jeudi 17 septembre 2015

Crans-Montana - Monica Sabolo

A Crans-Montana, dans les années 60, un groupe d’ados fantasme devant les trois C. : Chris, Charlie et Claudia. Des filles aux caractères bien différents, dont les apparitions relèvent d’une certaine forme de magie, figures spectrales aussi désirables qu’intouchables. Des décennies plus tard, les garçons repensent avec nostalgie à ces moments marquants et constatent que la vie et le temps qui passe n’ont épargné personne…

Il y a à peu près tout ce que je déteste dans ce livre, tant au niveau de l’atmosphère que de la façon dont le sujet est traité. Pourtant au début j’y ai cru, pensant tomber sur les souvenirs de puceaux en rut face à des filles inaccessibles et me rappelant à quel point j’avais aimé cette thématique dans Un été 42. Sauf que cette entrée en matière alléchante a vite laissé place à une succession de tableaux fugaces sans intérêt et à des réflexions d’un vide abyssal. Une jeunesse dorée qui se languit dans une confortable station de ski huppée, sous les poutres apparentes de chalets hors de prix, avec le petit personnel au garde à vous, le doigt sur la couture du pantalon... Typiquement un environnement que j’adore, vous vous en doutez ! On roule dans des voitures de luxe, on se noie dans le champagne et on mange le caviar à la louche, on porte fièrement des fourrures véritables et des bijoux de grands joailliers, bref on est riche à crever et il importe de le montrer.

Les C., en vieillissant, vont connaître de nombreux déboires, de la mère indigne à la dépressive suicidaire. Les gamins, devenus de respectables (et fortunés) pères de famille, vont s’ennuyer ferme dans des vies de couples sans relief et revenir sans cesse vers ces années d'adolescence où le champ des possibles semblait infini. Destins tragiques censés nous tirer des larmes parce que c'est bien connu, l'argent ne fait pas le bonheur… tu parles ! Moi j’ai regardé tout cela de loin, de très loin même, j’ai navigué en baillant entre les fêtes et les enterrements, pas concerné une seconde par ces personnages enfouissant leurs illusions sous les sommets enneigés d’une station suisse pour millionnaires.

Beaucoup de clichés proche d’un déterminisme à deux balles dans ce roman où luxe, calme et volupté ont rimé en ce qui me concerne avec indifférence, agacement et hâte d’en finir.

Crans-Montana de Monica Sabolo. J.C Lattès, 2015. 240 pages. 19,00 euros.





52 commentaires:

  1. Hmmm à vue de nez comme ça, je n'accrocherais pas non plus, et même je fuirais pour cause de sujet qui ne m'attire pas des masses, mais j'étais quand même intriguée car j'avais lu un Monica Sabolo il n'y a pas longtemps ("Tout cela n'a rien à voir avec moi"), et j'avais franchement adoré. Mais surtout, je ne la reconnais pas dans l'univers de ce livre. Bon, enfin, ce n'est pas ma PAL qui s'en plaindra...:-)

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    1. Je peux être complètement à coté de la plaque tu sais, et toi tu pourrais très bien adorer...

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  2. Bon eh bien je vais ressortir "un été 42" de ma pal hein, c'est mieux non ?

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    1. Si je devais choisir je dirais que c'est nettement mieux en effet.

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  3. Même ressenti que toi ! Je n'ai pas accroché non plus, j'ai trouvé les personnages "vides"...

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    1. Le vide est partout dans ce roman, mais je crois que c'est volontaire et je respecte ce partie pris de l'auteur. C'est juste que personnellement, ça m'ennuie profondément.

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  4. Pfff, j'adore quand tu n'aimes pas!

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  5. Eh bien, un livre que je ne lirai pas ! :) Et ça tombe bien, je n'avais déjà pas envie de le lire avant ! :D

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  6. Ton avis, en plus d'avoir le mérite de m'écarter d'une tentation, a celui de me remettre en mémoire un été 42. Et si tu veux te réconcilier avec ce thème de l'adolescence et ses émois, tu peux tenter l'excellent et glaçant "Virgin suicides" !

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    1. J'ai l'impression que l'on est dans le même état d'esprit que Virgin Suicides, du moins au départ...

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  7. Tout comme Leiloona ! Ces histoires de jeunesse où tout tombe tout rôti dans le bec s’insupportent, sauf si, à la rigueur, ce sont des américains... Et les filles fatales qui éclipsent toutes les autres, je n'y crois même pas... ;-)

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    1. Je suis comme toi, je me demande si les filles fatales ne sont pas des mirages.

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  8. Es-tu allé au bout de ces 240 pages, finalement ?

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  9. Comme Keisha, j'adore quand tu n'aimes pas surtout que tu nous surprends, en lisant le premier paragraphe je ne voyais pas arriver la suite !

    Bon, le vide abyssal ne me tente pas .. Par contre, ça me fait penser à Sofia Coppola (que j'adore) et qui en filmant ces gamines huppées aller voler les fringues et bijoux de stars avait quand même réussi à leur donner vie et à donner une épaisseur à cette "absence" de besoin .. je m'explique mal mais parfois bon sinon pour les jeunes en ruts.. dur dur ! Moi les seuls amoureux transis que j'ai connu sont ceux de Virgin suicides d'Eugenides (et adaptés au ciné par la même Coppola) et ceux-là étaient nettement plus sympas !

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    1. Eugenides et Coppola ont été cités en références dans une chronique presse que j'ai lue sur ce roman (dans les Inrocks peut-être, je ne sais plus...), donc on ne doit pas en être loin (mais je ne connais ni Eugenides ni Coppola donc impossible de comparer pour moi).

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    2. Ils sont hyper doués et pas de vide sidéral dans leurs livres ou leurs films, ils savent au contraire montrer une jeunesse désabusée. Oui je réagis longtemps après, faute à ton bilan des lectures ratées !

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    3. Ils sont forcément plus passionnants que ce roman alors ;)

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  10. Il me tente beaucoup, et comme je ne suis pas toi (!) je continue de penser que ça peut me plaire ;-)

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    1. Tu as bien raison de le penser, et j'espère sincèrement qu'il te plaira.

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  11. Bon... pas très envie de voir tout ça. Pas tentée par le sujet.
    Un été 42... très bon souvenir de film. La musique et tout et tout...

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    1. Il paraît que le film est très bon, il faudrait que je le regarde un jour.

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  12. Oh God que ce vide abyssal me tente :D
    (j'ai bien ri haha)

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  13. C'est bien ça !!! j'aime quand tu n'aimes pas.

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    1. Et pourtant j'essaie toujours de ne jamais être gratuitement méchant.

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  14. Le rut dans la fourrure, même pas, alors je comprends ta déception (sourire)
    Je laisse tomber l'étole et passe à autre chose

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  15. Et pan, dans les dents ! Tu te surpasses quand tu dézingues dis moi ! ;-)

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    1. Me dis pas ça, je vais être tenté de le faire plus souvent :)

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  16. Je n'étais pas tentée, de toute façon...

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  17. ahhh, on sent bien ton agacement là! C'est pénible de ne pas aimer du tout une lecture!

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    1. ça arrive malheureusement. Et oui, c'est un livre qui m'a beaucoup agacé.

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  18. Mais tu es quand même allé au bout ... bravo !

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  19. Bizarrement, c'est un sujet qui pourrait me plaire. Mais avec un avis pareil, ça fait un peu peur, j'avoue!

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    1. J'ai lu des avis beaucoup plus positifs donc tu peux tenter le coup.

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  20. On m'avait conseillé cette auteure que je n'ai jamais lue...ce sera peut-être avec un autre titre.

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    1. Je ne pourrais malheureusement pas t'en conseiller un autre ;)

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  21. Voilà bien une auteure que je n'ai jamais eu envie de lire, et ce n'est pas ton billet qui me fera changer d'avis ;0) Bon, la bonne nouvelle c'est que ça m'en fait un de moins dans ma LAL !

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    1. Et je suppose que de toute façon tu as déjà largement de quoi faire avec ta pal ;)

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  22. Très contente de lire enfin un avis proche du mien concernant ce roman encensé partout (et encore ce soir au Gd Journal de C+ !)
    Ce n'est pas tant que l'histoire est inintéressante. le problème c'est qu'elle n'est pas développée, à peine posée dans les premiers chapitres elle s'étiole. Il n'y a pas non plus d'épaisseur dans les personnages, pas de style, pas de fond, pas de souffle. C'est un livre vide.
    Le seul mystère c'est qu'il récolte tous les éloges médiatiques.

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    1. Je ne cherche plus à comprendre les avis dithyrambiques des médias. Surtout, je ne leur accorde plus la moindre confiance. L'avis des "vrais" lecteurs est ailleurs de toute façon.

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  23. Je comprends ton agacement, j'ai ressenti le même avec Summer. Mais ils m'ont plu, ces puceaux, et j'ai accroché à ce monde du luxe.

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    1. Il y a tout ce que je déteste en littérature dans ce roman !

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