lundi 30 mars 2015

L’enfer de Church Street - Jake Hickson

Paul pensait que ce serait du gâteau : braquer un gars sur le parking d’une station service du Texas en pleine nuit, rien de plus simple. Surtout quand le gars en question est obèse et a du mal à se déplacer. Un coup de crosse de revolver sur l’oreille pour lui faire comprendre qu’il n’est pas là pour rigoler et il le force à démarrer. Seulement, une fois assis sur le siège du passager, Paul se voit proposer un drôle de marché. Il pourra empocher les 3000 dollars qui se trouvent sur la banquette arrière en échange de cinq heures de route vers l’Arkansas. Cinq heures au cours desquelles sa « victime » va se confesser et lui avouer bien des péchés…

Un roman noir barré comme j’aime. L’hommage à Jim Thompson est revendiqué et parfaitement réussi. On retrouve les personnages dingos, affreux bêtes et méchants qu’adorait mettre en scène l’auteur d’Une femme d’enfer.  Plongé dans un engrenage qu’il ne maîtrise pas, s'enfonçant un peu plus à chaque nouvel événement tragique, l’anti-héros de Jake Hinkson est tellement poissard qu’on aurait presque envie de le plaindre malgré les horreurs qu’il commet. C’est drôle, déjanté, sans concession, porté par des dialogues percutants et des situations aussi sordides qu’improbables. Il flotte également dans cette peinture d’une Amérique en perdition l’esprit d’Harry Crews, notamment à travers les agissements d’une communauté d’illuminés où aucune âme, si charitable et mystique soit-elle, ne peux caresser l’espoir d’une quelconque rédemption à l’heure du Jugement dernier.

L’enfer de Church Street fait partie des 10 meilleurs polars de l’année pour le magazine Lire sorti la semaine dernière. Je n’y connais rien en polar alors je ne sais pas si cette distinction est justifiée mais ce que je sais c’est que ce roman est un régal pour qui aime la littérature américaine sauvagement décomplexée. Et c’est évidemment mon cas.

L’enfer de Church Street de Jake Hickson. Gallmeister, 2015. 236 pages. 15,00 euros.













30 commentaires:

  1. Pas tentée malgré ton billet enthousiaste.

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  2. Sauvagement décomplexée? Allons bon, quand tu parles de polars, tu sais me tenter... ^_^

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    1. Tu serais dans ta zone de confort avec ce roman ;)

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  3. du noir barré ? A tester... Merciiii !

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  4. Comme Clara, ca me dit carrément : du noir comme j'aime. Je me demandais où j'avais déjà vu cette couverture, et eu envie de le lire ... dans Lire justement ! Tu confirmes, je note alors :-)

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    1. Tant mieux si je t'ai tentée, c'est un roman qui mérite vraiment le coup d’œil.

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  5. Je suis fan de cette maison et je dois absolument le lire :)

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  6. L'idée me plait mais je ne sais pas trop si je note...

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  7. Bah y a tous les mots face auxquels mon bouclier ne peut pas faire grand-chose là-dedans : barré, déjanté, décomplexé, sans concession. Me vlà bien mal...

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    1. Un roman noir plutôt. Mais de toute façon le polar tu dois t'y mettre, non ? Il me semblait avoir compris ça il y a très peu de temps ;)

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    1. Ce n'est pas vraiment du polar pour moi, on est vraiment davantage dans le roman noir, très noir même.

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  10. Une victime qui n'en est pas une, un hommage à J. Thompson, du déjanté, plus ton enthousiasme ! C'est pour moi ! Je note !

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    1. Si tous ces ingrédients te conviennent, tu vas te régaler !

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  11. Si tu t'es régalé c'est ce qui compte ! je note

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  12. Je reste indécise, à lire les autres commentaires, j'aurai l'occasion de le relire sur d'autres blogs pour me décider ;-)

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    1. J'espère que les autres avis te convaincront définitivement ;)

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  13. C'est forcément un polar différent pour que tu accroches à ce point ! ;-)

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  14. Rebonjour Jérôme j'ai aimé ce polar à cause du personnage Geoffrey Webb, tueur malgré lui. Bonne journée.

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