vendredi 3 décembre 2010

Angelot du Lac, l'intégrale

Dans une France ravagée par la guerre de cent ans, un nourrisson est trouvé près d’un lac par une bande d’orphelins. Élevé par ces derniers, l’enfant est baptisé Angelot et découvre la rude vie des laissés pour compte du Moyen Age. Armé de sa fronde, devenant successivement écuyer d’un chevalier errant et acteur de théâtre ambulant, Angelot affronte mille dangers dans un monde au bord du chaos.

Yvan Pommaux a choisi d’allier l’aventure au didactisme. En faisant traverser à son héros une période pour le moins troublée de l’histoire de France, il aborde de nombreuses thématiques propres à cette époque : les chevaliers et les châteaux forts, les coupe-jarrets et les malandrins, les moines soldats, les bateleurs et les caravanes de marchands…

Publié dans le magazine Astrapi des très catholiques éditions Bayard, Angelot du Lac, c’est un peu la BD à papa, celle que proposait l’hebdomadaire Spirou de Charles Dupuis au début des années 50. L’épervier bleu, La vie de Don Bosco, Timour… des séries historiques où le sens moral des héros se doit d’être irréprochable. Pour Angelot, cette influence est palpable mais pas non plus trop prégnante. Disons seulement que c’est le genre de titre idéal pour les parents (ou grands-parents) qui ne connaissent rien à la BD et qui voudraient faire plaisir à leur progéniture sans avoir à acheter un de ces satanés mangas que l’on accuse de tous les maux.

Pour le dessin, la ligne claire d’Yvan Pommaux est ultra classique et efficace, même si les personnages apparaissent souvent un peu trop statiques et manquent de souplesse Rien de très novateur au niveau du découpage et des différents types de plan proposés, ne cherchez pas ici la modernité ou l’avant-gardisme. Certaines planches sont surchargées de texte alors que d’autres sont quasiment muettes, ce qui perturbe parfois la fluidité du récit. Mais la copie rendue est au final très propre et cette intégrale proposant les trois albums de la série se lit avec un réel plaisir. Sans compter qu’avec le magnifique dos toilé rouge vif et l’épais cartonnage, voila un bel objet livre qui trouvera sans problème sa place dans une bibliothèque d’enfant.

Angelot du Lac, l’intégrale, d’Yvan Pommaux, Bayard jeunesse, 2010. 180 pages. 21,90 euros.


L’info en plus : Parallèlement à ses productions de BD chez Bayard, Yvan Pommaux continue de publier des albums pour L’école des Loisirs. Il s’est notamment lancé dans une série présentant aux enfants les grandes figures de la mythologie grecque. Après Thésée et Orphée, un troisième titre est sorti cet automne, Œdipe. Là encore des albums grand format au dos toilé du plus bel effet.




Le challenge PAL sèche de Mo'

5 commentaires:

  1. Ca alors, moi qui ai abonné Maxime à Astrapi ! Il va falloir que je regarde ça d'un peu plus près surtout qu'il adore les magazines auxquels je l'ai abonné : RAS concernant Sciences et découvertes ou I love english ?
    En parlant de mon fils, il t'adresse un message sur mon blog....

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  2. Rassure-toi il n'y a aucun souci avec les éditions Bayard. C'est de notoriété publique que cet éditeur a toujours eu dans ses publications beaucoup de titres religieux pour les enfants (La bible expliquée aux enfants par exemple), mais il n'y a pas de prosélitysme ou d'intégrisme dans leurs revues ou leurs livres (c'est notamment eux qui éditent Eragon).
    PS : je vais voir le message de Maxime de ce pas.

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  3. J'aime bien cet auteur, on a pas mal de ses titres à la médiathèque ("une nuit un chat, l'île du monstril..."), c'est l'école maternelle qui s'en sert le plus ! pour Angelot su lac, ça à l'air bien comme BD, je me le note pour la médiathèque ! Merci

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  4. Personnellement, j'adore le trait de Pommaux, tant dans ses BD que dans ses albums. Sa ligne claire, nette et épurée donne un petit côté propret, c'est vrai, mais je ne déteste pas ça du tout. Et pour ce qui est d'Angelot, c'est une des séries que j'adore et que je prends plaisir à relire. En effet, le Moyen-âge montré aux jeunes dans ces trois albums, bien que didactique, est bien plus réaliste que celui de Johan et Pirlouit, par exemple. Bien peu d'albums jeunesse montrent la pauvreté, la misère, les quêteux, les coupe-jarrets et leurs rapines, préférant se centrer sur les princesses et les châteaux. En ce sens, je trouve qu'Angelot permet une présentation plus honnête de ce qu'a été cette période. Après tout, les miséreux représentaient, et de très loin, le pourcentage le plus élevé de la population d'alors!! Ne serait-il pas temps que les livres jeunesse délaissent le luxe de la vie de château pour présenter cette réalité!

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    1. oui tu as bien raison les traits semble sans limites, tout lissent c'est chouette j'♥
      yvan pommaux peut se lire à tout les âges (j'ai 14 ans et je lit ses BD)

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