dimanche 8 septembre 2013

Une année dans la nature - Nicole de Cock

Un magnifique album qui offre au petit lecteur la possibilité de découvrir la nature au fil des mois en suivant quelques animaux des bois (martinet, blaireau, hibou, écureuil). Oubliez l’aspect purement documentaire, l’accent est ici mis, pour chaque saison, sur de simples mots particulièrement évocateurs. Exemples avec le printemps  (début, fleurs, floraison, parfums, gazouillis, réveil), l’été (moisson, provision, rouge, sec, odeur, feu) et l’hiver (sombre, glacial, bruit, neige, blanc, silence).

L’album s’organise en doubles pages avec d’un coté le texte et de l’autre une illustration en noir et blanc. On trouve une phrase complète qui souvent serpente entre les mots isolés (« Le hérisson sait que l’hiver arrive et cherche un abri pour se protéger du froid et de la pluie. »).  L’ensemble est visuellement magnifique et dégage un charme incontestable. Les illustrations à l’encre sont autant de tableaux dont l’intensité du noir et le contraste avec le blanc donnent une impressionnante sensation de profondeur.

Voila donc un ouvrage poétique à souhait à la force d’évocation remarquable. A mettre sans hésitation entre les mains des petits rêveurs sensibles au pouvoir des mots.

Une année dans la nature de Nicole de Cock. Circonflexe, 2013. 40 pages. 13 euros. a partir de 4-5 ans.





vendredi 6 septembre 2013

Guide du loser amoureux - Junot Diaz

« Ta copine découvre que tu la trompes. (Bon en fait c’est ta fiancée, mais après tout, bientôt ça n’aura vraiment plus d’importance.) Elle aurait pu te surprendre avec une sucia, elle aurait pu te surprendre avec deux, mais comme tu n’es qu’un sale fils de cuero qui n’a jamais vidé la corbeille de sa messagerie électronique, elle t’a surpris avec cinquante ! Certes, étalées sur une période de six ans, mais quand même. Putain, cinquante nanas ? Et merde. […] Tu ne recules devant rien pour la garder. Tu lui écris  des lettres. Tu la conduis au boulot. Tu cites Neruda. Tu rédiges un mail collectif qui répudie toutes tes sucias. Tu bloques leur adresse mail. Tu changes de numéro. Tu arrêtes de boire. Tu arrêtes de fumer. Tu déclares être un accro au sexe et commence à assister à des réunions. Tu rejettes la responsabilité sur ton père. Tu rejettes la responsabilité sur ta mère. Tu rejettes la responsabilité sur le patriarcat. Tu rejettes la responsabilité sur Saint-Domingue. Tu trouves un psy. Tu fermes ton compte facebook. Tu lui donnes les mots de passe de toutes tes messageries électroniques. Tu commences à prendre des cours de salsa comme tu l’as toujours promis pour que vous puissiez danser ensemble.  […] Tu essaies tout, mais un jour elle se redressera simplement dans le lit et dira : C’est fini. »

J’aime cette écriture parce malgré la brièveté de chaque phrase elle sonne comme un flot ininterrompu. J’aime cette écriture parce qu’elle est vivante, pleine d’énergie. J’aime cette écriture parce que sa liberté et sa souplesse m'électrisent. Évidemment ce recueil de nouvelles n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il pourrait déplaire. Fortement. Il n’y a pourtant rien de réellement abrasif au fil de ces huit textes mettant en scène les membres de la communauté Dominicaine installée dans les environs de New York. C’est juste que le personnage de Yunior, qui sert de trait d’union entre chaque histoire, est un beau salopard. Le mâle latin dans toute sa splendeur. Macho, queutard invétéré et sans scrupules. Yunor pense pourtant qu’il n’est pas tout à fait comme ses congénères. Il cherche l’amour, le vrai, le pur. Un coté fleur bleue qu’il oublie rapidement quand une nouvelle partie de jambes en l’air se présente. 

