J’ai cru au départ à une variation de plus sur les relations père-fils compliquées. Mais c’est beaucoup plus fin. J’ai aimé chez Anibal cette légèreté de ton, cette amertume lucide et cette forme d’autodérision permanente qui, au final, se révèle touchante. Il y a bien quelques digressions à première vue pas indispensables mais l’introspection de ce pauvre homme se devait de passer par quelques séquences plus psychologiques que rocambolesques. La galerie de personnages entourant notre anti-héros vaut son pesant de cacahuètes, de l’avocat retors à l’infirme nymphomane en passant par l’ex-petite amie ayant réussi une brillante carrière.
Difficile de grandir à l’ombre d’un père à l’aura écrasante. Le manque de reconnaissance, la confiance en soi qui s’effrite, l’impossibilité d’assumer un nom trop lourd à porter. Finalement, seul le deuil permettra de transformer la haine et la colère en une certaine forme d’empathie. Un roman à la fois drôle et grave à l’indéniable sens comique. L’occasion pour moi de découvrir la voix singulière de Pablo Casacuberta, un auteur uruguayen que je ne suis pas près d’oublier.
Scipion de Pablo Casacuberta. Métailié, 2015. 262 pages. 18,00 euros.
Les avis de Clara et Nadael
Quand je vois "auteur uruguayen" je ne cherche pas, j'inscris direct sur la liste à lire... je n'ai même pas encore cette nationalité sur mon blog, alors tu penses...
RépondreSupprimerJe ne connaissais que Juan Carlos Onetti comme auteur uruguayen jusqu'alors.
SupprimerJ'aime bien cette maison d'édition et je n'ai jamais lu d'auteur de cette nationalité alors hop en avant je note :)
RépondreSupprimerMoi aussi je suis très fan de Métailié.
SupprimerJ'aime bien l'argument des deux précédentes, et ma foi, pourquoi pas? ^_^
RépondreSupprimer"Pourquoi pas" est une raison suffisante, non ?
SupprimerTu vois, j'avais complètement oublié ce billet (hop, en lien) il me semblait bien quand même... Je l'ai trouvé en scrutant les étagères de la bibli sans idée préconçue, et quelle bonne pioche!
SupprimerLe pays et le thème m'interpellent...
RépondreSupprimerOn n'en croise pas souvent des auteurs uruguayens.
SupprimerUn auteur que je ne connais pas, je vais donc le retenir.
RépondreSupprimerJe te rassure, je ne le connaissais pas non plus.
Supprimerce roman est en tête de gondole dans ma médiathèque mais personne ne l'emprunte, et je le retrouve de semaine en semaine sur son présentoir...après ton billet, je vais peut-être lui tendre la main et l'adopter...
RépondreSupprimerTu ferais là une bonne action ;)
SupprimerSandrine me fait rire ! Je croyais qu'elle les avait tous lus !
RépondreSupprimerJe ne vais pas noter. J'ai l'impression en ce moment de me noyer sous les livres.
Je suis content de lui avoir fait découvrir un auteur qu'elle ne connaissait pas ;)
Supprimerle thème me semblait assez banal, mais s'il est bien traité pourquoi pas!
RépondreSupprimerLe sujet n'a rien d'original, c'est certain.
SupprimerIl est sur ma pile, celle qui menace de s'écrouler près de mon lit... Son tour viendra... un jour... peut-être... ^^
RépondreSupprimerIl me semble que tu as d'autres priorités ;)
SupprimerUn auteur urugayen ? Ca change !
RépondreSupprimerOn n'a pas souvent l'occasion d'en lire ;)
SupprimerAlors toi, tu as le don de me donner envie avec des textes que je n'aurais pas spécialement remarqués sans ton article.
RépondreSupprimerC'est vrai ? J'aime avoir ce modeste rôle de prescripteur, surtout avec toi ;)
SupprimerJe ne le connais pas (encore), mais en écrivain uruguayen, j'aime beaucoup Carlos Liscano, qui a aussi une voix particulière aussi
RépondreSupprimerJe ne connais pas celui que tu cites mais je vais aller y regarder de plus près.
SupprimerBon moi aussi au départ quand j'ai vu ton billet, je me suis dit, mouais, thématique relations père-fils, bof, mais les deux dernières phrases de ton billet m'ont fait vaciller. Je ne crois pas encore avoir lu d'auteur uruguayen en plus.
RépondreSupprimerSi tu veux boucler un tour du monde des écrivains, il va falloir passer par l'Uruguay.
SupprimerUn auteur uruguayen, voilà qui change ! Je note.
RépondreSupprimerAu moins on est certain de sortir des sentiers battus avec un tel auteur.
SupprimerJ'étais certaine qu'il te plairait!
RépondreSupprimerC'est vrai, tu me l'avais dit quand j'avais commenté ton billet.
Supprimer"cette légèreté de ton, cette amertume lucide et cette forme d’autodérision permanente qui, au final, se révèle touchante."
RépondreSupprimerLà tu me parles ;-) ça plus L'Uruguay...
Tu relèves tous les points positifs, c'est bien ;)
SupprimerJ'ai failli acheter ce livre... et en ai finalement choisi un autre (pas perdu au change d'ailleurs, avec le très beau Bilquiss dont je vais prochainement parler).
RépondreSupprimerMais, du coup, il se pourrait bien que je revienne vers ce livre.
Je ne connais pas du tout bilquiss mais je lirai ton avis avec intérêt ;-)
SupprimerAvec plaisir ! Je te donne le lien :
Supprimerhttp://delphine-olympe.blogspot.fr/2015/05/bilqiss-saphia-azzeddine-stock-2015-un.html