jeudi 22 décembre 2011

L'arbre et l'hiver (calendrier de l'avent 22)

Pigois © Belize 2011
Il était une fois un petit arbre qui vivait tout seul au milieu d’une vaste plaine. Depuis qu’il avait perdu ses feuilles à l’automne, ce petit arbre se sentait si abandonné qu’il n’arrêtait pas de pleurer. Heureusement, tout au long de l’hiver, de nombreux visiteurs vinrent le réconforter : des oiseaux, des enfants, un écureuil, etc. Et surtout, lorsque le printemps arriva, le petit arbre eut la plus belle des surprises...

La mise en page est répétitive et immuable : sur la page de gauche, le texte ; sur celle de droite l’illustration. Ces dernières sont d’une grande simplicité. Le « dépouillement graphique » donne de la profondeur à l’isolement de l’arbre et de l’importance aux apparitions des différents protagonistes venant lui rendre visite. Je ne suis généralement pas très fan des illustrations « assistées par ordinateur » comme c’est le cas ici mais je dois avouer que, pour le coup, Melissa Pigois a su créer un univers empreint à la fois de douceur et de chaleur.

L’utilisation du passé simple et la richesse du lexique permettent difficilement à un élève de CP de découvrir seul le texte (j’ai testé à la maison). Par contre, la lecture à voix haute de l’adulte est un régal pour l’enfant. Encore un album de saison à partager avec les petits bouts !


L’arbre et l’hiver de Melissa Pigois, Éditions Belize 2011. 32 pages. 14,90 euros. A partir de 4 ans.


Pigois © Belize 2011

PS : pour découvrir d'autres illustrations de l'album, rendez-vous sur le blog de l'auteur : http://melissapigoisillustratrice.ultra-book.com/portfolio#1

mercredi 21 décembre 2011

4 aventures de Spirou et Fantasio (calendrier de l'avent 21)

Franquin © Dupuis 2011
Les aventures de Spirou ont commencé dans les pages du premier numéro de la revue éponyme en avril 1938 sous la plume de Rob-Vel. Jijé lui succéda entre 1943 et 1946 avant de passer la main à Franquin. C’est avec ce génial créateur que la carrière du plus célèbre des grooms prendra véritablement son envol. Après s’être familiarisé avec l’univers imaginé par Jijé le temps de quelques histoires courtes (Le Tank, 1946 / Les maisons préfabriquées, 1946 / L’héritage de Spirou, 1947 / Le savant fou, 1947) Franquin passe à la vitesse supérieure dès le début de l’année 1948 avec un récit intitulé Les plans du robot.

A l’occasion des fêtes de fin d’année, les éditions Dupuis publient un fac-similé de l’édition originale de  4 aventures de Siprou et Fantasio, le premier album de Franquin sorti en librairie en 1950. Un exemplaire original a été numérisé dans son intégralité. Cette réédition à l’identique reprend strictement la finition d’époque (format, cartonnage des plats, dos en simili cuir rouge, absence du nom de l’auteur et de l’éditeur sur la couverture) et les défauts de la colorisation, notamment les décalages de couleur sur certaines pages dus au manque de précision des techniques d’impression des années 50.

Parmi ces quatre histoires, ma préférée reste Spirou sur le ring. Dans cette aventure parue initialement dans la revue entre le 26 août 1948 et le 17 février 1949, notre héros affronte Poildur, un sale gosse qui terrorise tous les enfants du quartier. L’action et l’humour sont omniprésents dans ce récit très rythmé. Graphiquement, Franquin s’affranchit petit à petit de l’influence de Jijé et propose davantage de cohérence que son prédécesseur. Les dix pages décrivant le combat de boxe sont un modèle de découpage ou tout l’art du mouvement du futur papa de Gaston Lagaffe s’exprime avec une facilité déconcertante.

Une occasion unique pour les amoureux de la BD franco-belge de (re)découvrir les premiers travaux de celui que beaucoup considèrent comme l’un des plus grands dessinateurs de tous les temps dans une édition d’une qualité remarquable.

PS : attention, le tirage de ce fac-similé qui ne sera pas réédité est limité à 6000 exemplaires et est d’ores et déjà épuisé chez l’éditeur. Il doit certainement en rester en librairie mais ne tardez pas trop si vous voulez l’acquérir !

