Le temps d’un voyage entre Agen et Toulouse, sur l’autoroute, Greg n’en peut plus. Coincé entre sa belle-mère et les bagages, avec également son père, ses trois demi-sœurs et son frère dans l’habitacle, il fulmine. Une colère dirigée contre cette vie de famille recomposée qui lui sort par les yeux, contre ces vacances à venir qu’il va détester, contre sa petite copine dont il attend désespérément le SMS lui annonçant qu’elle n’est pas enceinte. Une colère qui ne cesse de gonfler, jusqu’au moment où…
Un petit roman sous forme de monologue intérieur. Greg n’est pas perdu dans ses pensées, il ne s’éparpille pas, il reste concentré sur la situation présente, ses causes, ses conséquences et ce ressentiment qui le ronge, le dévore. Tout lui semble injuste et insupportable. Certains de ses reproches sont légitimes, sa vision du statut d’enfant de divorcés en souffrance n’est pas discutable.
Mais il est aussi parfois excessif et j’ai souvent eu envie de le secouer pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le nombril du monde et que sa rancœur pourrait être formulée avec un minimum de recul.
Après, c’est toute la force de ce texte d’exprimer le ressenti d’un ado de 17 ans de façon brute, sans filtre, réaliste. Les mots sont durs, la modération n’a pas sa place quand un gamin de cet âge s’emporte, même mentalement. Et j’ai beaucoup aimé le final inattendu qui coupe court à ses ruminations et lui permet de remettre son mal-être en perspective avec beaucoup de finesse.
Court et percutant, voilà un petit roman parfait pour ouvrir une nouvelle saison de pépites jeunesse que j’aurai une fois encore le plaisir de partager chaque mardi avec ma chère Noukette.
À l’étroit d’Isabelle Vouin. Talents hauts, 2018. 60 pages. 7,00 euros. A partir de 13 ans.
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