Cette couverture a eu sur moi un effet repoussoir quand je l’ai aperçue dans les bacs des libraires en début d’année dernière. Je trouve qu’il s’en dégage quelque chose de morbide, que cette petite fille en équilibre a un coté spectral, fragile, froid. Cette petite fille, je l’imaginais tomber, se noyer, disparaître. Morbide quoi, ni plus ni moins. Heureusement, Mo a joué les Mères Noël et a déposé cet album au pied de mon sapin. Je dis heureusement car sans elle je serais passé à coté et cela aurait été bien dommage.

Pas de résumé sur la quatrième de couverture, aucune information permettant de savoir de quoi il retourne avant de se lancer, c’est rare et ça me plait. On entre donc dans cette BD sur la pointe des pieds pour découvrir Constance, jeune fille enfermée dans le grenier du château familial par sa grand-mère et obligée d’y passer la nuit sans matelas ni couverture au milieu des araignées. Glaçant.

Constance ne sait rien de ses parents. Élevée à la dure par cette mamy acariâtre, elle ne peut trouver de soutien auprès d’un grand-père lâche et alcoolique. Constance n’a aucun contact avec l’extérieur, elle ne va pas à l’école et tâte du martinet à la moindre occasion. L’arrivée d’une famille portugaise et de ses deux enfants dans une dépendance du château va changer la donne. A leur contact, Constance va découvrir sa véritable nature. Car Constance n’est pas celle que l’on croit…

Un sujet plombant mais traité sans le moindre apitoiement, à hauteur d’enfant. Constance souffre mais elle rêve, elle s’évade, elle joue. Surtout, elle se révèle au contact des autres et face à leurs réactions. Il y a beaucoup de folie, de naïveté et de cruauté dans ce récit. Une bonne dose de méchanceté aussi, de la rancœur, de la bêtise, des secrets de famille profondément enfouis dans les placards. La tragédie en cours reste malgré tout porteuse d’espoir et laisse au final la porte ouverte à une possible reconstruction.

Le noir et blanc est d’une densité incroyable, le trait vif et souple oscille entre réalisme et caricature avec une facilité déconcertante. Mathias Lehmann ose des planches totalement déstructurées où s’insinuent des touches de fantastique. Il marche sur un fil, enchaînant les prouesses graphiques en restant constamment au service de son récit, son travail est bluffant.

Un drame social troublant, qui met mal à l’aise mais reste, dans son traitement, d’une surprenante subtilité. Un album impressionnant qui va me marquer durablement, c’est une certitude. Merci encore Mo !

La favorite de Mathias Lehmann. Actes Sud BD, 2015. 148 pages. 23,00 euros.

Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Stephie.

Les avis de CanelLasardineMo et Sylire





mardi 5 janvier 2016

Le premier mardi c'est permis (44) : Osez les conseils d’un sexologue pour maîtriser votre éjaculation

J‘avais déjà abordé cette question sensible il y a quelques temps. Pas que ce sujet me passionne ou me concerne (je ne devrais même pas avoir besoin de le préciser) mais une piqûre de rappel ne peut pas faire de mal. Un sujet qui ne prête pas à sourire tant il peut être cause de souffrance pour un homme et pour un couple. Mais les solutions existent, il suffit de prendre le taureau par les cornes (l’image est un peu osée, je vous le concède, mais pas non plus hors sujet, vous verrez pourquoi si vous avez le courage de lire ce trop long billet jusqu’au bout).

J’ai adoré la partie historique de ce petit bouquin. Saviez-vous qu’en Chine, à l’époque des concubines, les femmes pouvaient obtenir le divorce si elles n’étaient pas comblées sexuellement ? Et chez les Taoïstes, il convenait de ne pas gaspiller sa semence et on conseillait aux hommes, pour garder la santé, quelques libérations occasionnelles en fonction de l’âge (pour moi par exemple, à 40 ans, je n’aurais eu droit qu’à une éjaculation tous les dix jours. Autant dire que j’aurais été incapable de respecter la prescription. Bref, passons…). Toutes les cultures et les époques sont rapidement passées en revue (Babylone, Inde, Grèce antique, monde arabo-musulman) et offrent des visions parfois très différentes de la maîtrise de l’éjaculation (sachant que jusqu’au 20ème siècle, la domination masculine impliquait le plus souvent un acte sexuel rapide où l’homme tenait le rôle de fécondateur-procréateur et ne s’inquiétait jamais du plaisir éventuel de sa partenaire).

J’avoue par contre avoir survolé la partie consacrée à l’anatomie et la physiologie. Je ne suis pas un spécialiste mais je vois à peu près comment les choses fonctionnent.

Dès le troisième chapitre, on rentre dans le vif du sujet. Le problème est simple : un homme souffrant d’éjaculation prématurée ne peut maîtriser son excitation dans la minute qui suit la pénétration. Cette impossibilité de retarder l’éjaculation est source de frustration et de détresse, elle peut même engendrer un comportement d’évitement de l’intimité sexuelle.

Les solutions ? Elles sont d’abord psychologiques. Apprendre à devenir réceptif, à apprivoiser sa "fougue", à se concentrer sur ses propres sensations érotiques. Détecter l’imminence orgasmique et maîtriser son excitation. Plus facile à dire qu’à faire puisque l’éjaculation est un réflexe et qu’une fois le processus enclenché, il est inarrêtable. En premier lieu, tout se passe dans la tête. La modulation de l’excitation est la clé, il faut savoir faire monter et descendre cette excitation sans dépasser le point de non retour. Une question de rythme, de respiration, de complicité avec sa ou son partenaire, une question de travail sur soi mais aussi de confiance en l’autre.

Les solutions plus « pratiques » peuvent aussi avoir des effets bénéfiques. Se masturber (indispensable pour l’apprentissage du « contrôle »), avoir un deuxième rapport peu de temps après avoir éjaculé (pour ceux qui ont la forme), faire des pauses en plein coït pour laisser redescendre l’excitation (pas vraiment top pour la partenaire mais qui veut aller loin ménage sa monture) ou encore privilégier certaines positions moins stimulantes (notamment celles où la femme est au-dessus de l’homme). Reste une solution radicale, le fameux squeeze ou compression du gland, à effectuer au moment de l’imminence éjaculatoire. En gros, on se retire en plein exercice et on se pince (ou on vous pince) fortement le gland avant de se remettre à la tâche. Pour le coup, la complicité avec votre partenaire doit être au top. Une pratique juste inimaginable pour moi, nanmého ! (et j’aime autant vous dire que celle qui me pincera le gland n’est pas encore née ! Bref, passons…).

Ce n’est pas forcément le bouquin que l’on offre à son mari, son chéri ou même un copain, je vous l'accorde. Ce petit guide très sérieux et parfaitement documenté est pourtant hautement recommandable tant il aborde la question avec finesse (pas comme moi dans ce billet !), tant il dédramatise, relativise et est au final porteur d'espoir. Vraiment excellent !

Osez les conseils d’un sexologue pour maîtriser votre éjaculation du Dr Marc Bonnard.  La Musardine, 2015. 220 pages. 9,90 euros.










lundi 4 janvier 2016

Neverhome - Laird Hunt

« J’étais forte, lui pas. Ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la République ».

Guerre de Sécession. Constance abandonne sa ferme de l’Indiana et s’engage dans l’armée nordiste à la place de son homme. Tant par amour que par conviction. Cheveux coupés, poitrine bandée, muscles saillants, Constance devient Ash, un soldat comme un autre, qui ne rechigne pas à la tâche et révèle des talents de tireur d’élite. Un soldat bien plus courageux que la moyenne, montant au front sans jamais reculer d’un pouce, se libérant après avoir été capturé par l’ennemi avant d’être interné dans un asile psychiatrique. Un soldat qui restera marqué à vie par le conflit, hanté par des fantômes  du passé (sa mère) et du présent (tous ceux croisés sur les champs de bataille).

Les historiens estiment à cinq cents le nombre de femmes s’étant travesties afin de partir combattre pendant la guerre de Sécession. Laird Hunt ne donne pas dans le documentaire, il offre un récit picaresque, le récit d’une tragédie où se côtoient la dure réalité d’un conflit abominable et des passages onirico-fantastiques. Constance/Ash n’est pas épargnée par les épreuves, par les blessures tant physiques que psychologiques. Elle souffre, se bat et survit, mais ne sortira pas indemne d’une telle épreuve.

Neverhome relate les dégâts causés par le syndrome du stress post-traumatique que personne n’était capable de nommer à l’époque. C’est aussi l’histoire d’un départ et d’un impossible retour (d’où le titre). Une sorte d’Ulysse revisité où, une fois démobilisée, Constance s’engage dans un long et sinueux périple pour retrouver son foyer et son époux. Un superbe roman à la fois épique et psychologique, proposant un regard décalé sur la guerre et tenant du conte allégorique, du monologue intérieur et de la réflexion philosophique. Laird Hunt m’avait séduit avec Les bonnes gens, il m’a littéralement enchanté avec cette plongée dans le douloureux passé de son pays.

Neverhome de Laird Hunt. Actes Sud, 2015. 260 pages. 22,00 euros.



dimanche 3 janvier 2016

Par bonheur le lait - Neil Gaiman

Parce qu’il culpabilisait d’avoir donné une image peu reluisante des pères dans « Le jour où j’ai échangé mon père contre deux poissons rouges », Neil Gaiman a décidé de rééquilibrer la balance et de mettre en scène un papa capable d’incroyables exploits. Mais à sa façon, c'est-à-dire en troussant un énorme délire où l’imagination prend le pouvoir sans limite.

Son point de départ est on ne peut plus simple : au petit déjeuner, un garçon et sa sœur constatent qu’ils n’ont plus de lait à mettre sur leurs céréales. Maman s’étant absentée pour quelques jours, c’est leur père qui file à la supérette.
Commence alors pour lui un fabuleux voyage où il va croiser, dans le désordre, des extraterrestres, des pirates, un stégosaure, des poneys pailletés, une tribu indigène, d’affreux wompires, j’en passe et des meilleurs. Tout cela en gardant en permanence la bouteille de lait au fond de sa poche parce que quoi qu’il arrive, ce super papa ne perd jamais de vue sa mission première !

Ce livre, c’est une pelote que l’on dévide en tirant sur un fil dès les premières pages. Une pelote qui se dévide de manière foutraque, inattendue, improbable, totalement folle. Plus on tire et plus tout s’enmêle dans un joyeux bazar qui garde au final une surprenante fluidité (je n'ai pas dit crédibilité !). Un vrai plaisir de se laisser mener par le bout du nez de la sorte, de rire face à des situations si inattendues, qui plus est mises en images par l'excellent Boulet.

Un seule question reste sans réponse au moment de tourner la dernière page : qu'a bien pu "réellement" faire ce papa pour mettre autant de temps à revenir de la supérette ? Vu le scénario qu'il propose à ses bambins, m'est avis qu'il a consommé quelques psychotropes particulièrement puissants. Mais ça valait la peine, assurément !


Par bonheur le lait de Neil Gaiman (ill. de Boulet). Au Diable Vauvert, 2015. 110 pages. 12,50 euros.


Les avis d'Antigone, Faelys et Noukette


jeudi 31 décembre 2015

Parce qu'il y a aussi des flops dans une vie de lecteur...

(sur une idée de Moka)

Ben oui quoi, il n'y a pas que des pépites dans une vie de lecteur. Parfois on tombe mal. Parfois on n'adhère pas à un texte qui aurait dû nous plaire. Parfois on s'acharne (bêtement) avec des auteurs qui nous ont déjà déçu. Parfois on attend une confirmation qui ne vient pas. Parfois ceux que l'on apprécie énormément s'égarent dans des projets dont on a du mal à comprendre l'intérêt. Bref, il arrive que certaines lectures soient des flops et 2015 n'a pas échappé à la règle.


Du coté des romans (cliquez sur les couvertures si vous voulez lire mes billets)

Catégorie "écriture et/ou personnages insupportables" :




Catégorie "j'attendais confirmation après un excellent premier roman... et ça n'a pas du tout été le cas" :




Catégorie "je me suis ennuyé profond..." :



Catégorie "Erri, tu le sais pourtant, je déteste quand tu donnes dans le mystique" :



Catégorie "j'aime pas que l'on se moque gratuitement (et sans talent) des classes moyennes" :




Catégorie "Philippe, faut arrêter d'essayer de nous refiler sans cesse la dernière gorgée de bière" :



Catégorie "Maylis, décidément, entre toi et moi, ça ne collera jamais, mieux vaut en rester là" :





Du coté des BD 

Que des albums dont je n'ai pas parlé ici, que des auteurs que j'adore et qui, sur ce coup-là, sont passés au travers :

Le pire Zidrou de ma vie. Je me demande ce qu'il est
 allé faire dans une galère pareille...



Quand un auteur aussi fin que Lupano donne dans l'humour lourd
et graveleux, il ne m'embarque pas une seconde.