4 aventures de Spirou et Fantasio de Franquin. Dupuis, 2011. 70 pages. 25 euros.


Franquin © Dupuis 2011


mardi 20 décembre 2011

Tout un monde sous la neige (calendrier de l'avent 20)

Messner et Silas Neal © Gründ 2011
Sur la neige, il y a des feuilles et des empreintes. Sur la neige, on peut glisser à skis ou en luge. Sur la neige parfois on aperçoit un animal. Mais que se passe-t-il sous la neige ? L’écureuil se cache, les musaraignes slaloment entre les stalactites, les mulots se blottissent les uns sur les autres pour lutter contre le froid, les grenouilles font la sieste et les castors mangent des écorces. Sous la neige, la souris tente d’échapper au renard, l’ours ronfle et les abeilles sommeillent dans leur ruche. Décidément, il y a tout un monde sous la neige !

Cet album présente les animaux qui passent l’hiver dans un royaume secret sous la neige. En fin d’ouvrage, l’auteur explique que ce royaume existe vraiment. Les scientifiques l’appellent la zone subnivale. Elle se créé lorsque la chaleur du sol fait fondre une partie de la neige qui le touche et laisse une couche d’air au dessus de la terre et des feuilles mortes. Sans cette zone formant un réseau de petits espaces et de tunnels, nombre d’animaux ne pourraient survivre à la rudesse de l’hiver. Attention, malgré toutes ces précisions, l’album n’est pas un documentaire. Il ne fait que présenter succinctement les différentes espèces en suivant la randonnée en forêt d’une petite fille.

Christopher Silas Neal a opté pour des illustrations « vintage », préférant l’évocation poétique au réalisme. Au final, l’équilibre est bien trouvé et si les attitudes des différents animaux peuvent parfois sembler un peu simplistes, elles restent très parlantes.

Une ballade instructive au cœur de l’hiver. Et puis ce n’est pas tous les jours que les enfants pourront expliquer aux adultes ignorants ce qu’est la zone subnivale !


Tout un monde sous la neige, de Kate Messner et Christopher Silas Neal. Gründ, 2011. 36 pages. 9.95 euros. A partir de 5 ans.


Messner et Silas Neal © Gründ 2011

lundi 19 décembre 2011

L’histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête (calendrier de l'avent 19)



Baltscheit © Rue du Monde 2011
Il était une fois un renard rusé qui savait comment capturer ses proies et échapper aux chasseurs et qui aimait partager ses connaissances avec les renardeaux des environs. Ce renard vécu une longue vie et devint vieux. Avec l’âge, sa barbe blanchit et sa mémoire commença à flancher. D’abord il oublia quel jour on était. Puis il lui arriva d’oublier les anniversaires de ses proches. Le plus grave, c’est quand il ne trouva plus le chemin pour rentrer chez lui et qu’il oublia un jour de chasser. Les renardeaux le trouvèrent affamé, blessé et fatigué. Ils constatèrent avec tristesse que leur ancien professeur avait perdu la tête et décidèrent de veiller sur lui. C’est ainsi que le renard qui n’avait plus toute sa tête fut choyé et ne dormit jamais seul.

Parler de la maladie d’Alzheimer dans un album pour enfants, voila qui n’est pas courant (peut-être même est-ce une première ?). Le sujet pourrait être sacrément casse gueule s’il était traité avec trop de pathos mais ce n’est heureusement pas le cas ici. L’évolution des symptômes est facile à comprendre et la gravité des problèmes soulevés par la perte de la mémoire ne sombre jamais dans le catastrophisme absolu. Surtout, le texte se termine sur une note d’espoir avec l’altruisme dont font preuve les renardeaux à l’égard de leur ainé.

Un album qui pourra interpeller le jeune lecteur et soulever un tas de questions. Pour les familles touchées de près par cette saleté de maladie, l’occasion peut être belle d’aborder le sujet en douceur avec cette Histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête.


L’histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête de Martin Baltscheit, Éditions Rue du Monde 2011. 32 pages. 15 euros. A partir de 4 ans.

