Cette histoire est l’adaptation d’un feuilleton radiophonique créé en 1997 sur France Inter par Jacques Tardi et Michel Boujut. Oscar Moulinet, preneur de son à la Maison de la Radio, enquête sur deux meurtres et des agressions en rapport avec de petites boîtes à musique en forme de canard expédiées à des connaissances par un faussaire aujourd’hui décédé. Un point de départ abracadabrantesque pour une aventure sans temps mort qui mènera Oscar de Paris au fin fond de la Bretagne.
Le Perroquet des Batignolles, c’est de la BD à papa. Le genre franco belge à l’ancienne qui me conforte dans l’idée que je suis passé de l’autre coté de la barrière, proche, toujours plus proche du vieux con un poil réac qui se dit que, décidément, c’était mieux avant. Bien sûr, l’action se passe dans le Paris de la fin du 20ème siècle. Mais le traitement narratif et graphique se veut un hommage aux grands anciens que sont Franquin, Tillieux, Jacobs ou Hergé. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’un des personnages lâche à un moment donné en voyant la tournure que prennent les événements : « On dirait une histoire de Tintin. » Et il est vrai que comme chez ce dernier, l’intrigue est ici ultra linéaire avec des rebondissements à toutes les pages.
Autant d'éléments qui laissaient à penser que j’allais me régaler. Et bien pour le coup, c’est raté. Le personnage d’Oscar est plutôt lisse, il manque d’épaisseur. Finalement, les rôles secondaires (notamment sa compagne Edith et son collègue Patafoin) sont les plus intéressants. Et puis dans ce volume d’introduction, on reste dans le flou artistique le plus complet. L’histoire s’emballe sans donner l’impression d’avancer vraiment. Peut-être sera-t-il préférable d’aborder l’ensemble lorsque tous les tomes seront parus. Mais comme Stanislas a déjà prévenu qu’il mettait à peu près un an et demi pour finaliser un nouvel album et que la série devrait en compter quatre ou cinq, on n’est pas arrivé au bout ! Autre problème majeur dû au fait que ce titre est une adaptation d’un programme radiophonique, les planches sont surchargées de texte (voir les extraits ci-dessous). Un vrai inconvénient qui a rendu ma lecture très pénible. Peut-être y-a-t-il un problème de découpage mais en même temps je vois difficilement comment l’auteur aurait pu s’y prendre autrement. Au final, cet envahissement de chaque page par des quantités astronomiques de texte alourdit fait perdre beaucoup de fluidité au récit.
Une déception à la hauteur de mes attentes qui ne m’incite pas du tout à lire la suite. Tant pis !