Jean et Jeanne sont dans un bateau. Ils s’apprêtent à y accueillir
le frère de Jean et sa petite amie Lone. Le voilier n’est plus de première
fraîcheur mais il suffira pour une croisière de quelques jours le long des
côtes italiennes. Au fil des heures, au fil des jours, la chaleur et la
promiscuité aidant, les corps se frôlent, les sens s’aiguisent et la tempête s’annonce…
C’est un roman d’ambiance un peu vain, dérisoire oserais-je
dire. Très littéraire, finalement. Quelque part, c'est un roman d’aujourd’hui
qui ressemble à un film des années 60. Un roman un poil nombriliste, autocentré,
aux enjeux inexistants. Un huis clos maritime à l’érotisme contenu, se
déroulant dans un espace exigu et sous
une chaleur étouffante. Des rapports humains ambigus, une tension palpable et
une pirouette finale que je n’avais pas vu venir.
Est-ce que j’ai aimé ou pas ? Aucune idée. Je l’ai lu
distraitement, sans lui accorder une attention particulière, ce qui n’est
jamais bon signe. Je l’ai lu sans déplaisir mais les mots ont coulé sur moi
sans laisser de trace. Je dois donc en conclure que j’y suis resté imperméable
et c’est bien dommage. Mais ce texte trouvera ses lecteurs, c’est une
certitude. Son charme suranné, sa sobriété et sa fluidité sont d’indéniables
atouts. Un roman-aquarelle subtil, construit par petites touches. Sans doute
trop subtil pour moi.
Un été de Vincent Almendros. Édition de Minuit, 2015. 95
pages. 11,50 euros.