dimanche 18 septembre 2011

Une anglaise à bicyclette

1890. A la veille de Noël, un massacre est perpétré par l’armée américaine à Wounded Knee, dans les grandes plaines du Dakota du Sud. Parmi les rares survivants se trouve Ehawee, une fillette sioux Lakota de 3 ou 4 ans. Après la bataille, Jason Flannery, photographe anglais engagé par les officiers du 7ème de cavalerie, immortalise le tipi du chef Big Foot haché par la mitraille. Jason est veuf, sans enfant et il vit dans le Yorkshire où il a l’habitude de photographier des vieilles actrices ou des jeunes mariées. Jason et Ehawee se rencontrent dans une église servant d’hôpital. La petite est confiée aux bons soins du photographe. Celui-ci pense la déposer dans un orphelinat de New York, ville d’où il doit embarquer pour rentrer en Angleterre. Mais il se ravise et décide de la ramener dans son manoir de Chippingham. Pour les habitants du village, elle sera Emily, une orpheline irlandaise adoptée par le veuf. Bien des années plus tard, elle deviendra son épouse et passera des journées entières à parcourir le Yorkshire à bicyclette…

Didier Decoin possède un vrai talent de conteur doublé d’une belle érudition. Son écriture très académique évoque avec bonheur le charme de la campagne anglaise au début du 20ème siècle. Dans ce roman, il convoque aussi la figure mythique de Conan Doyle. Le père de Sherlock Holmes y apparaît en ardent défenseur de l’existence des fées.

Un texte dense et généreux qui a à l’évidence demandé un énorme travail de documentation. Pour le lecteur, les images se bousculent. Et à travers la prose extrêmement travaillée on décèle l’engouement de l’auteur pour la Grande Bretagne, ses paysages et ses jardins. La fin m’a déçue mais il n’en reste pas moins que cette Anglaise à bicyclette possède suffisamment de souffle pour que je lui pardonne ce petit écueil.


Une anglaise à bicyclette de Didier Decoin, Éditions Stock, 2011. 375 pages. 20,50 euros.

8 commentaires:

  1. Je reste sur une déception avec cet auteur mais j'en ai encore deux en réserve. On verra donc si mon avis change avant d'aller plus loin mais je trouve toujours ça glauque comme sujet un homme qui élève une petite fille avant de l'épouser.

    RépondreSupprimer
  2. Le sujet est glauque mais heureusement son traitement ne l'est pas. Et puis le thème principal du roman est à mes yeux la perte et la quête d'identité, une thématique récurente chez cet auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Je l'ai réservé à la biblio, j'attends!

    RépondreSupprimer
  4. @ Clara : je me ferais un plaisir de lire ton avis !

    RépondreSupprimer
  5. Ben dis donc... ensuite, il l'épouse ? Rien qu'à lire ça, cela me coupe l'envie de lire le roman.

    RépondreSupprimer
  6. C'est vrai que j'ai été surpris par le fait qu'il l'épouse mais finalement ce n'est pas le sujet principal du roman.

    RépondreSupprimer
  7. Lu et apprécié il y a quelques années.

    RépondreSupprimer

Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !