mercredi 18 mai 2016

Un homme de joie T2 - David François et Régis Hautière

Sacha commence à trouver sa place à New-York. A son arrivée d’Ukraine en 1932, l’eldorado annoncé s’était pourtant transformé en amère potion mais grâce à deux rencontres aussi fortuites que bienvenues, les choses se sont arrangées. Pas qu’il roule sur l’or, mais son travail sur les chantiers et les « petits extras » effectués pour le mafieux Lanzana suffisent à ses besoins. Chez ses camarades, la colère gronde et les velléités de grève se précisent. Pour les hommes de Lanzana qui tiennent les syndicats et veulent à tout prix que les délais de construction des gratte-ciel soient respectés, pas question de laisser la chienlit s’installer, il va falloir sévir et tant pis pour les meneurs. Sacha observe l’agitation de loin. De toute façon, ses pensées sont occupées par tout autre chose…

J’avais annoncé à la fin du premier tome que, connaissant la propension de Régis Hautière à faire morfler ses personnages, le gentil Sacha risquait de connaître de sérieuses désillusions. Ma prédiction s'est-elle réalisée ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire. Mais le fait est que dans la suite et fin de ce diptyque, l’ambiance s’alourdit à chaque page et pour tout le monde. Aucune lumière dans ce New-York poisseux où personne ne se fait cadeau et où les doux rêveurs n'ont pas leur place. Sacha, lui, garde les pieds sur terre, même si l'amour vient frapper à sa porte. Il sait que malgré les journées passées à construire ces bâtiments cherchant à tutoyer le ciel, personne ne se rapproche du soleil.

Un album crépusculaire porté par des couleurs incroyables, un trait à la fois souple et torturé et une science du cadrage qui donne le vertige. Depuis « De briques et de sang » le dessin de David François me fascine, il possède un charme unique et indéfinissable.

La ville monstre. Le sous-titre de ce superbe diptyque en dit bien plus qu'un long discours. New-York qui broie et écrase les pauvres âmes frappées par la grande dépression. Pas des plus réjouissant, je vous le concède. Mais l'essentiel est ailleurs. Et la qualité au rendez-vous.

Un homme de joie T2 de David François et Régis Hautière. Casterman, 2016. 54 pages. 13,95 euros.

Mon avis sur le tome 1

Une nouvelle lecture commune que je partage avec Noukette.













18 commentaires:

  1. Il faudra que je le découvre cet album, rien que pour en découvrir le dénouement. Mais, je ne suis pas des plus pressée en fait et cela tient peut-être à de la pure contrariété d'avoir été interrompue dans ma lecture par l'arrêt brutal du tome 1. Du coup, je suis totalement sortie de l'univers.
    Les diptyque c'est bien... mais les récits complets, c'est mieux :P

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    1. Les diptyques c'est parfait quand on peut lire les deux à la suite.

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  2. Purée vous le vendez bien "album crépusculaire !" si avec ça je me plonge pas dedans !!!
    bizzzzz délicieux et ténébreux (crépusculaire même !) jeune homme :-p

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  3. Un diptyque qui me tente pour ce que tu dis de la mise en scène.

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  4. Heureusement que l'attente n'a pas été trop longue. J'ai été surprise d'ailleurs d'avoir encore bien en tête l'ambiance et l'atmosphère si particulières instaurées dans le premier tome. Du tout bon !

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    1. C'est toujours bon signe quand on se souvient parfaitement du premier au moment d'attaquer le second ;)

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  5. Je lirai la première BD je pense :)

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    1. Il faut commencer avec celle-là de toute façon ;)

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  6. Je vais me lancer sans aucune réserve! hautière j'adore, et ce que tu dis du scénario m'attire beaucoup.

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  7. Mince, ça y est,le tome 2 est sorti... (tousse tousse) J'ai beaucoup de retard dans mes lectures. Même pas lu Chiisakobé 2 qui m'attend pourtant dans ma PAL...

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