« Ce sont tous des désaxés. Des ex-drogués. Des ex-alcooliques. Des malades mentaux. Des nécessiteux. Des infirmes. C’est ce que nous sommes. »
Les dévastés partirent à 600 et finirent bien plus nombreux. A leur tête Nacho l’estropié. Un boiteux qui les mena jusqu’aux portes d’un gratte-ciel abandonné de soixante étages dans la mégalopole de Favelada. Pour s’y installer ils durent chasser des loups puis faire face à un déluge, à des nuées de moustiques et à une armée corrompue. Leurs rangs ne cessèrent de grossir, la communauté ne cessa de lutter pour sa liberté dans un combat que chacun pensait perdu d’avance. Protégés par la figure tutélaire de Nacho, prophète malgré lui, ils s’obstinèrent, envers et contre tout. « Des dévastés. Au plus bas de l’échelle. Sicaires. Agresseurs au couteau. Assassins. Bandits. A la détente facile, au regard froid. Des impies, des sans-logis à la botte d’un éclopé. »
Une odyssée épique, picaresque, traversée par le souffle du réalisme magique latino-américain. JJ Amaworo Wilson, anglo-nigérian vivant aux États-Unis, signe un premier roman plein d'humanité, ambitieux et maîtrisé. Nacho, son frère Emil, le chinois qui n’en est pas un et tous les dévastés forment une galerie de personnages attachants aux personnalités et aux parcours complexes. On alterne les moments d’action, les échanges quasi philosophiques, les pauses méditatives et les intrusions d’éléments fantastiques. Ça pourrait tourner au foutoir mais c’est au contraire très structuré, parfaitement charpenté. On frémit, on sourit, on s’émeut, on pleure ou on souffre, on vit quoi !
Il y a bien sûr un petit quelque chose d’utopique dans cette improbable aventure. Mais les coups durs ont beau s’enchaîner, l’espoir demeure et force est de constater que le chemin des dévastés jusqu’à la terre promise de leur tour de Babel en ruine est un superbe exemple d’abnégation et de force collective. Un excellent premier roman, aussi abouti que surprenant.
Les dévastés de JJ Amaworo Wilson (traduit de l’anglais par Camille Nivelle). Les éditions de l’Observatoire, 2019. 400 pages. 22,00 euros.
Pas ma came a priori, mais;.. on ne sait jamais!
RépondreSupprimerA tester peut-être...
SupprimerA priori tout à fait ma came !
RépondreSupprimerChic !
Supprimeron aimerait tant que les utopies prennent d'autres formes que la violence! alors pourquoi pas!
RépondreSupprimerC'est un message porteur d'espoir, même si...
SupprimerOh mais ça pourrait me plaire !
RépondreSupprimerC'est certain !
SupprimerMa came à 100% Je le note tout de go!
RépondreSupprimerUne évidence !
SupprimerTon billet me plait beaucoup
RépondreSupprimerJe suis ravie de lire ces lignes enthousiastes ! J'avais remarqué ce livre en librairie et n'avais rien lu dessus jusqu'à présent. Et ton avis n'est pas des moindres !
RépondreSupprimerTant mieux !
SupprimerAah un titre qui te ressemble ! Enfin, je me comprends.^^ Bon, je ne sais pas trop si ça pourrait me correspondre mais les livres de l'Observatoire sont généralement un bon cru.
RépondreSupprimerje pense qu'il a quelques atouts pour te plaire.
SupprimerMalgré tout le bien que tu en écris, j'ai du mal à être tentée, je pense le revoir sur d'autres blogs, on verra ensuite...
RépondreSupprimerJe ne sais pas si beaucoup de monde va en parler. Malheureusement...
SupprimerCela ne ressemble à rien de ce que j'ai lu a priori, et donc ça m'intéresse beaucoup !
RépondreSupprimerTa curiosité est une belle qualité ;)
SupprimerUn premier roman bien tentant.
RépondreSupprimerTout à fait.
SupprimerÇa m’intéresse !
RépondreSupprimerChouette !
Supprimerje peux être honnête ? ta citation au début de ton billet résume totalement tes goûts - évidemment qu'il allait te plaire ! Je le note aussi du coup mais je souris en pensant à toi !
RépondreSupprimerJe suis trop prévisible, que veux-tu ;)
SupprimerIl était clairement fait pour toi celui là, on le sait dès les premières lignes de ton billet ;-)
RépondreSupprimerJe te fais la même réponse qu'à Electra alors ;)
SupprimerLe seul élément qui me ferait encore hésiter : l'intrusion du fantastique...
RépondreSupprimerC'est très subtil, on s'en rend à peine compte.
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