Lulia et son père Stelian sont arrivés en France depuis peu. Pour la petite roumaine l’apprentissage du français se passe parfaitement bien, notamment grâce à l’école, mais son papa a beaucoup plus de mal. Souvent seul dans leur appartement, il peine à tisser des relations avec l’extérieur. Heureusement, la maîtresse de Lulia organise des ateliers cuisine avec ses élèves et elle y convie les parents qui souhaitent y participer. Ayant été cuisinier dans son pays, Stelian s’y rend sans conviction. L’ambiance conviviale qui anime ce rendez-vous hebdomadaire le ravit. En faisant partager aux autres sa passion des bons petits plats et les spécialités de son pays, il va comprendre que la gentillesse et le partage ne sont pas de vains mots.
Seconde découverte pour moi des éditions Le muscadier (après Promesses) et seconde belle surprise. Un texte simple, linéaire et aux courts chapitres qui se lit d’une traite. Un roman surtout très positif parlant d’intégration et qui défend des valeurs humaines trop souvent oubliées de nos jours comme l’échange et l’entraide. Au passage, je sais maintenant ce qu’est une « accorderie ». Et puis pour ne rien gâcher on apprend quelques recettes alléchantes directement venues des Carpates. Une réussite donc, même si la couverture aurait mérité d’être plus chatoyante.
40 jours d’automne de Philippe Milbergue. Le muscadier 2013. 95 pages. 7,90 €. A partir de 9 ans.
Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager avec Stephie. Courez-vite voir son avis.
jeudi 5 septembre 2013
mercredi 4 septembre 2013
Ouessantines - Patrick Weber et Nicoby
Quand elle débarque à Ouessant pour ouvrir sa maison d’hôtes,
Soizic n’est à l’évidence pas la bienvenue. Cette continentale désirant changer
de vie s’est lancée dans un pari un peu fou auquel elle croit dur comme fer.
Mais l’accueil glacial des iliens refroidit ses ardeurs. Ce sont surtout les vieilles
commères du coin qui vont lui en faire voir de toutes les couleurs. Parmi elles,
seule Marie lui tend la main et fait preuve de bienveillance. Mais quand cette
dernière est retrouvée pendue, c’est la consternation. En plus, selon son
testament, elle lègue tous les objets de sa maison à « la nouvelle venue
sur Ouessant. » Pas la meilleure façon pour Soizic de faire remonter sa
cote de popularité…
Ah, les embruns et l’odeur du goémon, rien de plus vivifiant à l’heure de la rentrée. Un album dépaysant qui vaut davantage pour l’ambiance qu’il distille que pour son intrigue finalement assez secondaire. D’ailleurs cette dernière sert avant tout de prétexte pour dresser le portrait de ces femmes d’Ouessant qui sont l’âme de l’île. Et puis le personnage de Soizic est aussi particulièrement bien campé. Une jeune fille fière, opiniâtre et indomptable, capable d’analyser la situation avec lucidité et avec ce petit soupçon d’ironie lui permettant de prendre les choses à la légère. Après il n’est pas certain que les ouessantins apprécient la façon dont les auteurs les présentent. De même pour le couple bobo qui arrive au gîte et passe son temps sur internet plutôt que dehors, il y a là quelque chose d’assez caricatural.
Sinon le récit est simple, empreint d’une certaine lenteur
qui rend bien compte de la façon dont le temps s’écoule sur ce caillou du bout
du monde. Le dessin est quant à lui aussi rugueux que le caractère des
insulaires et si l‘on peut parfois regretter la pauvreté des décors l’ensemble
reste graphiquement très cohérent.
Pas un album inoubliable mais une
vraie bouffée d’air frais. Et le petit cahier final intitulé « Balade à
Ouessant » et regroupant quelques photos accompagnés d’informations historiques
sur l’île est des plus instructifs.
Pour conclure, une petite
citation que j’aime beaucoup : « J’aime bien les îles. Il n’y a pas
moyen de fuir. Quand on est face à un problème, on n’a pas le choix. Il faut le
résoudre ou sauter dans l’océan. »
Ouessantines de Patrick Weber et
Nicoby. Vents d’Ouest, 2013. 126 pages. 18,25 euros.
Un album voyageur de Natiora que
je remercie pour cette belle découverte.
mardi 3 septembre 2013
Le premier mardi c'est permis (20) : Faire l'amour à un homme
C’est le billet de Canel qui a titillé ma curiosité. A la
lire j’ai compris qu’il me fallait absolument découvrir cette pépite. Comme
elle, je tique sur le titre. Pourquoi « à » ? Le
« avec » aurait été bien plus approprié. Ce « à » réduit
l’homme au rôle d’objet et fait de sa sexualité un exercice purement mécanique.
Alors que je le dis bien haut : nous ne sommes pas des machines ! (et
en ce qui me concerne il y a un petit cœur qui bat sous cette énorme paire de
c*******).
Passons. Quatre grandes parties pour faire le tour de la
question, c'est finalement assez peu : Comprenez et réveiller le désir de votre homme / Aimez-vous,
votre homme vous aimera / Comment le rendre fou ? / Jeux raffinés et
scénarios.
La première moitié de l’ouvrage empile les clichés et
enfonce des portes grandes ouvertes. Allez, quelques exemples : aimez-vous,
ne laissez pas le quotidien prendre le pas sur votre sexy attitude (qui doit
évidemment être permanente), prenez le temps de vous occuper de vous pour nous
faire plaisir (épilation, maquillage, coiffure, fringues...), faites du sport.
Concernant les fringues, un conseil incontournable parmi tant d’autres :
« Le seul critère qui doit orienter votre choix pour l’achat d’un pantalon
est le suivant : me fait-il un joli cul ou pas ? ». Donc si vous
avez la taille un peu serrée et que vous passez vos journée en apnée peu
importe car n’oubliez jamais que la seule chose qui compte c’est d’avoir un
joli cul. Aucun mot sur le potentiel érotique du short en jean dans cette partie,
autant vous dire que j’ai lu tout ça en diagonal.
Dans les pages suivantes on vous parle mécanique avec LA
question fondamentale, la taille ! Et cette révélation incroyable :
« Les hommes sont totalement obsédés par la taille de leur queue, dont ils
sous-estiment presque toujours la longueur. » Pas faux. Moi par exemple,
je passe mes journées à tirer dessus. Bon j’espère que vous avez compris le
message, on a besoin d’être rassuré par rapport aux dimensions de notre engin alors
n’hésitez pas à nous dire qu’elle est énorme même si c’est pas vrai, ça fait
toujours plaisir à entendre. Je vous passe les détails sur le viagra, la panne
et l’éjaculation précoce parce que sinon ce billet va être interminable. Quand
même par rapport à l’éjaculation précoce, j’adore ce conseil :
« incitez-le à se masturber de temps en temps dans la journée, il sera
sans doute plus endurant quand il vous retrouvera le soir. » Et mes
collègues qui se demandent pourquoi je passe autant de temps aux
toilettes...
La seconde partie rentre dans les détails si je puis dire. Des
zones érogènes masculines en passant par les massages et la stimulation
manuelle, les généralités s’enchaînent. S’attardant plus longuement sur « L’art
de la fellation », l’auteur se pose en grand spécialiste de la question.
Ses conseils vont du purement hygiénique (ne pas faire ça juste après s’être
brossé les dents parce que les gencives sont irritées et laissent plus facilement passer les bactéries) au terriblement technique (de la meilleure position aux
figures les plus compliquées à exécuter comme « la savonnette » ou « le
tire-bouchon ». Tout un programme n’est-ce pas ?). Puis vient le
petit laïus sur une autre question fondamentale : faut-il avaler ou pas ? Dans cette
longue partie consacrée au sexe oral j’ai adoré le tableau listant les choses à
éviter : ne pas fermer les yeux (ah bon ?) / ne pas croquer (tu m’étonnes !)
/ ne pas mettre un doigt dans le derrière du monsieur sans crier gare en pleine
fellation, il pourrait mal le prendre (je veux mon neveu !) / faire très
attention si on joue avec les incisives à ne pas faire de copeaux (bon ok ça c’est
moi qui l'ai rajouté…), j'en passe et des meilleures.
Tout cela se termine avec le kama-sutra revisité et quelques scénarios soi-disant émoustillants mais surtout terriblement clichés et déjà-vu.
Franchement je ne vois aucun intérêt à ce bouquin. Une femme
avec un minimum d’expérience n’a pas besoin d’entendre ce monceau de conneries.
Pour une débutante, c’est encore pire. Si, lorsque le grand soir arrive, elle
cherche à mettre en application tous les conseils contenus dans ce livre, c’est
la cata assurée. Et puis à quoi bon un manuel pour faire l’amour à un homme ? De
l’écoute, du respect, des échanges, une vraie complicité et pourquoi pas même,
soyons fous, un soupçon de sentiments réciproques seront toujours mille fois
supérieurs à tous les guides pratiques de la terre.
Faire l’amour à un homme de Pierre des Esseintes. First,
2013. 158 pages. 2,99 euros.
L'avis de Saxaoul
L'avis de Saxaoul
dimanche 1 septembre 2013
La conscience de l’ultime limite - Carlos Calderon Fajardo
Calderon est pigiste dans un quotidien. Pour combler une page blanche à quelques heures du bouclage, il invente un assassinat. Sa rubrique intitulée « La Chronique du crime étrange » connaît d’emblée un vif succès. Mais pour Calderon, écrivaillon qui rêve de littérature, difficile de tenir la cadence. Ses affaires se compliquent encore lorsqu’un étrange personnage appelé « le dompteur de mouches » lui envoie le récit de ses propres meurtres, qui eux semblent bien réels...
Un roman qui me conforte (et me rassure !) dans l’idée que ce n’est pas la taille qui compte. A peine 110 pages qui m’ont paru interminables. Aucun intérêt à lire ces faits divers inventés par un gratte plume aigri dont l’inspiration se tarit au fil des jours. Aucune envie de suivre ces personnages si peu incarnés et pas attachants pour deux ronds. Je suis allé jusqu’au bout parce que je pensais qu’il y aurait une savoureuse pirouette finale pour rattraper le coup mais ce n’a même pas été le cas. Déception sur toute la ligne.
La quatrième de couverture annonce un roman noir, gothique et fantastique, elle aurait mieux fait de préciser que c’est surtout un roman chiant comme la pluie. Et puis l’air de rien j’ai besoin de me sentir à l’aise quand je lis. Je veux dire avec la forme même du livre, sa présentation, sa mise en page. Là, tout est très petit, à commencer par le format et la taille des caractères. Si on rajoute les interlignes hyper serrés et l’absence de chapitres, on se retrouve avec la désagréable impression d’étouffer et je n’aime pas ça du tout.
Entendons-nous, je ne veux pas condamner la littérature péruvienne à la lecture de ce seul titre et encore moins la littérature sud américaine que j’ai pour l’instant très peu fréquentée (et sans réussite je dois le dire). Disons seulement qu’entre ce roman et moi ce fut une rencontre sacrément ratée. Et puis concernant la littérature sud américaine (et la littérature argentine en particulier) je sais qu’une bonne âme œuvre actuellement afin de trouver un texte qui me convienne. Et comme je lui fais entièrement confiance, je sais qu’une bonne surprise m’attend.
La conscience de l’ultime limite de Carlos Calderon Fajardo. L’arbre vengeur, 2012. 110 pages. 12 euros.
Un roman qui me conforte (et me rassure !) dans l’idée que ce n’est pas la taille qui compte. A peine 110 pages qui m’ont paru interminables. Aucun intérêt à lire ces faits divers inventés par un gratte plume aigri dont l’inspiration se tarit au fil des jours. Aucune envie de suivre ces personnages si peu incarnés et pas attachants pour deux ronds. Je suis allé jusqu’au bout parce que je pensais qu’il y aurait une savoureuse pirouette finale pour rattraper le coup mais ce n’a même pas été le cas. Déception sur toute la ligne.
La quatrième de couverture annonce un roman noir, gothique et fantastique, elle aurait mieux fait de préciser que c’est surtout un roman chiant comme la pluie. Et puis l’air de rien j’ai besoin de me sentir à l’aise quand je lis. Je veux dire avec la forme même du livre, sa présentation, sa mise en page. Là, tout est très petit, à commencer par le format et la taille des caractères. Si on rajoute les interlignes hyper serrés et l’absence de chapitres, on se retrouve avec la désagréable impression d’étouffer et je n’aime pas ça du tout.
Entendons-nous, je ne veux pas condamner la littérature péruvienne à la lecture de ce seul titre et encore moins la littérature sud américaine que j’ai pour l’instant très peu fréquentée (et sans réussite je dois le dire). Disons seulement qu’entre ce roman et moi ce fut une rencontre sacrément ratée. Et puis concernant la littérature sud américaine (et la littérature argentine en particulier) je sais qu’une bonne âme œuvre actuellement afin de trouver un texte qui me convienne. Et comme je lui fais entièrement confiance, je sais qu’une bonne surprise m’attend.
La conscience de l’ultime limite de Carlos Calderon Fajardo. L’arbre vengeur, 2012. 110 pages. 12 euros.
samedi 31 août 2013
Moi après mois : août 2013
Moi après mois, d’après une idée de Moka.
Une belle surprise de Cristie // 6 mois et deux dents // 8 ans et plein de cadeaux // voir les schtroumpfs 2 au ciné : totalement merdique // Voir Percy Jackson 2 au ciné : pas extraordinaire mais quand même beaucoup moins merdique // Chantilly, son musée du cheval, son château et sa fameuse crème // descendre les jouets de bébé des filles du grenier pour la petite sœur et faire un bond dans le passé // un merveilleuse soirée au casino // le délicieux billet de Cristina qui m’a tant fait sourire // les copinautes qui pensent à moi, ça me touche // retour au boulot // une histoire de short // la « gaulle antique », ça n’existe pas // trouver le bon sac pour l’entrée de pépette n°1 au collège, une vraie gageure // des échanges précieux (et nombreux) avec ma blogueuse préférée // un joli cadeau venu tout droit de Montréal (merci Florence !) // Regarder autour de soi, voir ceux qui nous entourent et se dire qu’on est bien // Celle que j’admire tant et qui lit Selby // Roger m’a dit à propos des écrivains : « Ils ont les lecteurs qu’ils méritent. » (pas faux) // déguster les tomates du jardin // « Jérôme, vous êtes un anarchiste. » (mon patron quand je lui ai dit sans rire que notre centre de doc pourrait sans problème se passer d’un directeur) // un festival des arts de la rue gâché par la pluie // une entrée à la crèche // « calmement je vous crache à la gueule » : André Laude mon amour // le roi du babycook.
Une belle surprise de Cristie // 6 mois et deux dents // 8 ans et plein de cadeaux // voir les schtroumpfs 2 au ciné : totalement merdique // Voir Percy Jackson 2 au ciné : pas extraordinaire mais quand même beaucoup moins merdique // Chantilly, son musée du cheval, son château et sa fameuse crème // descendre les jouets de bébé des filles du grenier pour la petite sœur et faire un bond dans le passé // un merveilleuse soirée au casino // le délicieux billet de Cristina qui m’a tant fait sourire // les copinautes qui pensent à moi, ça me touche // retour au boulot // une histoire de short // la « gaulle antique », ça n’existe pas // trouver le bon sac pour l’entrée de pépette n°1 au collège, une vraie gageure // des échanges précieux (et nombreux) avec ma blogueuse préférée // un joli cadeau venu tout droit de Montréal (merci Florence !) // Regarder autour de soi, voir ceux qui nous entourent et se dire qu’on est bien // Celle que j’admire tant et qui lit Selby // Roger m’a dit à propos des écrivains : « Ils ont les lecteurs qu’ils méritent. » (pas faux) // déguster les tomates du jardin // « Jérôme, vous êtes un anarchiste. » (mon patron quand je lui ai dit sans rire que notre centre de doc pourrait sans problème se passer d’un directeur) // un festival des arts de la rue gâché par la pluie // une entrée à la crèche // « calmement je vous crache à la gueule » : André Laude mon amour // le roi du babycook.
vendredi 30 août 2013
La radio des blogueurs : la rentrée n’aura pas notre peau !
Leiloona nous propose d'oublier pour un temps la déprime de la rentrée avec une chanson qui a marqué notre été. Alors j'avoue, la chanson qu'on a écouté en boucle cet été est très con, je ne sais pas du tout d'où elle sort ni comment elle est arrivée jusqu'à nous (il me semble qu'on l'a entendu dans un documentaire sur le air guitar mais je n'en suis pas certain). Il suffit que pépette n°2 entende les premières notes pour bouger son petit popotin et j'adore ça. Alors voila, ça vole pas haut mais c'est pêchu en diable. En même temps on peut pas tout avoir...
Le guide des voyages (4)
Voila, c’est fini. Comme prévu dès le départ, le Guide des voyages, périodique sporadique animé par des passionnés de lecture et de littérature, tire sa révérence à la fin des vacances.
Ce dernier numéro clôt ce modeste projet estival en beauté. D’abord l’éditorial fustigeant la rentrée littéraire est excellent (et pourtant j’adore la rentrée littéraire). Ensuite le grand chef a accepté de passer mon texte sur Calaferte publié ici même il y a quelques temps. J’en suis bien heureux parce que Calaferte est pour moi un des plus grands écrivains français du 20ème siècle, rien de moins. Après il y a du lourd au menu avec Jean Teullé, Jean-Paul Dubois, Véronique Ovaldé, Michel Lesbre, Françoise Xenakis et François Bon. Sans compter les deux articles consacrés à la langue française (dont une délicieuse descente en flèche du dictionnaire « Français mon amour » de Jean-Loup Chifflet). Bref, une fois encore, je trouve (en toute impartialité !) que ce numéro est une excellente cuvée.
Ça ne coûte rien de vous en rendre compte par vous-même, il suffit juste de me le demander !
Ce dernier numéro clôt ce modeste projet estival en beauté. D’abord l’éditorial fustigeant la rentrée littéraire est excellent (et pourtant j’adore la rentrée littéraire). Ensuite le grand chef a accepté de passer mon texte sur Calaferte publié ici même il y a quelques temps. J’en suis bien heureux parce que Calaferte est pour moi un des plus grands écrivains français du 20ème siècle, rien de moins. Après il y a du lourd au menu avec Jean Teullé, Jean-Paul Dubois, Véronique Ovaldé, Michel Lesbre, Françoise Xenakis et François Bon. Sans compter les deux articles consacrés à la langue française (dont une délicieuse descente en flèche du dictionnaire « Français mon amour » de Jean-Loup Chifflet). Bref, une fois encore, je trouve (en toute impartialité !) que ce numéro est une excellente cuvée.
Ça ne coûte rien de vous en rendre compte par vous-même, il suffit juste de me le demander !
jeudi 29 août 2013
Frisson l’écureuil - Mélanie Watt
Comment ai-je pu passer à coté de Frisson l’écureuil ? Il a fallu qu’une copine de retour d’un voyage à Montréal me prête l’édition canadienne pour que je découvre ce petit animal crétin à souhait. Crétin, j’exagère peut-être un peu mais on en n’est pas loin. Disons que Frisson est surtout casanier. Et trouillard, très trouillard. Sa vie est réglée comme du papier à musique. Et s’il ne quitte jamais son arbre, c’est parce qu’il a peur de l’inconnu. Peur de tout en fait. Des orties, des araignées, des extraterrestres, des abeilles, des microbes et même des requins. Au moins dans son nid douillet il est en sécurité. Et puis en cas d’imprévu il a préparé un plan d’évacuation et une trousse d’urgence. Mais l’imprévu porte bien son nom et au premier grain de sable la machine parfaitement huilée se grippe. Et alors-là c’est panique à bord !
Trop drôle, déjanté à souhait, très original visuellement parlant, cette première aventure de Frisson est juste un régal ! Cet écureuil n’est pas très fute-fute, c’est ce qui fait son charme. On voudrait se moquer de toutes ses petites manies et de sa couardise mais en même temps il a un petit coté tellement attachant qu’on aurait presque envie de le plaindre et de l’aider.