Baltscheit © Rue du Monde 2011

dimanche 18 décembre 2011

Le roi des oiseaux (calendrier de l'avent 18)

Le Bec © Albin Michel 2011
« Un jour (pour une raison que je ne connais pas), les oiseaux décidèrent de se choisir un roi. Afin de le désigner, ils organisèrent une grande course. Celui qui volerait le plus près du soleil deviendrait le roi des oiseaux... ». Les premiers éliminés furent les oiseaux non volants (dodos, dindons, poules, manchots, autruches...). Bien d’autres suivirent et si les oiseaux migrateurs, habitués aux longs voyages, semblaient posséder une longueur d’avance, le majestueux aigle doré finit par tous les distancer. Mais les apparences peuvent être trompeuses et le vainqueur n’est pas toujours celui que l’on croit...

Aucun décor, une bichromie d’orange et de noir avec quelques tons de gris : les choix graphiques minimalistes de Gwendal Le Bec poussent le regard à se focaliser sur les oiseaux, rien que les oiseaux. Le très grand format de l’album donne de la profondeur à l’infini du ciel. Du texte, on retiendra le nombre incalculable d’espèces citées : rouges-gorges, hérons, huppes, merles, pics, macareux, calaos, colibris, toucans, cacatoès, chouettes, hiboux, mésanges, troglodytes, pélican, bernaches, cigognes, flamants rose, fous de bassan, etc. Une sorte d'inventaire à la Prévert qui se révèle au final étonnamment poétique.

Un très beau voyage vers le soleil qui couronnera un minuscule volatile dont je ne vous dévoilerais évidemment pas l'identité. Et puis c’est bien la première fois qu’autant de noms d’oiseaux jetés à la face du lecteur sonnent avec une telle musicalité !


Le roi des oiseaux de Gwendal Le Bec, Albin Michel jeunesse 2011. 32 pages. 14,90 euros. A partir de 4 ans.



Le Bec © Albin Michel 2011

samedi 17 décembre 2011

L'enfant, le renne et le loup (calendrier de l'avent 17)

du Faÿ et Duffaut © Seuil 2011
Clair de Lune est un petit garçon appartenant à la tribu tsaatane, un peuple nomade du nord de la Mongolie se déplaçant à dos de rennes et vivant en osmose avec la nature. La tradition veut que chaque enfant tsaatane se désigne un compagnon parmi le troupeau. Clair de Lune choisit un jeune renne tout blanc avec lequel il noue rapidement de très forts liens d’amitié.

Une nuit, le hurlement d’un loup près du campement oblige le père de Clair de Lune à quitter précipitamment la tente son fusil à la main. Ne le voyant pas revenir, sa femme, morte d’inquiétude, demande à son fils de partir à sa recherche. Claire de Lune et le jeune renne se lancent alors sur les traces du loup…

Un album de facture classique qui fleure bon les récits d’enfance d’antan. Très linéaire, l’intrigue se déroule de façon limpide et se comprend facilement. L’intérêt majeur réside dans l’aspect « découverte du monde » et la qualité des illustrations, d’une grande douceur. Un ouvrage dépaysant qui, malgré l’environnement hostile dans lequel il se déroule, dégage une agréable sensation de chaleur humaine.


L’enfant, le renne et le loup de Sabine du Faÿ et Nicolas Duffaut, Seuil jeunesse, 2011. 28 pages. 13,50 euros. A partir de 4-5 ans.


du Faÿ et Duffaut © Seuil 2011

vendredi 16 décembre 2011

Le mystère Ferdinand (calendrier de l'avent 16)

Mim et Rémi Courgeon © Milan 2011
Pour fuir la misère, Martin et sa grand-mère quittent la ville. Ils partent vers la montagne, persuadés d’y trouver un endroit où ils seront plus heureux. En chemin, ils croisent Ferdinand, une sorte de géant accompagné de Flocon, son loup blanc. Pour impressionnant qu’il soit, Ferdinand se montre d’une rare gentillesse. Il conduit Martin et sa mamie jusqu’à un chalet confortable où chaque matin, des vivres sont déposés sur le seuil de la porte par un inconnu ne laissant que de minuscules traces de pas dans la neige. Tous les jours, Ferdinand passe au chalet. Mais lorsqu’il disparaît quelques temps, Martin s’inquiète. Et quand Flocon apporte une lettre dans laquelle le géant s’excuse de ne pas être parmi eux à cause d’une forte fièvre le clouant au lit, la grand-mère décide d’aller à son chevet. La maison de Ferdinand est une gigantesque bâtisse plutôt lugubre. Surtout, le propriétaire des lieux est absent et dans la cuisine sont accrochés le long du mur d’énormes couteaux. Et si Ferdinand était finalement un ogre…

Une très jolie histoire de Noël, savamment orchestrée. A chaque page, le mystère Ferdinand s’épaissit avant le dénouement final que je ne vous révélerais évidemment pas. Sachez juste que les illustrations de Rémi Courgeon sont superbes et que son travail sur la couleur est toujours aussi pertinent.

