Le passage obligatoire à la bibliothèque de l’école quand on n’aime pas lire, c’est comme l’heure de piscine quand on ne sait pas nager : un calvaire. Ce calvaire, Guillem le vit difficilement. Chaque mercredi il se rend avec sa classe dans la bibliothèque de Mme Milstein et à chaque fois il doit en ressortir avec un livre. Un livre qu’il va laisser traîner jusqu’à la semaine suivante sans même l’ouvrir.
Si cela ne tenait qu’à lui il n’emprunterait que des BD mais Mme Milstein oblige les élèves à choisir un livre sans illustration. Un jour, pressé de faire son choix, il sort au hasard de derrière une étagère un vieil ouvrage poussiéreux ayant pour titre « La tribu des Zippoli ». Trois jours plus tard, en retrouvant le livre près de son lit, Guillem se décide à y jeter un œil. Et ce qu’il découvre en lisant les premières lignes le laisse sans voix. Il ne le sait pas encore, mais « La tribu des Zippoli » va changer sa vie…
Un livre sur les livres, sur la force de l’imaginaire, sur la magie de la lecture. Il serait dommage de trop en dévoiler sur le pouvoir de cette tribu vivant sur une île microscopique. Le catalan David Nel-Lo déroule une histoire certes pleine de fantaisie mais qui reste du début à la fin solidement charpentée et facile à comprendre. Surtout, il montre à quel point un livre peut procurer plaisir et évasion à celui qui s’y plonge. Un message simple, qui coule de source et qui prouve une fois encore qu’une vie de lecteur passionné démarre (presque) toujours par la rencontre magique entre un enfant et LE livre qui va faire résonner en lui une corde sensible dont il ignorait jusqu’alors l’existence.
La tribu des Zippoli de David Nel-Lo (traduit du catalan par Edmond Raillard). Actes Sud junior, 2019. 132 pages. 13,80 euros. A partir de 10 ans.