Un duo d'auteurs cultes pour un résultat totalement anecdotique. Dire que cet album fait partie
de la sélection officielle du prochain Angoulême... les bras m'en tombent.



Celui-là, j'ai juste rien compris...














mercredi 30 décembre 2015

Coups de cœur BD 2015

Encore plus de 200 BD lues cette année, je tiens grosso modo le même rythme depuis 25 ans, ça commence à faire. J'ai dû en présenter 70 ici-même en 2015, voici mes cinq préférées :

Le grand méchant Renard : édition limitée spéciale Noël de Benjamin Renner. Delcourt, 2015. 252 pages. 22,95 euros.

Un album que j'aurais lu deux fois, en édition "normale" et en édition "spéciale Noël" avec une histoire inédite. Et toujours avec le même plaisir. Surtout, c'est un album que tout le monde a lu et adoré à la maison, le genre de chose qui n'arrive quasiment jamais et qui est pour moi un indiscutable gage de très haute qualité !





Un océan d’amour de Wilfrid Lupano et Gregory Panaccione. Delcourt, 2014. 224 pages. 24,95 euros.

Un fabuleux album muet, à lire absolument. J'y tiens d'autant plus qu'il m'a été offert en début d'année pour mes 40 ans et on ne pouvait pas me faire de plus beau cadeau !






Paul à Québec de Paul Rabagliati. La Pastèque, 2009. 188 pages. 23,00 euros. 

J'ai enfin pris le temps de lire cette année Paul à Québec, le seul titre de la série qu'il me restait à découvrir. Un album qui m'a touché en plein cœur, sur un thème difficile, mais traité avec pudeur et dignité.






Les beaux étés T1 : Cap au Sud de Zidrou et Lafebre. Dargaud, 2015. 56 pages. 14,00 euros.

Impossible de ne pas mettre Zidrou dans mes coups de cœur de l'année, surtout avec cette belle chronique familiale douce amère et pleine de nostalgie.






Deux frères de Fabio Moon et Gabriel Ba, d’après le roman de Milton Hatoum. Urban Comics, 2015. 232 pages. 22,50 euros.

Je reste définitivement un grand fan des frères Moon et Ba. Fan de leur trait puissant en noir et blanc et de la densité de leur narration, parfois exigeante mais qui me procure un plaisir de lecture incroyable. 







Bon je me suis limité à cinq mais j’aurais pu en citer au moins cinq autres : le formidable Moby Dick de Chabouté, les increvables Vieux Fourneaux, la suite de l'autobiographique Arabe du futur, les fascinants Ogres-Dieux ou encore une autre magnifique adaptation, celle du Vieil homme et la mer.









mardi 29 décembre 2015

Coups de cœur jeunesse 2015

Difficile de sortir du lot cinq albums et cinq romans jeunesse parmi mes lectures de cette année tant la qualité était au rendez-vous. Mais si je devais choisir, je mettrais, par ordre de préférence...

Albums

La promesse de l’ogre de Rascal et Régis Lejonc. Pastel, 2015. 40 pages. 13,70 euros. 

Un duo d'auteurs mythiques pour un album aussi beau que poignant.




Les sauvages de Mélanie Rutten. Memo, 2015. 36 pages. 14,50 euros.

Incroyable Mélanie Rutten dont l'univers me fascine un peu plus à chaque album. 






Le vilain défaut d’Anne-Gaëlle Balpe et Csil. Marmaille & compagnie, 2015. 36 pages. 20,00 euros.

Un album d'une rare sensibilité abordant un thème délicat mais parfaitement traité.






Porte-bébés de Sylvie Misslin et Géraldine Cosneau. Amaterra, 2015. 26 pages. 9,50 euros.

L'album préféré de Charlotte cette année. Je ne sais pas combien de fois je lui ai lu mais je connais le texte par cœur.





Le bonhomme de neige de Raymond Briggs. Grasset jeunesse, 2015. 32 pages. 12,50 euros.

Un classique indémodable magnifié par cette superbe réédition. 








Les romans :

Trop tôt de Jo Witek. Talents hauts, 92 pages. 7,00 euros. .

LA grosse claque de l'année. Un texte coup de poing sur un sujet très casse-gueule. J'ai adoré ! 






Le bébé et le hérisson de Mathis. Thierry Magnier, 2015. 47 pages. 3,90 euros.

Mon plus gros coup de cœur de la collection Petit poche, qui regorge pourtant de titres de qualité. Un texte qui me bouleverse à chaque fois que je m'y replonge (et ça m'est arrivé un sacré nombre de fois depuis sa première publication en 2008 !) 





Plus de morts que de vivants de Guillaume Guéraud. Rouergue, 2015. 252 pages. 13,70 euros.

Parce que Guéraud est complètement dingue et que ce roman génial traduit parfaitement cette folie.






A ma source gardée de Madeline Roth. Thierry Magnier, 2015. 60 pages. 7,20 euros.

Un sujet difficile abordé avec sensibilité, émotion et retenue.  Magistral !







Max et les poissons de Sophie Adriansen. Nathan, 2015. 88 pages. 5,00 euros.

Un très joli texte que j'aurais fait lire à bien des élèves et une belle rencontre avec une auteure d'une grande gentillesse et d'une rare disponibilité.












lundi 28 décembre 2015

Coups de cœur romans 2015

J'ai lu 85 romans et recueils de nouvelles cette année (hors littérature jeunesse). Pas simple d'en sortir cinq du lot mais après d'âpres délibérations avec moi-même, les heureux lauréats sont, par ordre de préférence :


Le principe de Jérôme Ferrari. Actes Sud, 2015. 160 pages. 16,50 euros.

Mon meilleur roman de l'année, ni plus ni moins. L'écriture de Jérôme Ferrari est toujours aussi éblouissante.






Finir la guerre de Michel Serfati. Phébus, 2015. 137 pages. 15,00 euros..

Un premier roman bouleversant aux questionnements multiples et profonds. Une magnifique découverte dont on a trop peu parlé et c'est bien dommage.  






Les échoués de Pascal Manoukian. Don Quichotte, 2015. 300 pages. 18,90 euros..  

Encore un premier roman et encore une énorme claque ! Un titre qui s'est répandu comme une traînée de poudre sur la blogosphère, c'est tant mieux et amplement mérité.






Dandy de Richard Krawiec. Points, 2015. 240 pages. 6,70 euros.

La littérature américaine que je préfère, celle des paumés et des sans-grades, celle qui gratte et qui pique sans donner de leçon de morale. Magistral !








Fin de mission de Phil Klay. Gallmeister, 2015. 310 pages. 23,80 euros.

Magnifique recueil de nouvelles sur la guerre en Irak écrit par un vétéran des marines. Un débutant qui a remporté grâce à ces douze nouvelles le National Book Award 2014, rien que ça !









Un auteur chouchou, deux premiers romans français, de la littérature américaine et un recueil de nouvelles, ce sont des coups de cœur qui correspondent bien au lecteur que je suis. Du moins je trouve... 




mercredi 23 décembre 2015

Sykes - Pierre Dubois et Dimitri Armand

Sykes est un marshal à l'ancienne. Un baroudeur, tireur d'élite et lettré que l'on envoie remettre de l'ordre partout où ça dérape. Comme ici, au fin fond du Wyoming, où une bande de hors la loi terrorise villes et campagnes. Aidé de son fidèle comparse O'Malley et d'un indien pisteur, il se lance aux trousses des brigands, sachant que pour lui et ses acolytes, c'est aussi une course contre la mort qui se joue.

Quel bonheur de retrouver l'elficologue Pierre Dubois aux manettes d'un western. Un vrai de vrai, pas du spaghetti à la mode italienne. Un qui cogne, qui saigne et laisse des traces, sans humour ni second degré. Du crépusculaire pur jus avec ses saloons enfumés, sa justice expéditive, ses grands espaces et ses pionniers tentant de survivre dans un environnement hostile. Un monde sombre et décadent où Sykes, justicier implacable marqué au fer rouge par un passé tragique, sait qu'il n'aura bientôt plus sa place. Un personnage complexe et torturé, aussi mystérieux que charismatique.

Il aura fallu six ans à Dimitri Armand pour venir à bout des 75 planches de l'album (parallèlement à son travail sur une série de Fantasy et à une reprise de Bob Morane). Son trait réaliste, son art du découpage et le choix des couleurs magnifient un scénario alternant les temps calmes et les épisodes particulièrement violents.

De la belle ouvrage, hommage respectueux aux classiques du genre qui ravira les fans. Seul bémol, j'ai trouvé la fin trop rapide et un peu brouillonne. Pour le reste, il n'y a rien à jeter.

Sykes de Pierre Dubois et Dimitri Armand. Le Lombard, 2015. 80 pages. 16,45 euros.