Lire des histoires coquines se déroulant aux sports d’hiver, voila qui me semblait être une bonne idée en ces temps de grands froids. Sauf que j’aurais pu m’abstenir. Mais alors, vraiment. Vingt histoires de sexe, donc, comme annoncé dans le titre. Les premières sont passables mais le pire c’est que par la suite la qualité, déjà loin d’être au firmament, baisse aussi vite que ma virilité plongée dans une eau glaciale.
Clairement, ça manque à chaque fois de profondeur. Enfin de profondeur psychologique je veux dire, parce que sinon de la profondeur, il y en a, et pas qu’un peu. Tout va trop vite, à peine le temps d’exposer une situation que l’on se retrouve les quatre fers en l’air. Comme dans un porno, quoi. Niveau dialogues, c’est pareil, on en reste au strict minimum. Comme dans un porno, quoi. Et puis zéro sensualité dans les scènes cochonnes, du bourrin et rien d’autre. Comme dans un porno, quoi. La couverture aussi est digne d’un porno. Et le titre de certaines nouvelles («
Avoir chaud au cul par -10° », «
Ma bite en flocon ») ne relève pas le niveau. Les scénarios sont fades à pleurer (comme dans un porno !!!!!!!). Des femmes qui s’ennuient, des femmes qui ont le feu aux fesses, des femmes qui, d’un regard, invitent un inconnu (ou plusieurs) à les culbuter sans ménagement. On tourne les pages en se disant que la chair est triste, on cherche la petite dose d’originalité, le truc qui sort des sentiers battus… puis on tombe sur le texte intitulé «
Apocalypse fondue » où une « sperme addict » est recouverte par des hectolitres de semence de yéti et on se dit que l’originalité, finalement, ça n’a pas toujours du bon.
Chaque histoire, rédigée sous pseudo, a un auteur différent. Un point commun quand même, c’est que toutes sont très mal écrites, avec un art de la formule pas forcément de bon aloi. Exemples : «
Il me dit ça en me regardant droit dans les yeux. Son regard perçant de mâle dominant fait immédiatement se dresser mes poils dans mon slip. » ; «
Il me bourre, me remplit, je me sens prise et pleine de lui. […] Je ne me reconnais plus. Fous-moi-la profond ! râlé-je. » ; «
Avec Louis, elle était satisfaite en permanence, nourrie sous la bite comme un veau sous la mère. » Que dire de plus sinon que certains textes n’ont à l’évidence pas subi la moindre relecture avant publication, sinon on ne retrouverait pas la même phrase, dans le même paragraphe, à trois lignes d’intervalle.
Rien à sauver, donc. Nul, nul, nul. Et ce sera mon dernier mot.
Osez… 20 histoires de sexe aux sports d’hiver. La Musardine, 2014.
252 pages. 8,20 euros.
L'avis d'Hélène