Umi et Sora (en japonais : la mer et le ciel) sont deux enfants qui ont été élevés par des dugongs (mammifères marins herbivores de la famille des lamantins). Capables de vivre sous l’eau, leurs extraordinaires capacités sont étudiées par les scientifiques d’un aquarium. Ruka, la fille d’un océanographe va devenir leur ami et partager avec eux les secrets de la mer...
La transposition du mythe de l’enfant sauvage élevé non pas par des loups mais par des mammifères marins est une idée originale et plutôt bien trouvée. Tout comme le fait de mettre en scène non pas un mais deux enfants dont les caractères sont très différents. Pour le reste, j’ai eu du mal à être embarqué. Cette fable animiste et très écolo ne m’a fait ni chaud ni froid. Une lecture poussive, un vrai manque d’intérêt pour les développements de l’intrigue, à tel point que je ne me soucis guère de savoir pourquoi des milliers poissons disparaissent partout dans le monde et pourquoi nombre d’autres deviennent lumineux et se rassemblent près des côtes ou vivent Umi et Sora (le fin mot de l’histoire sera sans doute dévoilé dans le second tome). Je ne sais pas, il faut peut-être avoir une sensibilité plus maritime que terrienne pour apprécier ce récit à sa juste valeur ? En tout cas pour moi l’alchimie n’a pas fonctionné.
Par contre, si le scénario m’a laissé de marbre, j’ai beaucoup aimé le dessin. Daisuke Igarashi possède une vraie patte, un trait élégant assez éloigné des standards propres aux mangas les plus commerciaux. Les scènes sous-marines, notamment, sont magnifiques.
Oserais-je dire que ce manga n’a été pour moi qu’un coup dans l’eau ? Un peu facile. Disons plus simplement que je suis passé à coté. J’ai vraiment l’impression que c’est une question de sensibilité et je reste persuadé que ce titre aux qualités indéniables va rencontrer le succès qu’il mérite. D’ailleurs je n’ai pour l’instant lu que des avis positifs à son sujet.
Les enfants de la mer T1 de Daisuke Igarashi. Sarbacane, 2012. 320 pages. 15 euros.
Igarashi © Sarbacane 2012 |