Sahara © Kazé 2010 |
Attention, terrain glissant. J’ai tiqué en trouvant ce manga au pied du sapin. Sourire de circonstance et remerciements au gros barbu (je suis bien élevé) mais surtout d’énormes doutes concernant la qualité de ce titre en lisant le résumé sur la 4ème de couverture. Je me suis dit que j’allais encore devoir me taper un drame larmoyant dégoulinant de bons sentiments, gardant en souvenir la pénible lecture d’Un bol plein de bonheur. A l’arrivée, mes préjugés ont été balayés par ce début d’histoire finement mis en place. Certes, on joue avec la corde sensible, mais sans jamais forcer. Le démarrage de la relation entre Masamune et Koharu est parfaitement amené. Alors que les psychologues ont dit à la petite fille de vite tirer un trait sur le triste accident qui a frappé sa mère, l’enfant au contraire ne veut pas oublier sa maman. Elle avoue à Koharu dès leur première rencontre : « Je voulais te rencontrer parce que je pensais que tu connaîtrais un moyen de vivre sans maman. » La réussite de leur cohabitation et le renforcement de leurs sentiments réciproques reposent sur ce postulat de départ : chacun soutiendra l’autre dans les moments difficiles pour rendre plus supportable le vide laissé par la disparition de Yoko. Intéressante également la délicate mise en route de la nouvelle vie de père célibataire de Masamune avec la difficulté de jongler entre le travail et sa fille, le regard désapprobateur des mamans à l’école ou encore son impuissance à gérer certains comportements de son enfant...
Bien sûr tout n’est pas parfait et l’auteur le reconnaît d’ailleurs dans la postface : « L’histoire est puérile, grossièrement écrite et manque parfois de cohérence, mais si ne serait-ce que quelques bribes restent dans votre mémoire, je serais ravie ». Sans être aussi sévère, je dirais que quelques faiblesses sautent aux yeux niveau scénario mais rien de dramatique. Et puis pour ce qui est du dessin, le trait est aéré et extrêmement lisible. Une simplicité de bon aloi qui sert parfaitement bien le propos et rend la progression du récit limpide.
Une agréable surprise donc. Seconde fois cette année que mes préjugés sur les mangas « tire-larmes » me jouent des tours après le très réussi Chien gardien d’étoiles. Jamais deux sans trois ?
My Girl T1, de Mizu Sahara, Kazé, 2010. 198 pages. 7,95 euros.
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