Soudain seul, Bruno se lance dans un grand projet : lister dans un carnet ses aventures depuis l’adolescence et tenter de recontacter ses conquêtes pour leur demander quelle trace il a laissée dans leur vie. Un inventaire qualifié pompeusement d’« empreinte amoureuse » qui va le plonger dans ses souvenirs de globe-trotter. Et nous de le suivre au fil de sa jeunesse dorée de fils d’ambassadeur, du Nigéria à l’Argentine en passant par Berne ou New-York. De Yassa à Laure, de Malika à Michelle, de Marie à Nathalie, de Yulia à Caroline, de Linda à Mathilde. Une enfilade de prénoms dans laquelle j’ai fini par me perdre, retenant juste que l’Argentine l’avait snobé, l’américaine était décédée dans un accident de voiture, la suissesse droguée avait failli l’entraîner avec elle dans sa perte, la vidéaste restera comme son plus gros chagrin d’amour, etc. Tout ça pour se rendre compte que Marion, c’est-à-dire la dernière, est la seule qui compte vraiment. Franchement, s’il me l’avait demandé, j’aurais pu lui annoncer dès le départ, c’était tellement évident !
Mélanie Chappuis est la femme du dessinateur, Zep, info people sans le moindre intérêt je vous le concède, mais il faut bien que je me mette à la hauteur de ce roman lui aussi sans le moindre intérêt. Rien à faire, je déteste les narrateurs pleurnicheurs. Au moins Bruno n’essaie pas de nous tirer des larmes mais j’ai trouvé sa démarche pathétique. Entre deux éclairs de lucidité, il enchaîne les descriptions de non-événements, de relations banales au possible dans lesquelles il ne fait que révéler une instabilité chronique. Et le retournement de situation final donnant évidemment dans le happy-end ne pouvait qu'enfoncer le clou de mon exaspération. Vraiment pas un roman pour moi.
L’empreinte amoureuse de Mélanie Chappuis. L’âge d’homme, 2015. 172 pages. 18,00 euros.