lundi 27 juin 2011

Les vacances d’un serial killer

« Brel aurait aimé ces gens-là. Les rois du camping car, les beaufs à casquette Jupiler vautrés dans la merditude des choses. Les Alphonse, Josette et compagnie qui causent comme des charretiers et se lancent des gros mots à la gueule ».

Comme chaque année, la famille Destrooper part en vacances sur la côte belge. Dans la voiture, il y a Fonske, le paternel, Josette, sa femme, et Steven et Lourdes, leurs enfants. Dans la caravane accrochée à l’arrière, il y a mémé, une Calamity Jane du 3ème âge. Quand un motard pique le sac de Josette à un carrefour, personne ne se doute que ce vol va être le point de départ de vacances tout simplement infernales…

Une ENOOORME farce, voila comment je qualifierais ce texte. Un grand délire, certes maîtrisé, mais quand même ! Déjà, la galerie de personnages est absolument impayable : Mémé Cornemuse, grand-mère nymphomane et manipulatrice. Fonske, père de famille beauf jusqu’au bout des ongles mais attachant en diable. Les enfants, ados cinéastes un brin pervers. Josette, épouse nunuche et superficielle. Biloute, tueur en cavale qui garde des principes malgré ses agissements coupables… Ensuite, l’enchaînement des événements donne un rythme frénétique et ne laisse aucun temps mort au lecteur. Un tourbillon quasi incontrôlable où l’on navigue d’un personnage à l’autre, d’une situation abracadabrantesque à l’autre. Enfin, l’écriture, pleine de gouaille, est à la fois désinvolte et fluide, même si le niveau de langue parfois très peu soutenu pourra heurter certaines sensibilités.

Férocement drôle, politiquement incorrect, à prendre au second, troisième, voire quatrième degré, ce roman inclassable souffre de ces accumulations de scènes improbables. Trop, c’est trop. Et après avoir franchement rit au démarrage de l’intrigue, l’essoufflement s'est rapidement fait sentir. Finalement, plus rien ne devient surprenant tant l’auteur pousse plus loin le bouchon à chaque page. On garde le sourire, mais la lassitude n’est jamais loin.

Un bon titre si l’on aime les blagues potaches et les textes délirants. Fans de Groland et d’humour belge, ces Vacances d’un serial killer sont faites pour vous. Personnellement, je n’ai été que moyennement emballé par cette grosse farce qui m’a plus d’une fois fait frôler l’indigestion.

Les vacances d’un serial killer, de Nadine Monfils, Éditions Belfond, 2011. 236 pages. 18,50 euros.

8 commentaires:

  1. C'est le genre de livre qui plait beaucoup au début mais on finit par trouver l'humour lourding sur la fin et on se lasse et la fin nous tarde.

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  2. @ Laure : excatement, tu résumes parfaitement mon sentimet concernant ce titre.

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  3. Même si la fin de ton billet avait été plus positive, le niveau de langage m'aurait retenu d'inscrire ce livre dans ma LAL vu ma réaction au Montespan de Teulé....

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    1. C'est sûr, il faut aimer le langage familier, voire très familier !

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  4. On a exactement le même ressenti ! Un peu ça va, plus, c'est lourd.

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    1. Mais je suis sûr que certains lecteurs ont adoré de bout en bout. De mon coté, j'ai frôlé l'overdose.

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  5. Oui, c'est du grand n'importe quoi... mais je me suis régalé ! ;-)

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    1. Tant mieux pour toi. Je comprends que l'on puisse voir dans ce roman une énorme farce délicieuse à déguster^^

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