Au final inoubliable il l’a été, mais dans le mauvais sens du terme. Parce que dès le premier soir, il s’est passé des choses étranges. Du bruit à l’extérieur, son frère Guylain qui disparaît et des loups garous qui viennent frapper au carreau de la baie vitrée. Des loups garous oui, d’affreuses bestioles affamées, les crocs acérés, des poils partout et une irrépressible envie de faire un gueuleton digne de ce nom. Pour Chloé, l’horrible évidence saute aux yeux : impossible de fuir, impossible de leur échapper, les vacances tournent au cauchemar.
Un roman jeunesse pour frissonner en partageant la nuit infernale vécue par Chloé et les siens. Les loups garous ne sortent pas d’un rêve, ils sont bien réels et assoiffés de sang. Pour ne pas finir dans leurs estomacs, les enfants vont devoir improviser, ruser, prendre tous les risques. Heureusement les monstres ne sont pas très futés et leur cruauté n’a d’égale que leur stupidité.
C’est rigolo, c’est rythmé, c’est bien mené, ça fait un peu peur mais pas trop non plus. Avec le récit à la première personne de Chloé, Annabelle Fati a trouvé la bonne formule pour augmenter la tension sans jamais basculer dans le trop plein d’angoisse. A chaque moment de frayeur succède un épisode faisant redescendre la pression, ce qui évite tout risque d’escalade. Ce juste dosage permet d’agripper le lecteur et de faire en sorte qu’il se passionne pour l’histoire sans pour autant le confronter à des scènes traumatisantes.
Une fois encore la collection Pépix (qui accueille notamment en son sein la star Gurty !) prouve qu’elle est parfaite pour convaincre les plus réfractaires que la lecture peut facilement devenir un plaisir. Il suffit juste de trouver chaussure à son pied.
Le bungalow a les crocs d’Annabelle Fati (ill. de Qin Leng). Sarbacane, 2019. 236 pages. 10,90 euros. A partir de 9-10 ans.
Une pépite jeunesse évidemment partagée avec Noukette