Gurty chez son pire ennemi, l’idée de départ est machiavélique, elle se révèle au final hilarante. Ça part dans tous les sens, les événements ne se déroulent jamais comme prévu, les bonnes intentions tournent toujours à la catastrophe et la plus bête des bêtes n’est pas forcément celle que l’on croit. Dans le monde de Gurty les italiennes s’empiffrent de chocolat, les hérissons ont des problèmes de prononciation, les écureuils sont des escrocs, les peluches vaudou sont cachées au grenier et les moutons suivent le troupeau.
Comme d’habitude le premier chapitre donne le ton avec, une fois de plus, une histoire de caca pour lancer les hostilités. Facile me direz-vous ? Que nenni ! Le pipi/caca dans un roman jeunesse, c’est tout un art. Du moins tant que l’on s’ingénue à l’amener sans les grosses ficelles d’une vulgarité indigeste. Mais pour éviter que sa série ne tourne en rond Bertrand Santini innove. Dans ce cinquième tome, en plus du journal intime de Gurty, on plonge avec délectation dans les pages pleines de fiel de celui de Tête de fesses. Et entre les lignes les adultes découvriront quelques piques envoyées aux prédicateurs toujours prompts à hurler au blasphème et à endoctriner les âmes innocentes en leur promettant monts et merveilles (contre un paquet de gâteaux en l’occurrence…).
Je ne vais pas être objectif parce qu’avec Gurty c’est gagné d’avance me concernant. Avec le temps, j’ai fini par m’attacher à cette petite boule de poils et à ses comparses qui ne brillent certes pas par leur sagacité mais dont les aventures sont le meilleur remède antimorosité que je connaisse.
Le journal de Gurty T5 : Vacances chez Tête de Fesses de Bertrand Santini. Sarbacane, 2017. 180 pages. 10,90 euros. A partir de 8 ans.