Avec lui on découvre l’arrivée de sa famille sur le sol américain, le départ du père avec une fille bien plus jeune que sa mère, la vie de débauche de Rafa, le frère aîné trop tôt emporté par un cancer. Et au milieu de ce maelstrom Yunior tentant de se construire comme il peut. Il ne va pas vraiment mal tourner, il ne finira pas dealer de crack au coin de la rue. Il poursuivra ses études jusqu’à l’université et deviendra prof.  Mais au niveau sentimental, c’est le naufrage. Tromper une petite amie qui refuse de le laisser glisser une main dans sa culotte avec une prof bien plus âgée que lui n’a rien d’infamant. Voir sa chère Magda le traiter d’enfoiré parce qu’il a couché « avec une fille qui se coiffait façon doigts dans la prise, comme dans les années quatre-vingt »,  il a du mal à comprendre. Lui ne se considère pas comme un sale type. Juste un mec « faible et plein de défauts, mais avec un bon fond. » Bien sûr, bien sûr…

La langue de Junot Diaz est fleurie, vivifiante. Un mélange d’argot, de mots espagnols, de néologismes truculents et d’images qui vous sautent à la gorge. Surtout lorsqu’il parle des femmes et de leur diversité : guyanaises, asiates, latina, métis à la peau couleur de miel, « blanquitas un peu péquenaudes » qui ont « un faible pour les négros » et  « baisent avec la discrétion d’un train de marchandise. » Yunor les aiment toutes, certaines plus que d’autres, mais il se révèle au final incapable de les garder, incapable de leur être fidèle. Le triptyque coucheur-trompeur-menteur lui va comme un gant. Yunor, c’est un gars qui enchaîne les déboires et que l’on n’a pas du tout envie de plaindre. C’est drôle, corrosif et moderne. Bon j’ai adoré mais je ne vous conseille pas de vous ruer sur ce recueil inclassable qui m’a, à bien des égards, rappelé le « Coup de sang » d’Enrique Serna. C’est à vous de voir. Débrouillez-vous, quoi…


Guide du loser amoureux de Junot Diaz. Plon, 2013. 198 pages. 19 euros.





jeudi 5 septembre 2013

40 jours d’automne - Philippe Milbergue

Lulia et son père Stelian sont arrivés en France depuis peu. Pour la petite roumaine l’apprentissage du français se passe parfaitement bien, notamment grâce à l’école, mais son papa a beaucoup plus de mal. Souvent seul dans leur appartement, il peine à tisser des relations avec l’extérieur. Heureusement, la maîtresse de Lulia organise des ateliers cuisine avec ses élèves et elle y convie les parents qui souhaitent y participer. Ayant été cuisinier dans son pays, Stelian s’y rend sans conviction. L’ambiance conviviale qui anime ce rendez-vous hebdomadaire le ravit. En faisant partager aux autres sa passion des bons petits plats et les spécialités de son pays, il va comprendre que la gentillesse et le partage ne sont pas de vains mots.

Seconde découverte pour moi des éditions Le muscadier (après Promesses) et seconde belle surprise. Un texte simple, linéaire et aux courts chapitres qui se lit d’une traite. Un roman surtout très positif parlant d’intégration et qui défend des valeurs humaines trop souvent oubliées de nos jours comme l’échange et l’entraide. Au passage, je sais maintenant ce qu’est une « accorderie ». Et puis pour ne rien gâcher on apprend quelques recettes alléchantes directement venues des Carpates. Une réussite donc, même si la couverture aurait mérité d’être plus chatoyante.

40 jours d’automne de Philippe Milbergue. Le muscadier 2013. 95 pages. 7,90 €. A partir de 9 ans.

Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager avec Stephie. Courez-vite voir son avis.

mercredi 4 septembre 2013

Ouessantines - Patrick Weber et Nicoby

Quand elle débarque à Ouessant pour ouvrir sa maison d’hôtes, Soizic n’est à l’évidence pas la bienvenue. Cette continentale désirant changer de vie s’est lancée dans un pari un peu fou auquel elle croit dur comme fer. Mais l’accueil glacial des iliens refroidit ses ardeurs. Ce sont surtout les vieilles commères du coin qui vont lui en faire voir de toutes les couleurs. Parmi elles, seule Marie lui tend la main et fait preuve de bienveillance. Mais quand cette dernière est retrouvée pendue, c’est la consternation. En plus, selon son testament, elle lègue tous les objets de sa maison à « la nouvelle venue sur Ouessant. » Pas la meilleure façon pour Soizic de faire remonter sa cote de popularité…  

Ah, les embruns et l’odeur du goémon, rien de plus vivifiant à l’heure de la rentrée. Un album dépaysant qui vaut davantage pour l’ambiance qu’il distille que pour son intrigue finalement assez secondaire. D’ailleurs cette dernière sert avant tout de prétexte pour dresser le portrait de ces femmes d’Ouessant qui sont l’âme de l’île. Et puis le personnage de Soizic est aussi particulièrement bien campé. Une jeune fille fière, opiniâtre et indomptable, capable d’analyser la situation avec lucidité et avec ce petit soupçon d’ironie lui permettant de prendre les choses à la légère. Après il n’est pas certain que les ouessantins apprécient la façon dont les auteurs les présentent. De même pour le couple bobo qui arrive au gîte et passe son temps sur internet plutôt que dehors, il y a là quelque chose d’assez caricatural.