Si j’ai bien compris, la série compte une dizaine de titres publiés au Canada par Scholastic et Bayard en a « importé » un peu plus de la moitié en France. Chic, chic, je sais déjà que je vais me régaler avec de nouvelles aventures de Frisson. Mon chouchou Splat n’a qu’à bien se tenir car un sérieux concurrent va débarquer à la maison !
Frisson l’écureuil de Mélanie Watt. Bayard jeunesse, 2006. 34 pages. 9,90 €. A partir de 3-4 ans.
Les avis de Kikine et Canel.
Trop drôle, déjanté à souhait, très original visuellement parlant, cette première aventure de Frisson est juste un régal ! Cet écureuil n’est pas très fute-fute, c’est ce qui fait son charme. On voudrait se moquer de toutes ses petites manies et de sa couardise mais en même temps il a un petit coté tellement attachant qu’on aurait presque envie de le plaindre et de l’aider.
Si j’ai bien compris, la série compte une dizaine de titres publiés au Canada par Scholastic et Bayard en a « importé » un peu plus de la moitié en France. Chic, chic, je sais déjà que je vais me régaler avec de nouvelles aventures de Frisson. Mon chouchou Splat n’a qu’à bien se tenir car un sérieux concurrent va débarquer à la maison !
Frisson l’écureuil de Mélanie Watt. Bayard jeunesse, 2006. 34 pages. 9,90 €. A partir de 3-4 ans.
Les avis de Kikine et Canel.
mercredi 28 août 2013
Mélodie au crépuscule - Renaud Dillies
Elle est pénible Noukette. Elle sait bien qu’en écrivant à propos d’un album « la fin est belle et triste à pleurer… », elle va me faire craquer. Un album de Dillies en plus, le papa d’Abélard. Ça fait beaucoup, ça fait trop pour moi. Pénible je vous dis…
Coup de bol, ce titre est dispo à la médiathèque. Coup de bol ma pause le mercredi midi est un peu plus longue que les autres jours. Résultat j’ai passé cette pause à lire ce délicieux moment de poésie et à rédiger mon avis dans la foulée. Un billet fait en urgence, un peu à l’arrache vu que je n’avais pas sur moi ma carte d’emprunteur et que j’ai donc dû reposer l’ouvrage dans les bacs en partant. Bon, j’ai pas eu le temps de manger mais ça valait la peine.
Oui parce qu’autant vous le dire, la poésie dégouline de toutes les pages de cet album. Ça tient à l’histoire mais aussi et surtout au talent de dessinateur de Dillies qui ne s’interdit aucune liberté et déploie au fil des planches, dans un gaufrier de six cases hyper répétitif, une inventivité graphique qui m’a laissé baba. Après, si la magie opère c’est aussi parce que l’on retrouve les thèmes récurrents chers à cet auteur. Il est donc ici question de musique, de belles rencontres, du sens de la vie et de la connerie humaine, de rêverie (beaucoup), d’un petit cœur brisé, de solitude et de tristesse.
Scipion Nisimov est un grand échalas un poil mélancolique qui aime « se promener très souvent dans la nature mais plus encore dans sa tête. » Un anti-héros dont le quotidien d’une absolue banalité va être bouleversé pas sa rencontre avec Tchavolo le tzigane. Pas envie de vous en dire plus, ça risquerait de vous gâcher le plaisir de la découverte. Sachez juste que la fin est en effet très belle et très triste mais elle représente assez bien ma conception de l’existence. Comprenne qui pourra…
Avec tout ça, j’ai deux BD du mercredi chez Mango aujourd’hui. Première fois que ça m’arrive et c’est pas près de se reproduire. Mais je ne regrette pas, je me répète, ça valait la peine. Merci Noukette !
Mélodie au crépuscule de Renaud Dillies. Paquet, 2006. 78 pages. 15,50 euros.
Coup de bol, ce titre est dispo à la médiathèque. Coup de bol ma pause le mercredi midi est un peu plus longue que les autres jours. Résultat j’ai passé cette pause à lire ce délicieux moment de poésie et à rédiger mon avis dans la foulée. Un billet fait en urgence, un peu à l’arrache vu que je n’avais pas sur moi ma carte d’emprunteur et que j’ai donc dû reposer l’ouvrage dans les bacs en partant. Bon, j’ai pas eu le temps de manger mais ça valait la peine.
