Résumé de la sorte, on voit déjà à quel point le récit semble décousu. Les histoires sont menées en parallèle et si certains protagonistes finissent par se rencontrer au fil des événements, le lien est loin d’être évident. On passe de l’un à l’autre, on survole plus que l’on ne creuse en profondeur. Comme dans Les évaporés, Reverdy s’intéresse à ceux qui disparaissent d’un monde en perdition, ceux qui survivent à leur manière alors que tout s’écroule autour d’eux, mais d’une façon assez artificielle je trouve.
J’avoue que je suis resté un peu sur le bord de la route. Je m’attendais à un regard plus sociologique porté sur la première mégalopole américaine à se déclarer officiellement en faillite. L’écriture est superbe, vibrante, pleine de souffle. Mais pour le reste, on tourne un peu à vide et les grosses ficelles romanesques manquent de finesse. Pas une déception à proprement parler parce que la plume de Thomas Reverdy est un enchantement et justifie à elle seule que l’on se plonge dans ce roman mais clairement, je n’y ai pas pris le même plaisir qu’à la lecture des « évaporés ».
Il était une ville de Thomas B. Reverdy. Flammarion, 2015. 270 pages. 19,00 euros.
Les avis de Delphine Olympe, Kathel et Laure.