Sinon le récit est simple, empreint d’une certaine lenteur qui rend bien compte de la façon dont le temps s’écoule sur ce caillou du bout du monde. Le dessin est quant à lui aussi rugueux que le caractère des insulaires et si l‘on peut parfois regretter la pauvreté des décors l’ensemble reste graphiquement très cohérent.

Pas un album inoubliable mais une vraie bouffée d’air frais. Et le petit cahier final intitulé « Balade à Ouessant » et regroupant quelques photos accompagnés d’informations historiques sur l’île est des plus instructifs.

Pour conclure, une petite citation que j’aime beaucoup : « J’aime bien les îles. Il n’y a pas moyen de fuir. Quand on est face à un problème, on n’a pas le choix. Il faut le résoudre ou sauter dans l’océan. »

Ouessantines de Patrick Weber et Nicoby. Vents d’Ouest, 2013. 126 pages. 18,25 euros.


Un album voyageur de Natiora que je remercie pour cette belle découverte.

Les avis de Natiora, Oliv et Valérie.







mardi 3 septembre 2013

Le premier mardi c'est permis (20) : Faire l'amour à un homme

C’est le billet de Canel qui a titillé ma curiosité. A la lire j’ai compris qu’il me fallait absolument découvrir cette pépite. Comme elle, je tique sur le titre. Pourquoi « à » ? Le « avec » aurait été bien plus approprié. Ce « à » réduit l’homme au rôle d’objet et fait de sa sexualité un exercice purement mécanique. Alors que je le dis bien haut : nous ne sommes pas des machines ! (et en ce qui me concerne il y a un petit cœur qui bat sous cette énorme paire de c*******). 

Passons. Quatre grandes parties pour faire le tour de la question, c'est finalement assez peu : Comprenez et réveiller le désir de votre homme / Aimez-vous, votre homme vous aimera / Comment le rendre fou ? / Jeux raffinés et scénarios.

La première moitié de l’ouvrage empile les clichés et enfonce des portes grandes ouvertes. Allez, quelques exemples : aimez-vous, ne laissez pas le quotidien prendre le pas sur votre sexy attitude (qui doit évidemment être permanente), prenez le temps de vous occuper de vous pour nous faire plaisir (épilation, maquillage, coiffure, fringues...), faites du sport. Concernant les fringues, un conseil incontournable parmi tant d’autres : « Le seul critère qui doit orienter votre choix pour l’achat d’un pantalon est le suivant : me fait-il un joli cul ou pas ? ». Donc si vous avez la taille un peu serrée et que vous passez vos journée en apnée peu importe car n’oubliez jamais que la seule chose qui compte c’est d’avoir un joli cul. Aucun mot sur le potentiel érotique du short en jean dans cette partie, autant vous dire que j’ai lu tout ça en diagonal.

Dans les pages suivantes on vous parle mécanique avec LA question fondamentale, la taille ! Et cette révélation incroyable : « Les hommes sont totalement obsédés par la taille de leur queue, dont ils sous-estiment presque toujours la longueur. » Pas faux. Moi par exemple, je passe mes journées à tirer dessus. Bon j’espère que vous avez compris le message, on a besoin d’être rassuré par rapport aux dimensions de notre engin alors n’hésitez pas à nous dire qu’elle est énorme même si c’est pas vrai, ça fait toujours plaisir à entendre. Je vous passe les détails sur le viagra, la panne et l’éjaculation précoce parce que sinon ce billet va être interminable. Quand même par rapport à l’éjaculation précoce, j’adore ce conseil : « incitez-le à se masturber de temps en temps dans la journée, il sera sans doute plus endurant quand il vous retrouvera le soir. » Et mes collègues qui se demandent pourquoi je passe autant de temps aux toilettes... 

La seconde partie rentre dans les détails si je puis dire. Des zones érogènes masculines en passant par les massages et la stimulation manuelle, les généralités s’enchaînent. S’attardant plus longuement sur « L’art de la fellation », l’auteur se pose en grand spécialiste de la question. Ses conseils vont du purement hygiénique (ne pas faire ça juste après s’être brossé les dents parce que les gencives sont irritées et laissent plus facilement passer les bactéries) au terriblement technique (de la meilleure position aux figures les plus compliquées à exécuter comme « la savonnette » ou « le tire-bouchon ». Tout un programme n’est-ce pas ?). Puis vient le petit laïus sur une autre question fondamentale : faut-il avaler ou pas ? Dans cette longue partie consacrée au sexe oral j’ai adoré le tableau listant les choses à éviter : ne pas fermer les yeux (ah bon ?) / ne pas croquer (tu m’étonnes !) / ne pas mettre un doigt dans le derrière du monsieur sans crier gare en pleine fellation, il pourrait mal le prendre (je veux mon neveu !) / faire très attention si on joue avec les incisives à ne pas faire de copeaux (bon ok ça c’est moi qui l'ai rajouté…), j'en passe et des meilleures.

Tout cela se termine avec le kama-sutra revisité et quelques scénarios soi-disant émoustillants mais surtout terriblement clichés et déjà-vu.

Franchement je ne vois aucun intérêt à ce bouquin. Une femme avec un minimum d’expérience n’a pas besoin d’entendre ce monceau de conneries. Pour une débutante, c’est encore pire. Si, lorsque le grand soir arrive, elle cherche à mettre en application tous les conseils contenus dans ce livre, c’est la cata assurée. Et puis à quoi bon un manuel pour faire l’amour à un homme ? De l’écoute, du respect, des échanges, une vraie complicité et pourquoi pas même, soyons fous, un soupçon de sentiments réciproques seront toujours mille fois supérieurs à tous les guides pratiques de la terre.


Faire l’amour à un homme de Pierre des Esseintes. First, 2013. 158 pages. 2,99 euros.

L'avis de Saxaoul





dimanche 1 septembre 2013

La conscience de l’ultime limite - Carlos Calderon Fajardo

Calderon est pigiste dans un quotidien. Pour combler une page blanche à quelques heures du bouclage, il invente un assassinat. Sa rubrique intitulée « La Chronique du crime étrange » connaît d’emblée un vif succès. Mais pour Calderon, écrivaillon qui rêve de littérature, difficile de tenir la cadence. Ses affaires se compliquent encore lorsqu’un étrange personnage appelé « le dompteur de mouches » lui envoie le récit de ses propres meurtres, qui eux semblent bien réels...

Un roman qui me conforte (et me rassure !) dans l’idée que ce n’est pas la taille qui compte. A peine 110 pages qui m’ont paru interminables. Aucun intérêt à lire ces faits divers inventés par un gratte plume aigri dont l’inspiration se tarit au fil des jours. Aucune envie de suivre ces personnages si peu incarnés et pas attachants pour deux ronds. Je suis allé jusqu’au bout parce que je pensais qu’il y aurait une savoureuse pirouette finale pour rattraper le coup mais ce n’a même pas été le cas. Déception sur toute la ligne.

La quatrième de couverture annonce un roman noir, gothique et fantastique, elle aurait mieux fait de préciser que c’est surtout un roman chiant comme la pluie. Et puis l’air de rien j’ai besoin de me sentir à l’aise quand je lis. Je veux dire avec la forme même du livre, sa présentation, sa mise en page. Là, tout est très petit, à commencer par le format et la taille des caractères. Si on rajoute les interlignes hyper serrés et l’absence de chapitres, on se retrouve avec la désagréable impression d’étouffer et je n’aime pas ça du tout.

Entendons-nous, je ne veux pas condamner la littérature péruvienne à la lecture de ce seul titre et encore moins la littérature sud américaine que j’ai pour l’instant très peu fréquentée (et sans réussite je dois le dire). Disons seulement qu’entre ce roman et moi ce fut une rencontre sacrément ratée. Et puis concernant la littérature sud américaine (et la littérature argentine en particulier) je sais qu’une bonne âme œuvre actuellement afin de trouver un texte qui me convienne. Et comme je lui fais entièrement confiance, je sais qu’une bonne surprise m’attend.

La conscience de l’ultime limite de Carlos Calderon Fajardo. L’arbre vengeur, 2012. 110 pages. 12 euros.

samedi 31 août 2013

Moi après mois : août 2013

Moi après mois, d’après une idée de Moka.

