dimanche 13 septembre 2015

Le rêve du retour - Horacio Castellanos Moya

Erasmo, journaliste salvadorien exilé au Mexique, décide de rentrer au pays au moment ou un accord de paix est sur le point d’être signé entre la guérilla et le gouvernement. Mais avant de prendre l’avion il doit régler quelques problèmes. D’une part faire comprendre à sa femme qu’il ne les abandonne pas elle et sa fille (même si en fait il a bien l'intention de ne pas les revoir, surtout depuis que sa conjointe lui a avoué l’avoir trompé avec un acteur de seconde zone). D’autre part arrêter la boisson et soigner les terribles douleurs au foie qui le font souffrir à longueur de journée. Pour cela il va rencontrer Don Chente, médecin acupuncteur et hypnotiseur auquel il va se livrer pendant de longues séances dont il ne gardera aucun souvenir et dont le praticien, consignant ses paroles dans un carnet, ne voudra rien lui révéler…

Horacio Castelanos Moya m’avais mis k-o avec son précédent roman, plongée ultra violente au cœur de la guerre civile salvadorienne. Je le retrouve ici dans un registre plus intimiste mais aussi plus proche de la farce à travers le portrait d’un loser pathétique, égoïste, paranoïaque et alcoolique. Un personnage que je ne pouvais qu’adorer, vous pensez bien ! Un bonheur de suivre Erasmo dans ses plans de vengeance foireux envers l’amant de sa femme, dans ses beuveries mémorables, ses interrogations existentielles et ses gueules de bois monumentales qui m’ont rappelé bien des souvenirs.

Parce que je n’aime pas les héros et que les lâches, les pleutres, les couards (rayez la mention inutile) trouveront toujours grâce à mes yeux, je me suis attaché à ce journaliste minable, mari et père lamentable incapable d’assumer ses responsabilités. La narration à la première personne nous plonge dans le flot ininterrompu de phrases lâchées au bord de la crise de nerfs. Un tourbillon revigorant dont je suis ressorti le sourire aux lèvres, incapable de bouder mon plaisir face un tableau aussi humain qu'affligeant.

Le rêve du retour d’Horacio Castellanos Moya. Métailié, 2015. 156 pages. 17,00 euros.




38 commentaires:

  1. Ce n'est pas univers qui m'attire mais je t'imagine bien ici vu tes autres coups de cœur .
    Bon dimanche.

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    1. C'est vrai, ça ne pouvait que me plaire. Je suis tellement prévisible ;)

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  2. Quand tu aimes, tu aimes, ca donne envie de ressortir de cette lecture avec aussi le sourire aux lèvres. Bon dimanche !

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  3. C'est tellement toi ce livre, m'étonne pas tiens que tu aies aimé. Pas sûre que ce soit mon truc mais comme d'habitude tes billets donnent envie de découvrir! bon dimanche!

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    1. Pas sûr non plus qu'il te convienne. Mais on a parfois de belles surprises.

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  4. Tiens, tiens, voilà un personnage qui me dit bien !!! Ce que tu en dis me fais penser à "La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao" de Junot Diaz, je ne sais pas si tu connais ? Dans le genre looser, c'est parfait !

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    1. Je connais Junot Diaz grâce à toi. Et "La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao" est dans ma pal !

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  5. Une de mes prochaines lectures, donc je suis contente de voir que tu as aimé !

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    1. Je me demande si tu vas l'aimer autant que moi. A vrai dire j'en doute ;)

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    2. Chouette, hâte de lire ton avis maintenant.

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  6. Ton billet donne sacrément envie ! moi aussi g un petit faible pour les losers ;-) je note
    un joli dimanche jeune homme

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  7. Rahh. Les losers et toi... Une grande histoire littéraire pour de très jolies pages que tu "dis", "racontes" juste comme il faut pour avoir envie de gratter un peu plus.
    Des bises M.le standardiste... ;)

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    1. C'est vrai qu'entre les losers et moi, c'est une longue et belle histoire d'amour ;)

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  8. Je l'avais noté dans ma liste des envies de cette RL2015, ton billet achève de me convaincre !

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  9. j'hésite !!j'aime bien les gens cassés par la vie, mais j'ai également besoin d'humanité, le noir pour le noir ? les actualités m'en fournissent assez en ce moment

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    1. Je ne peux que te rejoindre concernant ta dernière phrase...

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  10. Oh mais ça a tout pour me plaire! ^_^

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  11. Je l'avais repéré chez Métailié - il me faut dorénavant ! ^-^ Bon dimanche

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  12. J'aime beaucoup cette maison d'édition donc je pense que je le lirai :)

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    1. On est très rarement déçu chez c'est éditeur, je suis bien d'accord.

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  13. Belle maison d'édition. Je le note, il devrait me plaire

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  14. Tu uppercutes fort mais je tiens bon pour cette fois-ci (jusqu'au prochain round^^).

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    1. J'en ai un sous le coude qui pourrait te faire baisser la garde !

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  15. J'avais également été mise KO, comme tu dis, par son précédent livre , La servante et le catcheur, d'une noirceur absolue. Pourquoi pas celui-ci, même si le sujet me tente moins.

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    1. Je l'ai trouvé beaucoup moins noir et beaucoup moins violent celui-ci.

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  16. Un portrait de lâche qui a l'air intéressant.

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  17. J'ai un faible pour les losers aussi je dois dire, mais là, intuitivement (et ne me demande pas pourquoi) je passe...! ;-)

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