Une conclusion sombre et sans happy end pour cette série que j’affectionne particulièrement. J’ai dès le départ défendu le premier volume dans les classes, avant que les Lulus connaissent un succès largement mérité. J’ai vu à plusieurs reprises les auteurs à l’œuvre face à un auditoire d’élèves passionnés par leurs propos et je garde un grand souvenir de leurs interventions. Il s’est incontestablement passé « un truc » autour des aventures palpitantes de ces orphelins si attachants que les jeunes lecteurs vont forcément quitter avec une pointe de tristesse. Il faut dire que beaucoup d’entre eux ont grandi avec les Lulus, attendant fébrilement chaque nouvelle publication. Le fait que les personnages aient vieilli au fil de l’histoire, gagnant en maturité et en caractère, est d’ailleurs un des aspects les plus remarquables de cette série n’ayant jamais céder à la moindre facilité scénaristique.
L’intrigue s’achève et laisse de nombreuses zones d’ombres qui vont être « éclaircies » dans un diptyque à venir intitulé « La perspective Luigi » se focalisant sur l’expérience vécue par les enfants lors de leurs quelques mois passés en Allemagne entre 1916 et 1917. Hautière et Hardoc se lanceront ensuite dans un second cycle de cinq albums, « L’après-guerre des Lulus » où, comme son titre l’indique, on découvrira ce que sont devenus les Lulus après le conflit. Bref, malgré la fin de la douloureuse période 14-18, les Lulus ont encore bien des histoires à nous raconter et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, loin s’en faut !
La guerre des Lulus T5 : 1918, le Der des ders de Régis Hautière et Hardoc. Casterman, 20117. 62 pages. 13,95 euros.
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