Une belle surprise de Cristie // 6 mois et deux dents // 8 ans et plein de cadeaux // voir les schtroumpfs 2 au ciné : totalement merdique // Voir Percy Jackson 2 au ciné : pas extraordinaire mais quand même beaucoup moins merdique // Chantilly, son musée du cheval, son château et sa fameuse crème // descendre les jouets de bébé des filles du grenier pour la petite sœur et faire un bond dans le passé // un merveilleuse soirée au casino // le délicieux billet de Cristina qui m’a tant fait sourire // les copinautes qui pensent à moi, ça me touche // retour au boulot // une histoire de short  // la « gaulle antique », ça n’existe pas // trouver le bon sac pour l’entrée de pépette n°1 au collège, une vraie gageure // des échanges précieux (et nombreux) avec ma blogueuse préférée // un joli cadeau venu tout droit de Montréal (merci Florence !) // Regarder autour de soi, voir ceux qui nous entourent et se dire qu’on est bien // Celle que j’admire tant et qui lit Selby // Roger m’a dit à propos des écrivains : « Ils ont les lecteurs qu’ils méritent. » (pas faux) // déguster les tomates du jardin // « Jérôme, vous êtes un anarchiste. » (mon patron quand je lui ai dit sans rire que notre centre de doc pourrait sans problème se passer d’un directeur) // un festival des arts de la rue gâché par la pluie // une entrée à la crèche // « calmement je vous crache à la gueule » : André Laude mon amour //  le roi du babycook.

vendredi 30 août 2013

La radio des blogueurs : la rentrée n’aura pas notre peau !

Leiloona nous propose d'oublier pour un temps la déprime de la rentrée avec une chanson qui a marqué notre été. Alors j'avoue, la chanson qu'on a écouté en boucle cet été est très con, je ne sais pas du tout d'où elle sort ni comment elle est arrivée jusqu'à nous (il me semble qu'on l'a entendu dans un documentaire sur le air guitar mais je n'en suis pas certain). Il suffit que pépette n°2 entende les premières notes pour bouger son petit popotin et j'adore ça. Alors voila, ça vole pas haut mais c'est pêchu en diable. En même temps on peut pas tout avoir...









Le guide des voyages (4)

Voila, c’est fini. Comme prévu dès le départ, le Guide des voyages, périodique sporadique animé par des passionnés de lecture et de littérature, tire sa révérence à la fin des vacances.

Ce dernier numéro clôt ce modeste projet estival en beauté. D’abord l’éditorial fustigeant la rentrée littéraire est excellent (et pourtant j’adore la rentrée littéraire). Ensuite le grand chef a accepté de passer mon texte sur Calaferte publié ici même il y a quelques temps. J’en suis bien heureux parce que Calaferte est pour moi un des plus grands écrivains français du 20ème siècle, rien de moins. Après il y a du lourd au menu avec Jean Teullé, Jean-Paul Dubois, Véronique Ovaldé, Michel Lesbre, Françoise Xenakis et François Bon. Sans compter les deux articles consacrés à la langue française (dont une délicieuse descente en flèche du dictionnaire « Français mon amour » de Jean-Loup Chifflet). Bref, une fois encore, je trouve (en toute impartialité !) que ce numéro est une excellente cuvée.

Ça ne coûte rien de vous en rendre compte par vous-même, il suffit juste de me le demander !

jeudi 29 août 2013

Frisson l’écureuil - Mélanie Watt

Comment ai-je pu passer à coté de Frisson l’écureuil ? Il a fallu qu’une copine de retour d’un voyage à Montréal me prête l’édition canadienne pour que je découvre ce petit animal crétin à souhait. Crétin, j’exagère peut-être un peu mais on en n’est pas loin. Disons que Frisson est surtout casanier. Et trouillard, très trouillard. Sa vie est réglée comme du papier à musique. Et s’il ne quitte jamais son arbre,  c’est parce qu’il a peur de l’inconnu. Peur de tout en fait. Des orties, des araignées, des extraterrestres, des abeilles, des microbes et même des requins. Au moins dans son nid douillet il est en sécurité.  Et puis en cas d’imprévu il a préparé un plan d’évacuation et une trousse d’urgence. Mais l’imprévu porte bien son nom et au premier grain de sable la machine parfaitement huilée se grippe. Et alors-là c’est panique à bord !

Trop drôle, déjanté à souhait, très original visuellement parlant, cette première aventure de Frisson est juste un régal ! Cet écureuil n’est pas très fute-fute, c’est ce qui fait son charme. On voudrait se moquer de toutes ses petites manies et de sa couardise mais en même temps il a un petit coté tellement attachant qu’on aurait presque envie de le plaindre et de l’aider.

Si j’ai bien compris, la série compte une dizaine de titres publiés au Canada par Scholastic et Bayard en a « importé » un peu plus de la moitié en France. Chic, chic, je sais déjà que je vais me régaler avec de nouvelles aventures de Frisson. Mon chouchou Splat n’a qu’à bien se tenir car un sérieux concurrent va débarquer à la maison !

Frisson l’écureuil de Mélanie Watt. Bayard jeunesse, 2006. 34 pages. 9,90 €. A partir de 3-4 ans.

Les avis de Kikine et Canel.