vendredi 6 mai 2016

The Whites - Richard Price

Les Whites sont, dans le jargon de la police américaine, des coupables jamais condamnés pour leurs crimes. Des gars passés entre les mailles du filet de la justice, des gars qui s’en sont sortis blancs comme neige. Chaque flic a son White, un salopard qui l’obsède et qu’il rêve de voir enfin payer pour ses méfaits. Billy Graves ne fait pas exception à la règle. Devenu chef d’une brigade de nuit New yorkaise après une bavure, Billy reçoit un appel lui signalant un meurtre dans une station de métro. La victime n’est autre que le White de l’un de ses anciens coéquipiers. Lorsqu’un second White est éliminé quelques jours plus tard, Billy commence à se poser de sérieuses questions…

Un  plaisir de retrouver enfin Richard Price six ans après l’excellentissime Frères de sang. Scénariste pour Scorsese (La couleur de l’argent) et la série The Wire, lui-même adapté au cinéma par Spike Lee (Clockers), ce peintre de l’Amérique urbaine nous emmène une fois de plus dans les rue de New-York pour décrire le quotidien peu reluisant d’un flic au bout du rouleau. Plus que sur son job, c’est sur sa vie de famille que Price se focalise. Et plus que l’enquête, c’est le portrait dressé qui intéresse, tant le romancier montre une fois de plus que chacun d’entre nous est avant tout le fruit de son environnement. Il parle ici d’obsession pour des histoires anciennes, de vengeances que l’on cherche encore à assouvir, d’amitiés à entretenir au nom du bon vieux temps, d’une filiation difficile à assumer, de casseroles sur lesquelles on a mis un couvercle mais qui continuent à bouillir et que l’on continue à traîner…

Narration nerveuse, dialogues au cordeau, réalisme impressionnant, plongée dans une ville cartographiée au millimètre, Price maîtrise, de bout en bout. Héritier talentueux de Selby et Ed McBain, ce grand romancier de New-York est aussi et surtout le chantre d’une forme de naturalisme qui n’appartient qu’à lui.

The Whites de Richard Price. Presses de la cité, 2016. 415 pages. 21,00 euros.








36 commentaires:

  1. Carrément tentant !
    D'autant que j'aime les écrivains de polar qui savent parler de leur ville, nous la faire vivre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans le même genre, tu aimerais Pelecanos alors. Tous ses romans se déroulent à Washington.

      Supprimer
  2. J'ai écouté Richard Price aux Quais du Polar, mais c'était malheureusement court (un débat avec 5 invités)... En tout cas, j'aurais pu dire que ce roman avait tout pour te plaire ! Je le note aussi, sait-on jamais !

    RépondreSupprimer
  3. la série "the Wire" reste pour moi la meilleure série que j'ai vue alors s'il y a participé c'est un bon point

    RépondreSupprimer
  4. Ce n'est pas pour moi, mais l'idée est intéressante !

    RépondreSupprimer
  5. Je ne l'ai jamais lu mais je retiens, ça a l'air vraiment bien.

    RépondreSupprimer
  6. auteur encore jamais lu mais là je reviens de la librairies donc trop tard (pour le moment):)

    RépondreSupprimer
  7. je l'ai réservé il y a une vingtaine de jours à la BM .. hâte de l'avoir entre les mains !

    RépondreSupprimer
  8. Ah oui, complètement ton créneau ça.:-) Moins le mien mais je n'aurais pas une si grande PAL/LAL, j'aurais pu m'y aventurer. Il y a beaucoup de choses là-dedans qui me parlent quand même.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Commence par aller faire un tour du coté d'Harry Crews ;)

      Supprimer
  9. Auteur inconnu pour moi mais je pense que ça pourrait me plaire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Auteur qui gagnerait énormément à être bien plus connu ;)

      Supprimer
  10. J'ai lu Frères de sang. Langage direct, violent mais j'avais adoré la force des personnages. Je lirai bien celui-ci aussi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Celui-ci est moins direct et moins violent mais ça reste très bon.

      Supprimer
  11. tiens, je ferais bien le voyage! Je n'ai jamais lu cet auteur.

    RépondreSupprimer
  12. Te voilà dans ta zone de confort ;-) Pas certaine de t'y rejoindre par contre sur ce coup là, pas sûre d'y trouver mon compte...

    RépondreSupprimer
  13. Je ne connaissais pas l'appellation "the whites". Tu l'as lu en anglais ?

    RépondreSupprimer
  14. Naturalisme ? bof, bof, pas trop ma tasse de thé.

    RépondreSupprimer
  15. Acheté le bouquin hier, une impulsion sur la 4e de couverture. je pense aimer, bon les polars j'aime souvent bien, mais je sens que telle que tu décris l'écriture ce sera un bon cru pour moi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas vraiment un polar pour moi. Tu me diras ;)

      Supprimer

Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !