Baricco peut se permettre de faire ce qu’il veut. On dirait qu’il a eu envie de se lancer un défi avec cette pièce en deux actes. Un défi consistant à écrire du théâtre qui se lirait comme un roman, à imaginer que l’on va faire couler sur scène des millions de litres d’eau, que le bruit sera tellement étourdissant que les acteurs devront hurler pour se faire entendre, que les décors seront aussi impressionnants que difficile à créer. Avouons-le, le lecteur se fiche un peu de cette machinerie folle. Il prend plaisir à découvrir cette histoire farfelue, il se délecte des savoureux dialogues, des passages proches de l’absurde, des personnages haut-en-couleur. Et il lit le texte comme un roman, sans imaginer une seconde assister à une représentation théâtrale.
Clairement, ce n’est pas le texte le plus profond ni le plus puissant de Baricco. Je le vois surtout comme un divertissement, certes sans prétention, mais tout sauf bâclé. Après tout, il va de soi qu’un auteur aussi talentueux ne baisse jamais la garde, même quand il donne dans davantage de légèreté.
Smith et Wesson d’Alessandro Baricco. Gallimard, 2018. 156 pages. 16,00 euros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !