« Quand j'étais petite, à l'école, si on voulait me faire pleurer, on me traitait de « négresse ». Alors ça ne manquait pas, je fondais en larmes... »
Jo Hoestlandt signe sans doute ici son texte le plus intime, le plus autobiographique. Elle y raconte l’humiliation subie par sa mère quand cette dernière, alors écolière, s’était vue refuser par la maîtresse le titre de meilleure camarade de la classe à cause de ses origines étrangères. Une histoire que Jo a entendue enfant et qui n’a cessé de la hanter.
Sa maman s’appelait Évelyne. Le père d’Évelyne, d’origine jamaïcaine, était arrivé en France en 1917 avec des soldats canadiens. Tombé amoureux d’une bretonne, il s’installa dans l’hexagone et peu après Évelyne vint au monde, « avec ses grands yeux sombres et ses cheveux tout crépus » qui lui valurent d’être stigmatisée par la maîtresse des années plus tard.
L’auteure de Vue sur mer écrit des livres « pour essayer de dire la vie ; les toutes petites et les grandes choses de la vie, et ce qu’on éprouve à les vivre, qu’on soit grand, qu’on soit petit. » Dans celui-ci, à travers le portrait de sa mère, elle dit sa découverte de l’injustice, de la colère, de l’amertume, de l’envie de révolte. Des sensations ressenties chaque fois que sa maman lui racontait cette scène terrible et l’infini chagrin qui en découla. Un souvenir marquant, plein d’affection et de tendresse pour celle qui, en ouvrant ainsi son cœur, « redevenait la petite fille qu’elle avait été autrefois. »
Le prix d’Évelyne de Jo Hoestlandt (illustrations de Léo Poisson). Éditions du Pourquoi Pas ?, 2018. 54 pages. 9,50 euros. A partir de 10 ans.
Les injustices scolaires peuvent marquer quelqu'un pour la vie entière .Et quand c'est l'adulte qui est chargée de l'éducation qui dit des propos racistes, c'est abominable.
RépondreSupprimerça arrive encore malheureusement.
SupprimerJ'aime beaucoup cette auteure ! Elle a une approche toujours sensible.
RépondreSupprimerEt quand elle est face à des élèves elle montre autant de sensibilité et d'humanité que dans ses livres.
SupprimerJe note pour mes petits-enfants. Le dénigrement d'une maîtresse envers un enfants est quelque chose de terrible car, à l'époque, elles avaient tout le pouvoir, même celui de détruire.
RépondreSupprimerOui, les enseignants possédaient une autorité qui leur donnait une impression de toute puissance.
SupprimerAh, les mots des enseignants...
RépondreSupprimerIls peuvent être à double effet...
SupprimerJe le note pour la bibliothèque où je travaille ;-)
RépondreSupprimerCe sera une excellente acquisition ;)
SupprimerImpossible d'être déçue avec les mots et la sensibilité de Jo Hoestlandt...! Ça marche à tous les coups !
RépondreSupprimerElle ne m'a jamais déçu, c'est vrai.
SupprimerCelui-ci me tente beaucoup.
RépondreSupprimerça ne m'étonne pas...
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