J'ai déjà eu l'occasion de parler à plusieurs reprises de ma manie consistant à lire plusieurs livres en même temps. Le titre de ce blog rend d'ailleurs hommage à cette pratique que j'entretiens avec une certaine application depuis maintenant plusieurs années.
Ces derniers temps, j'ai eu l'impression que mes lectures simultanées ne faisaient que croitre de manière inquiétante. Pour en avoir le coeur net, j'ai farfouillé dans tous les coins de la maison où j'ai l'habitude de lire et j'avoue que le résultat de mes recherches est assez édifiant. Voyez plutôt :
Le rabbin congelé, de Steve Stern (éditions Autrement). Un ouvrage qui ne sortira qu'au mois d'août reçu dans le cadre de l'opération
On vous lit tout du site Libfly. Ce sont les 1ères épreuves non corrigées.
4ème de couv : Pologne, 1889. Le rabbin Eliezer ben Zephyr se retrouve congelé suite à sa chute dans une mare pendant une transe mystique. Memphis, 1999, Bernie Karp retrouve dans le congélateur familial le rabbin, devenu au cours du siècle écoulé une relique familiale. Mais il y a une coupure de courant, Eliezer dégèle et se réveille bien vivant…
J'en suis où ? 110/545
Le prince écorché, de Mark Lawrence (Bragelonne). Le 1er tome d'un trilogie. Des années que je n'avais pas lu de Fantasy. Le genre ma saoule un peu, trop répétitif. Pourquoi j'ai craqué sur ce titre là ? Aucune idée, une impulsion devant la table du libraire, ça m'arrive tout le temps, pour le plus grand malheur de mon porte-monnaie.
4ème de couv : À treize ans il est le chef d'une bande de hors-la-loi sanguinaires. Il a décidé qu'à quinze ans il serait roi. Le prince Jorg Ancrath a quitté le château de son enfance sans un regard en arrière, après qu'il fut contraint d'assister au massacre de sa mère et de son frère. Depuis ce jour il n'a plus rien à perdre. Il avance porté par sa fureur.
L'heure est venue de s'emparer de ce qui lui revient de droit. À la cour de son père l'attendent la traîtrise et la magie noire. Mais le jeune Jorg ne craint ni les vivants ni les morts. Animé d'une volonté farouche, il est prêt à affronter des ennemis dont il n'imagine même pas les pouvoirs.
Car tous ceux qui ont pris l'épée doivent périr par l'épée.
J'en suis où ? 110/382
Histoires en couleurs, de Kunzang Choden (Actes Sud). Un recueil de nouvelles écrites par une auteure du Bhoutan. Comme j'aime beaucoup ce qu'écrit
Bulbul Sharma sur les femmes indiennes, je me suis laissé tenter par ce titre. J'ai lu la 1ère nouvelle il y a un mois et le bouquin traîne depuis ce temps au pied de mon lit. Pas bon signe.
4ème de couv : Dans les treize nouvelles qui composent ce recueil, Kunzang Choden rend hommage aux femmes du Bhoutan et célèbre le rôle crucial qui est le leur au pays du BNB, "Bonheur national brut", en s'inspirant de la vie locale rurale comme de sa propre expérience.
Narrée dans une langue proche de l'oralité, chacune de ces histoires est porteuse d'émotion, d'humanité, de poésie et d'humour. C'est ainsi qu'une fruste jeune paysanne charriant son fumier au village se transforme, dès son arrivée à la ville, en fashionista après s'être fait poser un piercing au nombril. Ou qu'une mère de famille incite ardemment son fils à devenir un respectable fonctionnaire dans le seul but de pouvoir, quelque jour, faire circuler, sous les yeux admiratifs ou envieux des autres femmes du village, la photo qui témoignera de l'irrésistible ascension sociale de son rejeton...
Femmes trompées, femmes seules, femmes désirées puis abandonnées, femmes cupides ou généreuses, femmes qui se battent pour offrir à leurs enfants une vie meilleure, autant de destins dans lesquels les femmes du monde entier peuvent se reconnaître et à travers lesquels le lecteur se voit convié à une authentique rencontre avec un pays en pleine mutation, aussi lointain que méconnu.
J'en suis où ? 22/200
Du sang dans les plumes, de Joel Williams (13è note). Un recueil de nouvelles rédigées en prison par un indien ayant tué son père. La littérature américaine que j'aime : cash et sans fioriture.
4ème de couv : Au carrefour de la tradition amérindienne et de la littérature de prison, de l'humour et de la poésie, Joel Williams, le boxeur guitariste, nous fait partager les hantises mais aussi les espoirs qui rythment ses journées : tentation de la folie et de l'autodestruction, méfiance, violence, trafics, rivalités de gangs, recherche des racines ethniques, survie face à la mesquinerie et aux humiliations, défoulement dans le sport, obsession sexuelle, image de la Femme tentatrice, salut par l'art...
J'en suis où ? 94/222
Les lois de la famille, de Benjamin Law (Belfond). Une chronique familliale rédigée par un auteur australien d'origine chinoise. Vraiment excellent, furieusement drôle et très irrévérencieux.
4ème de couv : Si votre adolescence n'a été qu'un long combat orthodontaire ; si vous avez subi l'horreur fashion des années 80 ; si vous avez d'affreux souvenirs de Noëls en famille ; si vous avez participé, enfant, à des spectacles artistico-niais dans des maisons de retraite ; s'il vous reste quelques cicatrices de batailles fraternelles ; si, par hasard, vous avez vécu une rencontre aussi violente que sensuelle avec un diable de Tasmanie, ne cherchez plus, ce livre est pour vous !
En vingt-trois vignettes, Benjamin Law nous entraîne à la découverte de la plus excentrique, la plus irrésistible, la plus cruelle des familles : la sienne.
J'en suis où ? 60/260
Le roi n'a pas sommeil, de Cécile Coulon (V. Hamy). Second roman d'une toute jeune auteure pleine de promesse. Je devrais pouvoir vous en parler plus précisément dès la semaine prochaine...
4ème de couv : «
Ce que personne n'a jamais su, ce mystère dont on ne parlait pas le dimanche après le match, cette sensation que les vieilles tentaient de décortiquer le soir, enfouies sous les draps, cette horreur planquée derrière chaque phrase, chaque geste, couverte par les capsules de soda, tachée par la moutarde des hot-dogs vendus avant les concerts ; cette peur insupportable, étouffée par les familles, les chauffeurs de bus et les prostituées, ce que personne n'a pu savoir, c'est ce que Thomas avait ressenti quand le flic aux cheveux gras lui avait passé les bracelets, en serrant si fort son poignet que le sang avait giclé sur la manche de sa chemise. »
Tout est là : le mutisme, le poids des regards, l'irrémédiable du destin d'un enfant sage, devenu trop taciturne et ombrageux. Thomas Hogan aura pourtant tout fait pour exorciser ses démons - les mêmes qui torturaient déjà son père.
Quand a-t-il basculé ? Lorsque Paul l'a trahi pour rejoindre la bande de Calvin ? Lorsqu'il a découvert le Blue Budd, le poker et l'alcool de poire ? Lorsque Donna l'a entraîné naïvement derrière la scierie maudite ?
J'en suis où ? 120/144
Je vois des jardins partout, de Didier Decoin (JC Lattès). J'ai acheté celui-là au moment où j'ai commencé mes plantations annuelles à la maison. L'arrivée du printemps, tout ça... Seulement avec la météo toute pourrie, rien n'a poussé et mes envies bucoliques se sont fait la malle. Du coup, le livre est en plan depuis trois mois au pied de mon lit. Il va falloir du soleil pour que je m'y remette !
4ème de couv : «
Je ne suis sans doute qu'un jardinier-usager, un jardinier-profiteur, un jardinier-jouisseur. Je vais le nez en l'air et les mains dans les poches, au gré des allées d'herbe fraîche qui sinuent entre les euphorbes, les massifs d'iris, les grandes pivoines et les fougères du Sous-Bois des Amoureux. »
« Jardiner, c'est penser, mais penser par avance, imaginer, anticiper ce qui va sortir de terre - et dans quel désordre ou quelle harmonie innés ça va surgir. Et c'est avant tout faire confiance à la terre. En écrivant ce livre, je me suis aperçu qu'il n'y avait pas d'école de vie plus sûre ni plus charmante qu'un jardin, que ce soit le paradisiaque et génial Jardin Blanc conçu par Vita Sackville-West dans son domaine de Sissinghurst ou le très modeste recoin qu'on m'avait alloué dans le potager familial. »
J'en suis où ? 38/230
Nouvelles à ne pas y croire, de Fabien Maréchal (éd. Dialogues). Un recueil de nouvelles envoyé par l'auteur. Pas super emballé, je l'ai honteuseument laissé de coté mais je promet de m'y remettre bientôt.
4ème de couv : Ici, les oiseaux font la loi, les cafetières s'enfuient, vos invités se présentent nus à votre porte, les jeux télévisés vous expédient en prison mais vos voisins ont très bon goût.
Soudain plongés dans des situations qui les dépassent, les personnages de ces drôles d'histoires affrontent des questions qui traduisent l'absurdité de l'existence : jusqu'où sommes-nous dupes - de nos relations sociales, des mises en scène de la télévision, de la justice ? À quel point contribuons-nous à bâtir nos prisons ? Comment s'en évader ? Et surtout, surtout : pourquoi diantre les trains devraient-ils avoir un horaire ET une destination ?
Ces anti-héros sont chacun de nous quand la maîtrise de notre destin nous échappe, au point que la réalité semble perdre son sens. Nous nous en doutions mais ces nouvelles le prouvent : si le monde est fou, c'est bien que nous le sommes tous un peu.
J'en suis où ? 60/116
Les raisins de la colère, de John Steinbeck (Folio). J'ai décidé cette année de lire (ou relire) quelques grands classiques et celui-là en fait évidemment partie. Commencé très récemment, je le lis au boulot pendant mes pauses. Un vrai chef d'oeuvre !
4ème de couv : "
Le soleil se leva derrière eux, et alors... brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l'immense vallée. Al freina violemment et s'arrêta en plein milieu de la route.
- Nom de Dieu ! Regardez ! s'écria-t-il.
Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d'arbres fruitiers et les fermes. Et Pa dit : - Dieu tout-puissant ! ... J'aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau."
J'en suis où ? 125/540
La faim, de Knut Hamsun (livre de poche). Un classique que j'ai lu il y a plus de 20 ans et que j'ai vraiment envie de redécouvrir. Une lecture qui m'avait beaucoup marqué. Je l'ai commencé aujourd'hui !
4ème de couv : "
La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même. Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans."
J'en suis où ? 42/285
Voila, j'ai entamé 10 livres en même temps. Je n'avais pas du tout conscience d'avoir mis en route autant de lectures différentes. Le pire c'est que cela ne me gène pas du tout et il ne m'étonnerait pas que j'en attaque une onzième dans la semaine si je fais un saut à la librairie. Je vais évidemment tous les terminer et les chroniquer dans les semaines (mois ?) à venir. Si je pouvais faire ça avant une rentrée littéraire qui s'annonce chargée (j'ai déjà noté une douzaine de titres !), ce serait parfait.