Ce texte, c’est autant de petits cailloux laissés sur un chemin que l’on suit sans connaître la destination finale. Du moins au départ. Et que c’est bon de se laisser mener par le bout du nez de la sorte, d’avoir conscience d’être face un puzzle dont les pièces ne semblent pas pouvoir s’imbriquer. Quand le canevas se tisse petit à petit, que le tableau prend forme, on reste d’autant plus admiratif devant la construction narrative implacable. Pourtant c’est un roman très psychologique et d’habitude je ne suis pas du tout fan du genre. Mais là, l’écriture tendue et nerveuse de Marcus Malte change la donne. La souffrance d’Alexandre vous fouille les tripes, la bienveillance de son amie Marie ne dégouline pas de guimauve et la personnalité tordue de l’expéditeur du manuscrit fait froid dans le dos. Implacable je vous dis.
Ce livre, c’est le pot de confiture que l’on attaque du bout des lèvres et que l’on s’enfile d’une traite, c’est la tablette de chocolat qui, à peine entamée, est avalée jusqu’au dernier carré… Bref, vous voyez ou je veux en venir. Autrement dit, il est très fort ce Marcus Malte ! Vous êtes prévenu, si vous mettez le nez dans ce page-turner à la redoutable efficacité, il sera difficile d’en sortir avant le point final.
PS : ce roman a remporté le Prix des lectrices de « Elle » en 2008. Comme quoi, elles n’ont pas toujours eu mauvais goût, les lectrices de « Elle » (vous pouvez sortir les couteaux, j’ai mis mon armure).
Garden of love de Marcus Malte. Zulma, 2007. 318 pages. 18,50 euros.
Une belle lecture commune que je partage avec Claudia Lucia, Eimelle, Noukette et Philisine.
Les avis de Asphodèle Didi, Enna, Liliba, L'or Rouge, Marie, Papillon, Saxaoul.