Oui parce qu’autant vous le dire, la poésie dégouline de toutes les pages de cet album. Ça tient à l’histoire mais aussi et surtout au talent de dessinateur de Dillies qui ne s’interdit aucune liberté et déploie au fil des planches, dans un gaufrier de six cases hyper répétitif, une inventivité graphique qui m’a laissé baba. Après, si la magie opère c’est aussi parce que l’on retrouve les thèmes récurrents chers à cet auteur. Il est donc ici question de musique, de belles rencontres, du sens de la vie et de la connerie humaine, de rêverie (beaucoup), d’un petit cœur brisé, de solitude et de tristesse.
Scipion Nisimov est un grand échalas un poil mélancolique qui aime « se promener très souvent dans la nature mais plus encore dans sa tête. » Un anti-héros dont le quotidien d’une absolue banalité va être bouleversé pas sa rencontre avec Tchavolo le tzigane. Pas envie de vous en dire plus, ça risquerait de vous gâcher le plaisir de la découverte. Sachez juste que la fin est en effet très belle et très triste mais elle représente assez bien ma conception de l’existence. Comprenne qui pourra…
Avec tout ça, j’ai deux BD du mercredi chez Mango aujourd’hui. Première fois que ça m’arrive et c’est pas près de se reproduire. Mais je ne regrette pas, je me répète, ça valait la peine. Merci Noukette !
Mélodie au crépuscule de Renaud Dillies. Paquet, 2006. 78 pages. 15,50 euros.
Manolis - Allain Glykos et Antonin
1923. Suite à la défaite des
armées grecques face aux troupes de Mustafa Kémal, des centaines de milliers de
grecs vivant sur la côte ouest de la Turquie furent expulsés vers leur mère
patrie. Un déplacement de population massif effectué à marche forcée et qui
laissa sur le carreau nombre de réfugiés. Ayant tout perdu au moment de leur
départ ces réfugiés durent de plus, une fois de retour en Grèce, affronter les
réactions hostiles de la population locale qui ne les considérait pas comme des
compatriotes mais voyait plutôt en eux des immigrés. Une intégration difficile
voir impossible et des conditions de vie extrêmement précaires ont longtemps
fait de ces Micrasiates (Grecs d’Asie Mineure) des parias dans leur propre
pays.
Ce roman graphique raconte l’histoire de Manolis, enfant
grec né en Turquie et frappé de plein fouet par « la grande catastrophe ».
Séparé de ses parents et de ses frères au moment de monter sur le bateau
devant les ramener en Grèce, le jeune garçon reste sous la protection de sa
grand-mère. Ensemble ils vont connaître bien des épreuves et échouer dans une
ville du Péloponnèse où personne ne fait grand cas d’eux. Placé un temps en famille d’accueil, Manolis apprend que les membres de sa famille sont en Crète. Décidé à
les rejoindre coûte que coûte, il part seul pour Athènes afin d’embarquer dans
le port du Pirée…
Voila une fois encore un album qui entremêle la petite et la grande histoire. Personnellement j’ai préféré m’attarder sur l’aspect individuel du destin de Manolis plutôt que sur l’universalité de la réflexion concernant les ravages de la guerre. Ce récit d’exil et d’initiation à hauteur d’enfant est simple et touchant, sans excès de pathos. Il est intéressant de constater qu’en grandissant le gamin au départ un peu perdu se forge une identité forte et pose un regard lucide et déterminé sur son avenir.
La narration, surtout dans les
premières pages m’a fait penser à la très jolie série « Marzi » de Sylvain
Savoia et Marzena Sowa. Graphiquement, on sent l’influence de Craig
Thompson mais aussi du Sergio Salma de « Marcinelle, 1956 » (surtout
à cause de l’encrage épais et charbonneux).
Tout en émotion et en retenu, ce
destin individuel pris dans le tourbillon de l’histoire permet de mettre en
lumière un épisode tragique sans doute trop peu connue sous nos contrées. Une belle
réussite.
Manolis d’Allain Glykos et
Antonin. Cambourakis, 2013. 190 pages. 20 euros.
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