Percy Jackson est un héros qui s’ignore. Lui, le jeune ado perturbé, exclu de sept écoles, dyslexique et bagarreur, est en fait un demi-dieu. Fils de Poséidon, il a grandi avec sa mère à New York. Aujourd’hui âgé de douze ans, il apprend la vérité et, pour échapper aux monstres qui veulent lui faire la peau, il doit trouver refuge à la colonie des sang-mêlé. L’endroit ressemble en tous points à une colonie de vacances classique, sauf que les pensionnaires sont tous des enfants des Dieux de l’Olympe. Invisible pour les humains, ce lieu idyllique tient en fait plus de la prison dorée que du paradis.
Très rapidement, Percy apprend qu’il va devoir se lancer dans une quête pour retrouver l’éclair primitif de Zeus, un artefact que son père est accusé d’avoir volé. De la réussite de sa mission dépend la paix du monde. Avec ses amis Grover et Annabeth, le voilà parti sur les routes américaines pour affronter de terribles dangers.
De prime abord, Percy Jackson ne semble être qu’un clone d’Harry Potter : un jeune garçon découvre son statut de héros et doit vivre parmi les siens dans un lieu ignoré des simples mortels où les enfants sont regroupés par grandes familles en fonction de leur descendance. Il a pour ami un copain gaffeur et une jeune fille qui a tout de la première de la classe. Il affronte des monstres qu’il parvient à vaincre alors qu’au départ il ne semble avoir aucune chance de s’en sortir… A la lueur de ces quelques éléments communs évidents, Percy Jackson Tiendrait plus du plagiat que de l’œuvre originale.
Cependant, la saga de Rick Riordan parvient à se créer une identité propre. L’univers mythologique est présenté avec une grande exactitude et diffère grandement de celui d’Harry. De plus, les événements se déroulent à l’extérieur de la colonie. Les trois amis se lancent dans une sorte de Road Trip qui les mènera de New York à Los Angeles en passant par St Louis, Denver ou encore Las Vegas. L’action est aussi beaucoup plus trépidante que dans les romans de JK Rowling. Les rencontres avec les monstres et les combats sont nombreux toujours très variés. La vraie force du récit est de parvenir à inclure la mythologie et son folklore dans l’Amérique d’aujourd‘hui.
Si je reconnais sans problème beaucoup d’atouts et de points positifs dans les aventures de jeune Percy, il n’en demeure pas moins que de nombreux défauts sautent aux yeux. Le problème majeur, à mon sens, est que tout cela est très mal écrit. Et je ne crois pas que la traduction soit la cause de cette médiocrité. Riordan a choisi d’écrire son texte à la première personne, donnant l’impression au lecteur de parcourir le journal intime de Percy Jackson. C’est une intention louable, mais il a trop respecté le coté « mauvais élève » de son héros. Résultat, on se retrouve avec un texte très peu littéraire, des dialogues « mal ficelés » et des descriptions bien pauvres. Autre soucis, le manque de crédibilité de certains moments clés : le combat contre le Dieu responsable des déboires de Percy (ne pas spoiler !) se déroule et se termine trop facilement. De même, la façon avec laquelle Annabeth trompe Cerbère est tout simplement ridicule.
Bref, vous l’aurez compris, cette lecture ne m’a pas emballé. Mal écrit, parfois peu crédible, aussi vite avalé qu’oublié, ce premier volume de la saga est l’équivalent d’un repas au fast-food. Une différence tout de même : il n’est pas indigeste au point de me rester sur l’estomac !
Percy Jackson T1 : Le voleur de foudre, de Rick Riordan, Éditions Livre de Poche Jeunesse, 2010. 472 pages. 6,50 euros. Dès 12 ans.
L’info en plus : Alors que le tome 4 de la série intitulé La bataille du labyrinthe vient de sortir en France, le 5ème volume a été publié en mai 2009 aux Etats-Unis. Avis aux amateurs (ou aux impatients) qui souhaitent découvrir la suite dans la langue de Shakespeare !
Ouvrage lu grâce à
Livraddict.com dans le cadre d’un partenariat avec le Livre de Poche Jeunesse. Un grand merci à eux !