Une lecture sympa mais pas transcendante. Une lecture de vacances parfaite, que j’ai eu plaisir à retrouver dès que l’occasion se présentait mais qui ne m’aura pas marqué plus que ça. La faute à des personnages sans relief qui n’ont pas attiré ma sympathie et à une intrigue partant un peu dans tous les sens, sans véritable point de force pour structurer l’ensemble. Reste le côté « nature writing » très présent, la beauté sauvage de la région des Appalaches extrêmement bien restituée et une vraie sensibilité pour la faune et la flore de ce décor exprimée au fil de superbes descriptions.
Les passages oniriques et les dérives hallucinées de Rice entrant en osmose avec l’environnement qu’il s’escrime à préserver m’ont laissé de marbre (je ne suis malheureusement pas un adepte de sylvothérapie, les câlins aux arbres, ce n’est pas mon truc) et j’avoue avoir suivi ses mésaventures de loin, ne me sentant pas vraiment concerné, ni par sa quête des braconniers ni par sa volonté d’échapper aux trafiquants mexicains. Dernier point négatif pour moi, le happy end final règle les problèmes trop facilement et sans convaincre.
Un roman noir aux accents ruraux typiques d’une frange de la littérature américaine actuelle très prisée des éditeurs français. Rondement mené mais sans surprise et sans véritable épaisseur, il ne se distingue nullement de la (sur)production actuelle dans ce domaine. Après, c’est un premier roman, je vais donc faire preuve d’indulgence et me dire que James A. McLaughlin reste un auteur à suivre.
Dans la gueule de l’ours de James A. McLaughlin (traduction de Brice Matthieussent). Rue de l’échiquier, 2019. 438 pages. 23,00 euros.