La vie comme un grand voyage à bicyclette. D’abord trouver
le juste équilibre, puis se lancer. Rencontrer des personnes différentes,
celles qui restent à vos cotés, celles qui ne font que passer, disparaissent,
celles qui vous soutiennent, vous ralentissent, celles qui en profitent. Parfois
on se demande pourquoi on roule, pourquoi on avance. Il arrive aussi que ça
devienne trop dur, que l’on tombe, que ça fasse mal. Et puis un jour on est
amoureux, on est plus seul sur la route. Quand le doute s’installe, on se souvient des jolies choses, de ces gens
qui nous aiment, que l’on aime. Mais avec l’âge ans on pédale moins vite, on se
dit que la fin du trajet approche et que l’on va bientôt descendre de sa
monture. Peu importe, le voyage valait la peine et quelqu’un d’autre se servira bien du vélo,
sans doute pour prendre une autre route, un autre chemin…
Qu’il est beau cet album, tellement évocateur. Ça ressemble
à une vie, ça ressemble à la vie, ses joies, ses peines, ses douleurs, le temps
qui passe. A peine quelques mots, des illustrations pleine page dans un format
à l’italienne où les petits riens défilent. Pas certains que les enfants
saisissent toute la subtilité du message, c’est un fait. Pour autant il serait
dommage de les priver d’une jolie lecture à voix haute tant la musicalité du
texte est agréable à écouter.
Un ouvrage tout en finesse et en sensibilité, qui sera sans
doute perçu différemment d’une personne à l’autre. Le plus grand des voyages propose
une allégorie de l’existence en quelques brefs moments. Plus qu’un brillant
tour de force, c’est avant tout et surtout un tour de magie enchanteur.
Le plus grand des voyages de Soufie. Bilboquet, 2013. 32
pages. 13,50 euros. A partir de 5 ans.