Des montagnes, un loup, de la neige, un géant, des rennes et des lutins. Si tous ces ingrédient ne vous mettent pas l’eau à la bouche, je ne peux plus rien faire pour vous !


Le mystère Ferdinand de Mim et Rémi Courgeon, Milan, 2011. 32 pages. 10,90 euros. A partir de 5 ans.


Mim et Rémi Courgeon © Milan 2011

jeudi 15 décembre 2011

Ami ou ennemi ? (calendrier de l'avent 15)

Beigel et Saillard © L'élan vert 2011
Au bout du monde, près du pôle Nord, se trouve une toute petite maison blanche. Dans cette maison habite un écureuil. Il a fait ses provisions pour l’hiver et s’il est maintenant tranquille, au chaud, loin du bruit, des ennuis et des ennemis, il est aussi très seul. Quand on frappe à la porte une première fois, il ouvre et laisse entrer une souris paniquée. Lorsqu’il entend toquer à nouveau, c’est un éléphant effrayé qui se précipite à l’intérieur. Quand un chat effaré franchit à son tour le seuil de la porte en courant, l’écureuil se dit que le prochain invité sera sans doute cette chose monstrueuse qui terrorise ses nouveaux amis…

Un album tout simple à réserver aux plus petits. L’intrigue est construite selon une structure par accumulation (chaque page voit l’entrée en scène d’un nouveau personnage). La tension monte jusqu’au dénouement, forcément inattendu et rigolo. Le trait dynamique de Rémi Saillard rend parfaitement les mouvements des protagonistes : on court, on crie, on lève les bras ou on se cache… l’ambiance est survitaminée !

Une construction efficace, un texte drôle et des illustrations pleines de charme. Voila donc une belle lecture complice à partager avec un petit bout.


Ami ou ennemi ? de Christine Beigel et Rémi Saillard, L’élan vert, 2011. 20 pages. 11 euros. A partir de 3 ans.


Beigel et Saillard © L'élan vert 2011

mercredi 14 décembre 2011

C’est pas du Van Gogh, mais ça aurait pu... (calendrier de l'avent 14)

Heitz © Gallimard 2011
Après avoir failli tuer De Gaulle (dans l’album J’ai pas tué De Gaulle… mais ça a bien failli), Jean-Paul s’est réfugié en Lorraine chez sa tante Ninine. Au cœur de l’hiver 1962, la vie est rude à la campagne. Mais comme le dis Jean-Paul, « chez nous, passer l’hiver c’est un métier. » Avec la charcutaille, le gros rouge qui tache, et surtout la cuisinière à bois qui réchauffe toute la maisonnée, on peut voir venir. Le vrai problème, c’est l’ennui. Pour le tromper, tata a ressorti les carnets dans lesquels elle a consigné ses souvenirs. Arrivé à l’année 1939, il y a quelque chose qui coince. Des zones d’ombre impossibles à éclaircir. Pourquoi, au moment de l’exode, Georges, son mari, a disparu pendant trois mois ? Quand il est revenu, il n’était plus le même. Il s’est arrêté de travailler et a dit qu’il n’avait plus besoin d’argent. Sa version officielle ? Il avait passé ces trois mois à Arles, sur la tombe de sa mère. Sa femme n’a jamais pu en savoir plus. Ni une ni deux, Jean-Paul décide de tirer l’affaire au clair. Le voila donc parti sur les traces de tonton Georges, à bicyclette. Si seulement il avait su dans quel ni de serpents il allait mettre les pieds…

Quel plaisir de retrouver Jean-Paul, l’escroc à la petite semaine qui attire les ennuis comme un aimant. Dans cette nouvelle aventure, il croisera des dessins de Van Gogh, des faussaires, une nymphomane, des religieuses pas catholiques et quelques balles perdues. Bruno Heitz n’a pas son pareil pour trousser des intrigues savoureuses qui fleurent bon la France profonde des années 60. L’ambiance, c’est vraiment le point fort de cet album. La balade en DS, le train Lyon-Arles, les troquets et les hôtels de province, le panier à salade Citroën et la Simca du commissaire de police, on plonge avec plaisir dans la France du Général.

