Hub, Weytens et Michalak © Delcourt 2011 |
Aslak relate la quête de ses deux frères, vite séparés par les événements, qui vont s’affronter sans scrupule pour rejoindre l’île de l’œil où réside un vieux conteur possédant un livre rempli de fabuleuses histoires.
En découvrant cette couverture chez Natiora hier, j’ai tiqué, persuadé d’avoir déjà vu cette BD quelque part. Après quelques recherches, je l’ai retrouvée sur une étagère de ma bibliothèque. Je l’avais achetée dans une brocante à l’automne dernier et depuis, elle prenait la poussière (c’est dire à quel point la gestion de ma PAL est pour le moins aléatoire). Bref, comme Natiora a fait de cet album un coup de cœur, je me suis empressé de m’y plonger, aussi enthousiaste que sceptique. Oui, car pour tout dire, j’ai du mal à croire qu’un récit de fantasy comme il en pullule chez Delcourt et Soleil puisse à ce point sortir du lot. Pour moi, ils sont tous fabriqués dans le même moule et servent uniquement à alimenter la soif de nouveautés des fans du genre (quel esprit étriqué, je fais, quand même !).
Au final, c’est une agréable surprise. Pas un coup de cœur, certes, mais un vrai bon moment de lecture. J’ai apprécié cette course poursuite trépidante entre les deux frères. J’ai apprécié aussi le fait que ces deux là ne brillent pas par leur intelligence, c’est le moins que l’on puisse dire. D’ailleurs, la galerie de personnages tous plus barrés les uns que les autres est un régal. De Brynhild, la pulpeuse capitaine d’un drakkar déglingué à l’équipage moribond au terrible Roald le Borgne en passant par Waldemar ou un émérite conteur plus miteux que flamboyant, les auteurs se sont fait plaisir en mettant en scène une tripotée d’antihéros plus truculents les uns que les autres. Mention spéciale néanmoins pour le courageux guerrier Alamrik, sorte de Conan le barbare qui s’évanouit à la vue du sang. Ajoutez-y des dialogues pêchus, un running gag bien trouvé et de l’action à gogo et vous obtenez une recette qui fonctionne.
Niveau dessin, Emmanuel Michalak assure. Son trait, tout à fait dans l’esprit du scénario, se rapproche par moments de celui de Tarquin (Lanfeust) tandis que certains passages rappellent le très grand Uderzo. Vous direz, rien de plus normal pour une histoire à la fois mouvementée et malicieuse que n’auraient pas renié Goscinny et Arleston.
Sans doute pas l’album du siècle, mais voila à l’évidence une nouvelle série de Fantasy prometteuse et fort bien ficelée. Seul problème, le 1er cycle est prévu en quatre tomes et la suite se fait toujours attendre depuis un an et demi. Pas bon signe, ça...
Aslak T1 : L’œil du monde de Hub, Weytens et Michalak. Delcourt, 2011. 56 pages. 14,30 euros.
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