Nombre de lecteurs apprécient moyennement le trait minimaliste et tout en rondeur de Heitz. Personnellement, j’aime beaucoup. Sans chichi, il sait aller à l’essentiel. Cinq ou six cases maximum par page, une vraie facilité à rendre les mouvements et les scènes d’action. Seul regret, l’usage de la couleur qui n’apporte rien à l’ensemble. Je préfère le travail de ce dessinateur en noir et blanc, il n’y a qu’à voir le premier volume de l’intégrale d’un Privé à la cambrousse pour s’en convaincre !

Humour, dérision et truculence sont au menu de cet album réjouissant où Jean-Paul, l’anti-héros un brin couillon se révèle décidément d’un charme irrésistible.


C’est pas du Van Gogh, mais ça aurait pu… de Bruno Heitz. Gallimard, 2011. 122 pages. 17 euros.

Pour finir, une petite info qui n'a rien à voir avec le billet ci-dessus mais qui pourra intéresser quelques personnes venant régulièrement faire un tour par ici : j'ai été sollicité pour participer à l'émission La vie des livres sur Radio plus afin de présenter Formose, le roman graphique de Li-Chin Lin. Oh, rien de transcendant, je vous rassure, mais sachez quand même que l'exercice n'est pas facile : 6 minutes de monologue pour parler d'un livre sans avoir l'air trop couillon, ce n'est pas évident. Est-ce que je m'en suis bien sorti ? Pas certain, mais l'expérience était très sympa à réaliser. Et puis Mo' s'est également pliée à l'exercice pour l'ouvrage Reportages de Joe Sacco du coup, je me suis senti moins seul.

Si vous voulez nous entendre, rendez-vous sur le site Libfly, partenaire de l'opération.
Pour écouter l'avis de Mo', c'est ici : http://www.libfly.com/reportages-joe-sacco-livre-1556373.html
Et pour moi : http://www.libfly.com/formose-li-chin-lin-livre-1539563.html


Heitz © Gallimard 2011




mardi 13 décembre 2011

Le chat qui s'en va tout seul (calendrier de l'avent 13)

Dégruel © Delcourt 2011
Dans Le chat qui s’en va tout seul, Kipling imagine comment les animaux ont été domestiqués par l’homme aux temps ancestraux. Il y a d’abord eu le chien qui, grâce à ses talents de chasseur et sa capacité à garder le logis, a été accepté dans la grotte. Ensuite, ce fut au tour du cheval et de la vache, amadoués par le foin fraîchement coupé. Le premier devint un fidèle destrier tandis que la seconde fournit chaque jour son lait frais et onctueux. Seul le chat resta sauvage. Vagabond dans l’âme, il ne devint jamais un ami ou un serviteur de l’homme. Mais quand il décida d’entrer dans la caverne pour profiter du feu et du bon lait, il dut se montrer plus malin que les humains pour devenir le roi du foyer tout en gardant son indépendance et cette petite dose d’ingratitude qui le caractérise.

Après L’enfant d’éléphant et avant La première lettre (à paraître en février 2012), Yann Dégruel adapte en BD une seconde nouvelle du recueil Histoires comme ça de Rudyard Kipling. Les ingrédients sont toujours les mêmes : ouvrage au format carré idéal pour les petites mains ; respect, à la virgule près, du texte original ; utilisation du crayon gras et de la craie pour un rendu des plus séduisants ; dominante de tons ocre et bleu qui apportent beaucoup de douceur ; découpage dynamique et très pertinent. Le coté allégorique de la fable est ici plus présent, ainsi que l’humour, plus fin. Un travail à la fois respectueux et original visuellement parlant.

Voila donc une adaptation fidèle dont le charme « graphique » évident permettra à nombre de jeunes lecteurs de découvrir et d’apprécier le ton si particulier de l’auteur du Livre de la jungle.


Le chat qui s’en va tout seul, de Yann Dégruel, Delcourt, 2011. 44 pages. 10.50 euros. A partir de 7 ans.


Dégruel © Delcourt 2011